Les fondamentaux de l’éducation scolaire qui se veut performante

L’effort de l’élève et l’autorité du maître

On a eu raison de comparer l’école qui travaille à une ruche d’abeilles qui bourdonne du travail incessant des élèves sous l’autorité d’un maître féru de pédagogie qui impose des règles strictes et que chacun respecte pour son bien.

L’école à un double rôle : éduquer et transmettre des connaissances moyennant des méthodes pédagogiques. Eduquer, ce n’est pas dresser comme on le fait pour les animaux, mais c’est apprendre aux enfants à bien se comporter en classe et ailleurs, à bien écouter ce que dit le maître pour son bien et par respect. Eduquer, c’est enseigner les bonnes manières à l’école, en famille, en société, c’est en d’autres termes, transmettre les principes qui guident les enfants sur la voie du progrès. Dès le départ, chaque enfant doit comprendre qu’il n’est que de passage à l’école et qu’il a tout intérêt à travailler dur pour réussir et réussir sa vie. Les conséquences de l’échec scolaire sont assez lourdes pour inciter l’enfant à méditer sur son devenir. En tous les cas, travailler c’est vouloir se libérer de toutes les contraintes de la vie. Le maître doit s’imposer non pas par la force mais par ses connaissances. Il a la charge d’enseigner toutes les matières et de les leur faire aimer par son talent et son savoir faire. Il a aussi le devoir de faire comprendre que tout s’obtient au mérite et par son travail, il doit savoir créer l’esprit d’émulation et la motivation sans lesquels il n’y a point de participation et point de progrès. Le pire en classe, c’est la démotivation qui crée l’anarchie et l’indiscipline. Le maître, conscient de ses responsabilités, est quelqu’un qui, par ses qualités, sait restaurer la motivation, la soif d’apprendre, l’émulation et l’esprit inventif qui sont ses objectifs essentiels fixés en prenant en charge un groupe d’enfants.

L’effort de l’élève, un des fondamentaux essentiels
Sans l’effort de l’élève, il n’y a guère de progrès. C’est par lui et pour lui que le maître est encouragé à poursuivre son œuvre et à entreprendre des projets pédagogiques en vue d’un meilleur rendement. Imaginez un élève amorphe qui ne veut faire aucun effort et qui obtient des résultats nuls alors que son maître a usé de toutes les méthodes et procédés d’apprentissage. Son maître qui a essayé de lui faire retenir quelque chose et qui n’arrive pas se décourage, s’il ne finit pas par démissionner. Ce qui est normal car on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif, on a beau lui plonger la tête dans l’eau, il ne boira pas s’il n’en a pas envie. Il en est de même d’un enfant qui n’a pas envie d’apprendre. Il faut se poser la question de savoir les raisons de son refus d’apprendre. Est-ce un enfant qui a peur de l’école ou du maître, il va en classe parce que ses parents l’y ont obligé. Est-ce un enfant trop timide et qui ne demande qu’à fuir du milieu scolaire. La peur d’être interrogé, étant incapable de faire une petite phrase pour répondre, le fait passer pour un élément désintéressé. Mais on se trompe, le vrai maître décidé à bien faire et qui a l’habitude de tous les cas psychologiques sait débusquer les élèves intelligents par sa manière d’interroger, il fait l’effort de travailler avec la large participation de tout son public d’apprenants et en s’intéressant à tout le monde il finit par connaitre, uniquement par leurs réactions, l’état psychologique de chacun de ses élèves. Il fait alors une classification des cas normaux et des cas pathologiques : il découvre des renfermés, des timides maladifs, des désintéressés. A chacun, il emploie une thérapie moyennant une stratégie et essaie quotidiennement d’intéresser tout le monde et au bout d’une période, il découvre des lumières parmi les plus taciturnes. Un vrai maître de la vieille école a su libérer de leurs complexes d’infériorité des enfants qui se sont avérés comme étant les meilleurs du groupe, durant sa carrière, il a aidé des enfants à réussir et la plupart sont devenus des médecins, des ingénieurs, des professeurs. Donc pour qu’un enfant fasse l’effort, il faut le mettre en situation favorable qui lui donne l’envie et la possibilité de participer activement en classe. Une classe doit être «active» et «vivante», cela veut dire une participation active de chacun et ambiance vivante de travail, conditions nécessaires du progrès. Les enfants qui ont tant de fraîcheur et de force, tant de curiosité avide que le maître doit savoir mettre à profit pour que ces petites têtes pensantes fassent de gros efforts pour s’instruire et se hausser à l’état de quelqu’un qui cherche à devenir toujours meilleur. Ce n’est pas de l’ambition qui manque, l’ambition est le ressort de l’esprit enfant dont la croissance s’accélère dans un mouvement au cours duquel il fait sans cesse l’effort de se dépasser. Il faut que l’enfant se sente grandir lorsqu’il passe du jeu au travail. L’enfant vous sera reconnaissant de l’avoir forcé, il éprouve le sérieux du travail.

L’autorité du maître nécessaire pour avoir une classe disciplinée, vivante et active
L’autorité doit être impérativement instaurée dès les premiers contacts avec les enfants, elle est primordiale pour une ambiance de travail qui se veut fructueux. Imposer l’autorité ne veut aucunement dire prendre un bâton et menacer, le respect doit être librement consentie, c’est-à-dire s’imposer de lui-même surtout par un travail de qualité du maître. Que peut un homme ou une femme cherchant à s’imposer par la force, sinon s’attirer des ennuis incommensurables avec les enfants et leurs parents. Que d’histoires on a connus dans le milieu enseignant à cause de la maladresse des maîtres ou maîtresse mal formés. Le vrai maître autoritaire doit avant tout savoir parler, il faut qu’il ait une bonne diction et beaucoup de talent. Par son travail, l’enseignant fait sentir à ses élèves qu’il les aime, il ne le leur dit jamais, mais les élèves sont assez intelligents pour le comprendre. C’est pour ça qu’on dit que l’enseignement est un art au même titre que l’art de peindre, de jouer d’un instrument de musique, mais à la perfection et la perfection vient par l’expérience et la pratique sous le regard des grands maîtres. Il faut ajouter que pour pratiquer un art, il faut avoir des prédispositions. Lorsqu’un maître exerce par vocation, il y a un bon climat de travail et le respect du maître s’impose de lui-même. Il ne faut qu’il fasse de différence, faire du mieux qu’il peut pour donner à chacun toutes ses chances de réussir, sinon on se fait des ennemis parmi ses élèves. On a tendance à s’intéresser aux enfants bien habillés, aux plus sympathiques parfois hypocrites, aux plus bavards et on oublie ceux qui restent silencieux, les mal vêtus qui ont honte de prendre la parole d’eux-mêmes alors que parmi eux, il y a des têtes bien pensantes, des filles ou des garçons très intelligents qui peuvent vous en vouloir à vie de ne vous être jamais intéressés à eux. Regardez comme c’est difficile d’enseigner lorsqu’on n’a le talent et la délicatesse de faire attention en observant les visages, c’est autant d’être humains qui vous regardent travailler et que vous commettez la maladresse de ne pas tous les regarder pour donner la preuve que vous vous intéressez à tout le monde.

Un enseignement performant doit être fondé sur les qualités intellectuelles
Ceci doit commencer à la 1re classe de l’école primaire et doit se poursuivre à toutes les matières jusqu’en classe de terminale. On doit enseigner à devenir intelligent, qualité innée mais qui se développe au moyen d’un enseignement approprié qui éveille l’attention ou concentration qui est le reflet de l’intelligence, un enseignement basé sur des questions d’intelligence. Il y a aussi la mémoire, primordiale pour un jeune, il existe des exercices qui aident les enfants à bien mémoriser, comme la dictée, efficace pour les petits et pour les grands, mais il faut savoir procéder pour permettre aux enfants de mémoriser efficacement. La réflexion joue également un rôle dans l’apprentissage et pour réfléchir, il y a bien des séries d’exercices utiles comme pour l’imagination indispensable pour le travail créatif. Le jugement sur les capacités de créativité est important pour quiconque veut composer un paragraphe et pour plus tard une œuvre.
Boumediene Abed