Malgré la nervosité du marché, l’Algérie refuse de décrocher

Le pétrole algérien (Sahara Blend) poursuit son crash

Pour le quatrième jour consécutif, les cours du pétrole poursuivent leur krach sur le marché mondial provoquant une totale hérésie des indices boursiers qui craquent et s’affolent, faute de perspectives. Passé sous la barre de zéro dollar, le marché pétrolier américain traverse la pire crise de son histoire, plongeant le monde entier dans une hystérie sans précédent.

Difficile d’agir face à l’opiniâtreté du Président américain, Donald Trump, qui refuse de céder et d’abandonner les producteurs pétroliers, ce qui complique la tâche pour les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) et leurs alliés, s’apprêtent à réduire de 10% leurs volumes de production, à compter du 1er mai prochain. Dans ce contexte, l’Algérie et quelques pays producteurs de l’Opep se sont concertés, avant-hier, pour évaluer et examiner la situation apocalyptique du marché pétrolier, et ce, en absence des poids lourds du marché pétrolier, comme l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweit ainsi que la Russie de l’Opep+. La réaction de ces derniers reste mitigée, mais sûrement se préparent à l’offensive chacun de son côté pour stopper la saignée des prix. Les prix du pétrole tombent en terrain négatif, à l’ouverture de la séance d’hier, les cours du pétrole sur le marché mondial évoluaient à ordre dispersé et dans le rouge sous la pression continue de l’envolée des stocks américains et l’effondrement de la demande mondiale.
De son côté, le baril de Brent a encore plongé alors que les marchés pétroliers sont préoccupés par les conséquences de la pandémie de coronavirus sur la demande mondiale et l’inondation du marché mondial du brut américain. Pour quatre jours de suite, le carnage sur le marché pétrolier se poursuit et les pays producteurs sont en alerte maximales et en affolement en raison de la double crise sanitaire et économique auxquelles font face les pays du globe. Quelques pays producteurs de l’Opep se sont d’ailleurs concertés, avant-hier, «lors d’une réunion informelle présidée par le ministre de l’Energie algérien, Mohamed Arkab, et à laquelle ont participé certains ministres des pays membres de l’OPEP et des pays non-OPEP signataires de la Déclaration de coopération», a indiqué un communiqué du ministère de l’Energie. Cette rencontre a été présidée par le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, en sa qualité de Président de la Conférence de l’OPEP. Ils ont examiné la situation et échangé leurs points de vue sur les perspectives et décisions à prendre afin de la stabilisation des prix. Etant un pays producteurs et touché par la crise sanitaire et économique, l’Algérie avait, déjà anticipé la crise financière et la chute des prix et a pris ses dispositions et reste, toutefois prudente et attentive à l’évolution du marché.
C’est ce qu’a réaffirmé le ministre de l’Energie lors de sa réunion de concertation avec les présidents directeurs généraux de Sonatrach, Sonelgaz et Naftal et leurs partenaires sociaux, pour une évaluation de l’impact de Covid-19, précédent la réunion informelle de l’Opep. Au cours de cette réunion, M. Arkab s’est montré optimiste et confiant quant à l’engagement des différentes parties réunis pour affronter la crise. «Ils ont pris les dispositions nécessaires et ce, dès l’apparition de l’épidémie, et se sont adaptés rapidement pour faire face aux impacts sanitaire, économique et social», a-t-il souligné, tout en saluant leurs dévouements et engagements, ce qui est rassurant pour faire face, ensembles, à la crise du marché pétrolier et réduire la pression accrue sur la compagnie nationale pétrolière qui tente de s’adapter, désormais, à un contexte inédit d’une crise sanitaire qui a mis sous cloche l’économie mondiale provoquant l’effondrement de la demande et par conséquence les cours du pétrole.
Le pétrole algérien (Sahara Blend), l’un des plus apprécié au monde, a été cédé à moins de 12 dollars sur le marché mondial, concurrencé, particulièrement par le Basra Light qui est vendu à 20 dollars. Jamais une telle différence n’ait été constatée auparavant. Cependant, avec la situation actuelle, les pays producteurs sont tous confrontés aux mêmes risques en raison des perspectives de barils sans preneurs et la saturation du marché de l’offre. A croire que la réunion informelle animée, mardi dernier, qui a vu la participation de l’Algérie, le Nigeria, le Venezuela, l’Irak ainsi que le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan, qui n’appartiennent pas à l’Opep en absence des poids lourds du marché pétroliers comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ainsi que la Russie, membre de l’Opep+. Cette rencontre n’est, en effet, qu’une consultation sans effet réel.
Samira Takharboucht