Le marché pétrolier mondial en état d’affolement

Le prix du pétrole américain sous la barre de zéro dollar

Sous le choc de la baisse des prix du pétrole américain sous la barre de 1 dollars, le monde s’est réveillé sous les coups d’un krach boursier sans précédent. Une conséquence directe de la chute de la situation hors du commun due à la chute des prix du pétrole américain au dessous de 0 dollars, alors que leurs réserves en pétrole brut explosent.

Presque deux semaines après l’accord conclu entre les membres de l’Opep+ de réduire de 10% leurs volumes de production, soit 10% de l’offre mondiale afin d’absorber l’excédent sur le marché mondiale et réguler les prix, le pétrole américain s’écroule et entraîne avec lui l’effondrement tous les indicateurs économiques, notamment, financiers. Surpris par cette soudaine contraction des prix qui a atteint un niveau historique jamais enregistré, les experts pétroliers qui ont déjà prévenu les autorités américaines du risque de l’effondrement brutal de son économie si les majors pétroliers ne baissent pas à leur tour leur extraction et continuent à inonder le marché mondial de brut. Aujourd’hui, la situation risque de s’aggraver et d’impacter directement les pays producteurs du pétrole membres de l’Opep. C’est une riposte légitime et logique en repli de la demande chinoise à cause du coronavirus.
D’autres répercussions se feront sentir dans les prochains jours, si les Etats-Unis s’entêtent à maintenir leur rythme de production. Toujours dans le noir, aucune perspective n’est en vue dans un marché mondial en dépression. Le cours du baril de pétrole américain, devenu négatif en séance de lundi dernier, pour la première fois de son histoire en raison de la saturation des stocks et en l’absence de la demande liéé à la crise du coronavirus, s’est repris légèrement hier en Asie et revient, mais reste toujours au-dessus de zéro. Malgré que les cours de l’or noir soient en hésitation depuis des mois, les américains se sont opposés à toute réduction de leur production pour maintenir leur positionnement sur le marché mondial. En faisant fi des indicateurs économiques qui ont plongé dans le rouge depuis des mois, les américains subissent aujourd’hui les effets néfastes de l’impérialisme.
Ce qui est aussi étonnant c’est que malgré cette situation chaotique qui augure rien de bon, le président américain, Donald Trump persiste dans le déni et a décidé d’augmenter la production de pétrole à hauteur de 75%. Le prix du baril américain de pétrole brut coté à New York pour livraison en mai s’est effondré lundi, terminant à -37,63 dollars, une chute amplifiée par l’expiration imminente d’un contrat à terme qui a poussé les investisseurs à s’en délester à tout prix. Cette chute libre des cours du pétrole américain se répercutera sur les livraisons des mois à venir, c’est-à-dire, à partir du mois de juillet, étant donné que le même baril pour livraison en juin s’est établi à 20,43 dollars. En effet, quand ils achètent un de ces contrats, ils s’engagent à le livrer physiquement à un prix et à une date déterminés à l’avance.
Or, «les réserves américaines de pétrole ont énormément augmenté au cours des dernières semaines, rendant le stockage plus difficile et plus onéreux», ont noté les sites d’information spécialisés dans le domaine, et qui remettent en cause aujourd’hui le déséquilibre entre l’offre et la demande qui, en plus de la pandémie, sont à l’origine de la baisse continue et drastique des cours du pétrole sur la marché mondial. Dans son dernier rapport hebdomadaire, l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) a fait état d’une hausse de 19,2 millions de barils de brut sur une seule semaine, la plus forte hausse hebdomadaire depuis que ces statistiques sont publiées. «Face à cette situation inédite, causée par un effondrement de la demande résultant de l’arrêt des transports et de l’activité économique, du fait de la pandémie de coronavirus, les barils pour livraison le mois prochain ont perdu toute leur valeur et les investisseurs souhaitant s’en délester n’ont d’autre choix que de mettre la main à la poche pour trouver preneur», est-il noté dans le rapport. Aujourd’hui, c’est toute l’économie mondiale, déjà en récession qui devra faire face à une crise sans précédent depuis 1945, qui risque de durer dans le temps en raison de la pandémie et l’absence d’alternatives.
Samira TK