Pour l’après-pandémie, l’Etat a élaboré son plan de sortie de crise

L’Algérie à l’épreuve du Covid-19 et chute des cours du pétrole

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, l’Etat algérien et son gouvernement montent au créneau afin de freiner la propagation du coronavirus et surtout mettre en place les mesures nécessaires et adéquates à cette crise sanitaire, jamais vue. Une kyrielle de mesures d’urgences et actions préventives ont été mises en place par l’Etat pour faire face à la menace sanitaire et relativement sociale, et ce, en parallèle de la crise économique dans laquelle sombre le pays depuis des mois.

Les dernières mesures d’austérités prises par le président, Abdelmadjid Tebboune, démontrent la vulnérabilité et l’effondrement des finances publiques en raison de la déprime du marché d’investissement et la chute des prix du pétrole qui ont frôlé les 21 dollars/baril. Malgré les inquiétudes que suscite la situation, le président a adressé, avant-hier, un message limpide à la nation dans lequel il était explicite quant à la difficulté conjoncturelle, tout en rassurant sur l’engagement et la disposition de l’Algérie à faire face aux répercussions de la baisse des prix du pétrole. « Le pays était prêt à relever ce défi », a-t-il déclaré avec tout le sens d’optimisme que cela peut contenir. Un mal pour un bien. A croire les déclarations du président, cette crise sanitaire qui secoue le monde en général et l’Algérie en particulier, a remis en question les modèles politiques et économiques les plus coriaces du monde y compris celui de l’Algérie qui a franchi ses limites et a mis le nouveau gouvernement devant des situations intenables auxquelles il devra faire face.
Certes, l’arrivée de la pandémie a compliqué la situation économique et sociale du pays, mais pourrait être une «opportunité ou occasion» pour repenser à reconstruire une nouvelle économie solide et durable. «L’Algérie s’apprêtait avant la chute des cours du pétrole, à la refonte de son économie. Cette chute «entrainerait une baisse des recettes de 30 à 40% et que ces dernières pourraient ne plus couvrir que 20% de nos besoins économiques», a affirmé le Président, assurant, à l’occasion que « les choses sont étudiées et des textes sont en préparation pour engager des changements».
La crise sanitaire ne fait que temporiser la mise en place de la nouvelle stratégie économique du pays à travers laquelle, le gouvernement compte s’affranchir de toutes les barrières qui ont endigué le développement, la promotion et l’indépendance de l’économie nationale. Ainsi l’objectif est de renforcer les relations de partenariats au niveau local afin de diversifier l’économie nationale en comptant sur les entreprises publiques et privées nationales. D’ici là, l’Etat prévoit de soutenir et de maintenir en vie les entreprises nationales qui traversent une période difficile aggravée par la pandémie et la chute des prix du pétrole et la pénurie des intrants. M. Tebboune a exprimé son soutien aux entreprises nationales et a assuré qu’ «il sera toujours aux côtés des entreprises et des artisans », affirmant que « l’Etat mettra en place tous les moyens économiques permettant le retour des petites et moyennes entreprises (PME) sans aucune perte ».
L’attention du président s’est également dirigée vers le citoyen en ces moments difficiles. Lors de sa rencontre avec des médias nationaux diffusée à la Télévision publique, M. Tebboune, a, au préalable, rassuré quant à la mise en place d’un plan bien étudié pour affronter le coronavirus ainsi que la chute des prix du pétrole, en tenant compte de la suffocation des finances publiques qui pourraient à peine répondre aux besoins de la société. Le président a tenu à rassurer le citoyen quant « à la disposition de l’Algérie de suffisamment de moyens qu’elle n’a pas encore tous utilisés », évoquant même la capacité du pays à lutter efficacement contre le Covid-19 en saluant les efforts de « la machine de production nationale qui s’est mise en route avec une production quotidienne de quelque 80.000 à 90.000 unités outre une nette hausse de la production des produits désinfectants», et ce, afin de couvrir les besoins du secteur de la santé et des citoyens en matière de masques chirurgicaux et autres désinfectants. En dépit des difficultés rencontrées, les entreprises nationales s’organisent afin d’accélérer les volumes de production, ce qui pourrait signifier un début d’une nouvelle ère économique.
Samira Takharboucht