L’Algérie devra miser sur «son marché local variable»

Face à l’approche d’un choc économique :

La fragilité de l’économie algérienne depuis plusieurs années en général et mois en particulier suscite des inquiétudes et des interrogations sur le modèle économique adéquat que l’Algérie devra adopter pour gérer la crise sanitaire et économique actuelle, mais surtout celle de l’après pandémie.

Fidèle à ses recommandations et propositions, l’analyste en économie, Mohamed Chérif Belmihoub a plaidé pour le développement et la diversification de la production nationale, pour l’adoption de nouvelles technologies par les différents secteurs et la modernisation des administrations et des réseaux bancaires. Ainsi se libérer de la rente pétrolière et des anciennes pratiques bureaucratiques qui ont pesé sur les investisseurs et surtout sur les porteurs de projets.
Il a mis l’accent sur l’importance de fonder un Etat-nation capable de gérer la crise économique afin de joindre l’utile à l’agréable et éviter de sombrer dans une crise inextricablement irréversible. Le défi est de taille, mais il n’est pas impossible, étant donné que l’Algérie n’est pas touchée directement par la crise du capitalisme, ce qui pourrait constituer une opportunité et une occasion à saisir pour développer et révolutionner son économie. L’expert a cité, à cet effet, l’exemple de certains pays asiatiques, en l’occurrence, la Chine et l’Inde.
Avant de s’étaler sur les choix politiques et économiques que devra prendre l’Etat, l’économiste a passé en revu l’évolution du modèle capitaliste qui arrive à chaque épreuve à se régénérer et s’adapter à la situation, mais qui risque cette fois-ci de provoquer une nouvelle économie mondiale. Une conséquence inévitable de la pandémie, ce qui remettrait en question certaines règles de l’économie internationale. Lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, chanine III, l’économiste M. Belmiloud a évoqué, par ailleurs, la nationalisation de certaines industries, mais sans pour autant s’investir dans le système nationaliste qui pourrait être dangereux pour l’économie locale. Le renfermement des nations «fortement développées pour combattre la pandémie du Covid-19 suscite la crainte de l’émergence de systèmes nationalistes avec leurs risques de violences extrêmes », a-t-il averti, tout en exposant les solutions à adopter et les erreurs à éviter en Algérie pour éviter un chaos économique après la pandémie qui menace plus les pays vulnérable et dépendant de la rente pétrolière.
Conscient de toutes les difficultés, le professeur Benmiloud entrevoit «peu d’espoir pour certains parmi eux » estimant que « la crise du covid-19 pourrait représenter une opportunité pour des pays émergents de réfléchir à l’idée d’une nouvelle vision économique ». Il a évoqué le cas de l’Algérie qui est très compliqué et délicat expliquant que « le pays s’est retrouvé piégé dans une extrême vulnérabilité, pour avoir lié son économie aux seuls dividendes tirés de l’exploitation des hydrocarbures. Il devient vital que ces dernières ne devraient désormais plus être perçues comme des incontournables leviers de la croissance ». Affichant un léger optimiste, l’économiste a indiqué qu’ « avec une population de 42 millions d’âmes, lui permettant de disposer d’un marché viable, d’infrastructures industrielles importantes et d’un positionnement géostratégique et géopolitique avantageux, le pays dispose, d’atouts considérables pour se projeter et devenir un acteur régional important ».
Samira TAKHARBOUCHT