Audience appréciable, organisateurs satisfaits

Journées virtuelles du court-métrage

Les premières Journées virtuelles du court-métrage (31 mars -7 avril) auront permis à un public nombreux et réactif d’apprécier cette nouvelle expérience, imposée par les exigences du confinement sanitaire, et même de mettre en avant le potentiel de trois jeunes réalisateurs.

Rassemblant quelque 20 courts-métrages, ces journées ont été organisées par le Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (CNCA) qui s’est ainsi adapté aux mesures de confinement et de distanciation sociale induites par la pandémie du nouveau coronavirus. Après diffusion sur Facebook, le public a choisi de plébisciter «Laarbi Rabiâ», de Mohamed Mustapha Allouane, un court métrage relatant l’histoire d’un jeune homme à l’existence précaire, vivant de petits boulots et sans autre perspective que celle d’en finir en s’immolant par le feu. Le film «Lopse» (Aymen Bennour) sur l’emprise des jeux-vidéo et les dangers de la réalité virtuelle sur la santé mentale des individus s’est classé deuxième, alors que la troisième place est revenue à Sofiane Adjal avec son «Stay Strong», un film intimiste sur la solitude et la détresse psychologique face à la maladie. Autres films à retenir, « Broken Dreams » de Youcef Salaheddine Bentis » ou encore «Nadji» de Anouar Aouabdi qui traite, avec humour et dérision, du quotidien d’un village et de ses habitants à travers le regard d’un jeune garçon en quête d’une vie meilleure.

Beaucoup de vues, peu de vote
Expérimentée pour la première fois en Algérie, la diffusion cinématographique via les réseaux sociaux a permis une certaine fluidité dans la communication et la promotion de l’événement, de l’avis des internautes. Certains films proposés ont dépassé les 5000 spectateurs, la moyenne du nombre de vues avoisinant le millier par film. En plus de l’accessibilité et la possibilité pour les internautes de partager l’événement et la diffusion du film, la version virtuelle a également permis aux spectateurs de débattre des films parfois directement avec les réalisateurs. Malgré le nombre important de spectateurs et l’interaction avec les réalisateurs, le choix des films par voie de vote ne semble pas avoir emporté l’adhésion des votants qui étaient un peu plus de 7000 à avoir choisi de s’exprimer. Mais l’expérience a permis au CNCA de constituer une base de données et de lancer une plateforme d’échanges au service de prochaines manifestations virtuelles, comme des cinéastes qui pourraient librement les consulter, argue la direction du centre.
R.C.