«Restez chez vous», mot d’ordre de la police

Tiaret

Les citoyens semblent respecter scrupuleusement cette mesure préventive pour faire face à la propagation du coronavirus, selon le bilan hebdomadaire remis à notre rédaction par l’officier chargé de la cellule de communication de la Sûreté national de Tiaret, Soussi Sabrina. 336 personnes ont été verbalisées durant cette période pour non-respect du confinement à travers la wilaya, lit-on dans le communiqué, et la mise en fourrière de 151 véhicules et 16 motos.

Nous sommes en plein cœur de la ville, une patrouille de police, traversant l’artère principale de la ville, le boulevard Emir AEK annonce, par haut-parleur, l’heure du confinement et lance un appel aux citoyens les incitant au respect strict de ces mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19), au même moment à travers les quartiers populeux, les véhicules police de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile sillonnent la ville pour sensibiliser les citoyens de quitter les lieux à 18h45, les Tiaretiens se précipitent pour rentrer chez eux, panique à travers les boulevards, routes et ruelles se vident graduellement. Les automobilistes, de leur côté, préfèrent rentrer chez eux pour ne pas tomber dans les barrages filtrants de la police dressés sur les principaux axes routiers, et à chaque coin de la ville, pour faire respecter un couvre-feu imposé par les hautes instances. L’effectif du corps réquisitionné pour la circonstance a indiqué le CSW-Tiaret, M. Karim Heddadou au jour «j», qui devront veiller au grain pour parer à la propagation de cette menace invisible à l’œil nu, du crépuscule jusqu’à l’aube, 19h30.
Une armada de journalistes, presse écrite et médias lourds, accompagnent le véhicule du premier responsable de la Sûreté nationale de Tiaret, devant le rond-point «Regina», l’un des axes les plus fréquentés des automobilistes et piétons. Officiers et cadres de la police à leur tête le chef de file, Soualmi Djamel, s’apprêtent à faire une tournée en plein cœur de la ville pour contrôler le dispositif mis en place par ce corps constitué pour veiller au respect des mesures de confinement partiel. Vingt heures : Troisième étape de la couverture médiatique, le cortège nous conduit à la sortie est de Tiaret, sur la route d’Alger , et à quelques encablures la nouvelle ville Zmala, avec une population de plus 24.000 âmes, voitures et fourgons de la police traversent le quartier El Atrak pour rejoindre la cité AADL, les représentants de la presse sont conviés à cette tournée. Et on assiste à une image insolite, une ville morte, le calme nous mènera au carrefour pour assister le contrôle et la sensibilisation. 21 heures : On signale quelques «indisciplines» de ces premières heures de confinement par l’officier, un transporteur de marchandises ouvre droit à la circulation, suite à un contrôle rigoureux, mais avant de quitter le lieu, l’un des policiers le sensibilise sur le coronavirus et le respect du code de la route, et le conseille de se reposer, vu la situation actuelle et le couvre-feu qui a touché le pays.
Quelques minutes après, un clandestin utilise sa voiture Renault-19 pour remorquage avec une corde en nylon attachée sur le pare choc du second véhicule lors du contrôle, défaut d’assurance et non-respect du confinement, l’officier lui explique qu’en cas de panne les numéros verts des services sécuritaires sont ouverts et que l’appel sera pris en considération dans chaque localité. Des automobilistes circulent encore et avancent aux contrôleurs, divers prétextes à travers les autres barrages fixés, si les deux premiers jours la mission des policiers de sensibiliser, ces derniers jours une lutte sans merci, nous explique Djilali Kobsi, du corps de l’Ordre Public. Les permis de conduire sont systématiquement retirés. Les contrevenants sont invités à se présenter le lendemain au commissariat de police pour compléter les procédures d’usage, nous sommes devant une guerre de ce virus Corona, il faut appliquer la loi afin d’enterrer ce phénomène. Depuis la confirmation d’une dizaine de cas et le décès de deux victimes de coronavirus dans la ville de Tiaret et à Dahmouni, la population semble prendre davantage conscience quant à l’importance du respect des consignes, en évitant les regroupements, reste une chose : à contrôler les lieux occupés par les marchands de l’informel qui ont choisi les doubles voies qui ceinturent la ville et la traversée des piétons qui reste un grand danger et risque d’endeuiller des familles durant la journée.
Pour une ville de 300.000 âmes et 164 quartiers, la mobilisation d’un dispositif musclée avec tous les moyens humains et matériels, cette nuit a offert ses fruits grâce à certaines familles, grâce au numéro vert, l’intervention rapide des éléments ont réussi à épingler quelques jeunots à l’intérieur des blocs HLM. 22 heures : On rejoint le carrefour des cités «l’Avenir», Lechner et Volani, rien n’a été signalé tous les axes sont déserts, loin des bruits de la ville, les citoyens semblent respecter les mesures où l’annonce des cas enregistrés du Corona qui les poussent à cadenasser les portes et les fenêtres. A quelques mètres de là, à l’immense quartier Bel houari, à l’heure d’une conférence de presse animée par le chef de file, Soualmi Djamel, deux hommes traversent le boulevard en promenade libre, si l’un est autorisé par sa tutelle, gardien d’une infrastructure scolaire, suite au contrôle, le second est conduit au commissariat, suite à sa vérification sur le fichier national, il circule sans papiers.
Pour le chef de la Sûreté, Heddadou, il est «impératif» de faire respecter cette mesure de confinement, nous sommes devant une situation catastrophique, il faut lutter jusqu’a la dernière minute avant de féliciter la population de Tiaret. «Bravo», une fois les instructions respectées à travers les treize daïrates, saluant aussi la prise de conscience citoyenne face à cette épidémie qui a bouleversé le globe. «Le confinement est respecté à plus de 90%. Minuit sonnante : chaque instant, chaque geste et à chaque halte, on découvre, à l’image de ce jeune à bord d’un véhicule accompagné de sa mère, contrôlé par l’officier, le non-respect du code de la route, défaut de ceinture, pollution sonore et sans papiers et le non-respect des mesures du confinement. Une nuit avec les rafles, les rondes et les barrages vaut mille fois la série romancière de milles et une nuit.
Hamzaoui Benchohra