L’ABEF à la rescousse

Coronavirus

Les impacts de «Covid-19 » sur le secteur de l’emploi commencent déjà à se faire ressentir. L’alerte est donnée quant au danger qui plane. Il révèle l’importance de la protection sociale et met en relief le fait qu’aucune entreprise ne peut survivre à la crise du Covid-19 sans appui extérieur. C’est ce qu’ont soutenu plusieurs représentants de PME, issus de divers secteurs d’activités.

Ce que confirme la démarche entreprise récemment par l’Association professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (Abef). Elle a annoncé la mise en oeuvre de mesures de sauvegarde des entreprises et de l’outil de production. C’était au lendemain de l’instruction de la Banque d’Algérie en vue d’accompagner les entreprises en difficultés à cause de la pandémie du Covid-19. C’est qu’avec les changements intervenus à la tête des institutions de la république chargées du commerce bien avant que n’apparaisse ce phénomène, l’on s’attendait à une véritable relance de ce secteur dès mars 2020. L’on espérait beaucoup plus que les modestes 10.299 inscrites durant cette période, soit une hausse d’à peine 8,7% à l’immatriculation au registre de commerce contre 9.406 personnes physiques en mars 2019. L’on a même précisé que ces inscriptions concernent quelque 1.451 personnes morales en mars 2019 contre 1.198 nouveaux inscrits durant la même période de 2020. La baisse est pour 17,4% issue des entreprises étatiques et privées. Rien d’autres sur la stagnation des chiffres et rien sur la situation économique du pays. Ce dernier livre, depuis décembre 2019, un combat sans merci pour relancer son économie. Celle-ci est battue en brêche par les effets de coronavirus «Covid-19 ». Son impact est beaucoup plus ressenti chez les petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci n’arrivent plus à respirer en ce moment à cause du coronavirus. «Depuis le confinement, la majorité des sociétés ont cessé leurs activités. Les grandes entreprises comme celles dans le tertiaire ont choisi d’octroyer un congé forcé à leurs employés afin de pouvoir garantir l’emploi et payer leur salaire à la fin du mois. Cependant, le Gouvernement a prolongé le confinement alors que le droit de congé est limité à 20 jours. Il est dit que certaines entreprises envisagent même d’établir des «crédits de congé» que, malheureusement, les PME ne peuvent pas appliquer. Bon nombre d’entres-elles sont actuellement en manque de trésorerie alors que les charges fixes comme les loyers et autres redevances les attendent encore. D’autres essaient de s’adapter. Pour rappel, la direction des impôts a tenté d’apaiser la douleur des entreprises en rallongeant les échéances fiscales. Néanmoins, il n’a jamais été question de suspension du paiement des impôts comme l’avaient espéré plusieurs sociétés. La reprise à la fin du confinement sera également un grand problème. «Même si les entreprises continuent de fonctionner, le pouvoir d’achat des ménages va s’effriter encore plus », déclare un ancien commissaire aux comptes. Il a ajouté : «(…) les travailleurs à plein temps devraient faire face à une baisse de leurs revenus et à un niveau supérieur de pauvreté. Cette situation touchera également les commerces en gros et ceux du détail. Ces deux activités constituent une grande part de l’économie nationale. Elles regroupent les salariés les grandes surfaces, les étalagistes, les commerçants de rues, ceux des marchés informels et d’autres métiers qui se rattachent à ces activités ». Exercées en grande partie dans le secteur informel, celles-ci contribuent à créer des emplois destinés comme moyens de subsistance. Pour l’heure, du fait de Covid-19, ces activités ne sont plus exercées. Ce que confirme Abdelmoumen H, un des membres du patronat pour qui : «le chômage va augmenter dans sa globalité, cela ne devrait toutefois pas être uniforme mais variera d’un secteur à l’autre. Il touchera surtout le secteur industriel et celui des services des secteurs économiques essentiels. Avec la restauration et l’hôtellerie, ils souffriront d’une chute vertigineuse de leur chiffre d’ffaires». Notre interlocuteur le souligne quand il affirme : «dans le contexte actuel de propagation de la pandémie Covid-19 et en application de l’instruction émanant de la Banque d’Algérie, les institutions financières nationales, conscientes des impacts économiques de la situation sanitaire actuel du pays, ont décidé de prendre des mesures de sauvegarde des entreprises et de l’outil de production. C’est d’ailleurs ce qu’indique dans un communiqué l’ABEF. Cette association va plus loin dans son approche dans laquelle il dit prendre en compte les difficultés que rencontrent les entreprises. Particulièrement, celles exposées du fait de la suspension ou des perturbations de leurs activités. Se faisant, les banques de la place ont exprimé leur solidarité avec leur clientèle et leur volonté de les accompagner dans cette situation exceptionnelle. Elle a souligné sa volonté d’examiner la situation individuelle de chaque client (particuliers, professionnels, TPE, PME/PMI, Grandes Entreprises, ….) pour appliquer les mesures appropriées. Ces dernières portent essentiellement sur le report et/ou renouvellement des échéances des crédits arrivés au 31 mars 2020 et postérieurement. C’est ce que précise son communiqué : «Ces mesures concerneront également la consolidation des impayés non traités à la date du 31 mars 2020 et postérieurement, la prorogation des dates limites d’utilisation des crédits et les différés de paiement ainsi que l’annulation des pénalités de retard des créances exigibles à la date du 31 mars 2020 et postérieurement». Se positionnant en véritable soutien financier à la rescousse des entreprises dans le besoin d’une aide bancaire, ABEF précise qu’elle prévoit le maintien et/ou le renouvellement des lignes de crédits d’exploitation. Elles sont applicables pour une période de six mois à compter du 31 mars 2020.
A. Djabali