Les efforts entre le public et le privé se combinent pour l’après-pandémie 

La conscience nationale consolide l’unité économique

La réalité et la vérité des chiffres et des statistiques économiques seront brutales après la dissipation de la pandémie du Covid-19, à l’origine de toutes les déceptions sociale, humaine et surtout économique qui incitera les pays du monde entier en général et l’Algérie en particulier a revoir ses priorités et retracer ses stratégies afin d’asseoir une économie solide, mais surtout diversifiée.

La complexité de la conjoncture et la déroute de tous les pays du monde peut constituer une nouvelle feuille de route pour les entreprises nationales. Ces dernières ont démontré en dépit de leurs déboires financiers leurs capacités à convertir leurs activités et statuts d’importateurs en producteurs, à forte valeur ajoutée.  Plusieurs entreprises publiques et privées se sont engagées et impulsées à fabriquer des gels hydro-alcooliques, des masques, des charlottes, mais aussi des capsules de désinfections. La solidarité pour l’intérêt commun du pays et la lutte collective pour combattre la pandémie qui avance inexorablement s’inscrivent dans le but explicite de soutenir les motivations du duo public-privé, ainsi insuffler un nouvel élan économique et réorganiser les équilibres généraux.
L’Etat attentif et conscient de la souffrance des entreprises algériennes tous secteurs confondus a démontré par la mise en place d’une panoplie de mesures d’urgence sa volonté de  soutenir l’économie. De leurs côtés, les organisations patronales ont exprimé leur souhait de consentir cet effort sous quelques conditions légitimes en raison de la vulnérabilité du secteur privé impacté sévèrement par la crise sanitaire. Le Forum des chefs d’entreprises a réitéré son engagement à collaborer avec les pouvoirs publics pour combattre la pandémie, mais surtout inciter l’Etat à aider financièrement le secteur privé qui s’enlise sous les effets de la crise économique. En première ligne, les petites et moyennes entreprises menacées de disparaître faute de perspectives et victimes du déficit de leur trésorerie. Cette vulnérabilité économique en dit long sur la mauvaise gestion du patrimoine entrepreneurial national, mais aussi l’échec de la politique nationale de privatisation ou l’introduction brutale sans anticiper ou se préparer, au préalable, à l’économie de marché. La  libéralisation de l’économie nationale ne semble pas suivre l’évolution du marché mondiale. L’économie algérienne dépendante à 96% des recettes des hydrocarbures et de l’importation a oublié d’investir en ses compétences humaines et profiter de son marché variable, de sa population et de ses potentialités naturelles. Ce qui remet en question toute sa gestion.
Aujourd’hui,  la brutalité des chiffres et des dysfonctionnements du secteur public et privé imposent la restructuration de tous les secteurs, la mise en place d’une véritable logistique et surtout la modernisation des réseaux bancaire etc… L’Etat fera face à de grands chantiers de réformes après la pandémie et s’organiser avec le partenaire public-privé afin de promouvoir des initiatives et des investissements communs, mais surtout réorienter leurs activités vers la production et la transformation industrielle. Ainsi l’importation sera secondaire et complémentaire de l’activité des entreprises nationales.  Ces deux secteurs uniront leurs efforts pour explorer de nouvelles approches et perspectives que l’Etat accompagnera avec des moyens financiers et des ressources humaines potentielles pour soutenir un éventuel consortium.
Le gouvernement gère une multi-crise sanitaire et économique, mais aussi sociale pour contenir un choc national après la pandémie. Le lancement par les membres du gouvernement  de mener des concertations sectorielles avec les syndicats et les organisations patronales pour évaluer l’impact de l’épidémie du coronavirus sur l’entreprise et la vie économique, sur instruction du premier ministre Abdelaziz Djerad intervient au bon moment. L’étude de l’impact financier du coronavirus sur l’économie nationale offrirait une meilleure visibilité sur les objectifs et le plan de sortie de crise de l’Etat. Cette décision a eu un écho favorable du Forum des Chefs d’entreprises qui, rappelons-le, depuis le début de la pandémie à appeler les entreprises à «faire preuve d’unité et de solidarité pour limiter les conséquences de cette crise sanitaire». Durant la même période, une déclaration commune entre l’UGTA et le patronat a été signée pour se soutenir mutuellement et amortir le choc de cette épreuve.      Ce rapprochement Etat-privé affirme le défi actuel des deux parties et celui de la future gouvernance publique qui devrait allier les efforts des secteurs public-privé qui ont toujours amplifié la crise financière dans le pays.
Samira Takharboucht