«Tout faire pour respecter les dates des compétitions africaines»

Abdelmounaïm Bah (SG de la CAF) :

Dans le contexte de la pandémie mondiale de coronavirus, le chef de l’administration, le secrétaire général par intérim de la Confédération africaine de football, Abdelmounaïm Bah, survole dans une interview accordée à notre confrère RFI, ce qui caractérise l’activité de la CAF en cette période difficile que traverse la planète toute entière, et notamment la planète foot.

L’entretien prend son envol par une question générale qui oriente ses projecteurs sur le quotidien de l’instance en cette période du coronavirus. Aucune mesure de chômage partiel n’est prise, la CAF continue à assumer ses missions, veiller au respect de ses feuilles de route arrêtées et à explorer les meilleures options qui puissent reprogrammer les compétitions qui ont été décalées. Il ne manquera pas, toutefois, de signaler qu’une grande partie, soit prés de 90% du personnel de la CAF, fait du télétravail, et un peu moins de 10% du personnel est présent malgré les horaires réduits dû au couvre-feu à partir de 19 heures, mis en place en Égypte. Voilà pour ce qui est de l’ambiance qui règne au sein de la CAF. Qu’en est-il des finales de Coupes d’Afrique de clubs prévues fin-mai ? En l’occurrence la Coupe de la Confédération le 24 à Rabat et celle de la Ligue des champions le 29 à Douala ? Que se passera-t-il si la pandémie venait à s’aggraver ? Quelle serait la formule qui serait proposée ? Matches à huis clos, final dans la même ville, et/ou report des rencontres ? Le SG commencera par mettre au frigo le huis clos.
Il s’expliquera un peu plus en disant que ces rencontres «sont très importantes pour nous et pour les fans. L’option qu’on privilégie, si elle s’avère nécessaire, sera de reporter ces rencontres jusqu’à ce que les conditions soient réunies afin qu’elles puissent se dérouler en toute sécurité», devait-il déclarer. Il enchaînera en répondant à une question relative au prochain championnat d’Afrique des nations pour les joueurs locaux (CHAN-2020), prévu initialement du 4 au 25 avril au Cameroun, lequel a été reporté sine die. La CAF envisagera-t-il sa programmation en 2020, malgré un calendrier sportif qui s’annonce incertain et surchargé ? «Oui, dira-t-il, tout sera fait pour que ce championnat puisse se dérouler en 2020, sans pour autant exclure une éventualité, à savoir l’état de santé de la planète, faisant allusion à la pandémie du coronavirus.
Si l’état des lieux le permettra, le SG souhaiterait que cela se fasse avant la prochaine Coupe d’Afrique des nations, même si on travaille sur des scénarios alternatifs. Oui, sauf qu’il resterait le CHAN, que serait-il envisagé ? Programmer après la CAN-2021 ? C’était la question qui a été posée. Et la réponse fut toute simple «c’est largement envisageable si cette crise perdure. Si, malheureusement, nous n’avons pas le choix, nous organiserons ce CHAN en 2021». On passe aune autre interrogation qui consiste à savoir si la CAN peut être déménagée à une autre date dans le cas où la pandémie l’exigerait ? Sans hésiter, le SG espère que d’ici là, comme tout être humain, que cette situation soit déjà derrière nous, mais la menace existe, «nous maintiendrons les dates prévues… Et nous aurons le temps de jouer les derniers matches de qualifications, entre septembre et novembre». Et ce malgré le délai très court pour organiser le tirage au sort, entre la fin des éliminatoires et le coup d’envoi de la phase finale ? «Ce serait un délai assez court, mais ça s’est déjà produit, notamment lorsqu’il y avait eu la crise Ebola en 2015. Il rappellera que les qualifications s’étaient terminées en novembre 2014, le tirage au sort avait eu lieu en décembre, un mois avant le début de la CAN-2015».

CAN féminine ?
La prochaine Coupe d’Afrique des nations (dames), prévue en fin d’année, se jouera-t-elle en 2020 ou en 2021 ? Et quand connaîtra-t-on le pays hôte du tournoi ? «On espère avoir tous les éléments pour désigner le pays hôte d’ici fin avril. Deux pays se sont porté candidats : le Nigeria et la Guinée équatoriale. Il reconnaîtra que «l’épidémie actuelle pourrait avoir un impact sur la CAN féminine, notamment parce que nous devons jouer ses qualifications et que nous avons peu de fenêtres internationales féminines pour le faire… Nous pourrions maintenir la CAN féminine fin-novembre. Nous devrions être en mesure de choisir le pays hôte». Abordant le volet financier, le SG dira «les finances de la CAF sont solides. Aujourd’hui, elles nous permettent de tenir et de faire face à cette crise, sans grosses difficultés. Dans le pire des cas, si on devait avoir des soucis avec certains de nos partenaires commerciaux, les finances de la CAF – qui détient en fonds propres plusieurs dizaines de millions de dollars – permettraient de traverser cette crise, sans grosses difficultés».
Synthèse de H. Hichem