Bordj Menaïel, quelle était belle autrefois !

Boumerdès

Tout le monde reconnaît que la ville de Bordj Menaïel possède une grande et riche histoire à tous les niveaux, que ce soit culturel, sportif, social, économique avec un passé glorieux rempli d’événements de grande envergure durant la guerre de Libération nationale. Qu’elle était belle jadis cette charmante coquette localité surnommée les «Coquelicots», accueillante et hospitalière relevant historiquement de la wilaya de Grande-Kabylie et qui, suite au dernier découpage administratif, fait partie de la trente-cinquième wilaya d’Algérie.

C’est une agglomération réputée hospitalière de par la gentillesse de ses habitants, une ville ouverte à tout, où chacun venait se ressourcer et trouver son équilibre moral. Chaque visiteur était ébloui par l’ attitude admirable de tant d’ amabilité de ses habitants. Autrefois, Bordj-Menaïel était réputée pour sa vocation agricole possédant des terres fertiles regorgeant de richesses et où les agriculteurs labouraient leurs champs et cultivaient leurs terres afin d’en tirer des ressources abondantes. On a souvent tendance à identifier Bordj Menaïel par un simple chiffre de «quinze et demie» pour montrer qu’elle n’est ni quinze wilaya de Tizi Ouzou) ni seize (wilaya d’Alger), cette situation régionaliste désolante a faussé un tant soit peu toute l’histoire de la région et la localité ne peut se confiner dans un tel monde. Ah ! Si tout nous était conté sur cette ville car autrefois, elle avait ses repères et symboles, elle fait partie de l’histoire de l’Algérie combattante, de la lutte de la Révolution, de la culture, de l’ art et des bonnes choses et aussi qu’on le veuille ou pas, elle demeure toujours cette citadelle cosmopolite très fréquentée et ou chacun trouve son compte. L’histoire de Bordj-Menaïel est ici comme une hirondelle qui aux premiers bourgeons des coquelicots, le souvenir se lève altier pour nous rappeler beaucoup de symboles et de repères rattachés à cette localité qui n’ont pu être traités dans cette panoplie narrative, elle est un lieu chargé des grandes valeurs et un point de rencontre pour chaque Algérien. Bordj-Menaïel se distingue par sa beauté à couper le souffle grâce à ses majestueux massifs montagneux où elle englobe des villages perchés sur les hauteurs à chaque fois que l’on s’aventure dans les dizaines de petits hameaux, des massifs montagneux qui avaient apprivoisé deux grands noms de la révolution algérienne, le colonel Ouamrane et l’ un des grands négociateurs des accords d’Evian le stratège Krim Belkacem. Bordj- Menaïel est une ville dans le coma, elle est malade de par l’anarchie qui s’ y est installée. Le laisser -aller qui s’exprime en angoisse devant l’incertitude, la faiblesse devant le danger, devant l’insécurité qui prennent des proportions énormes et dire que pour ceux qui ne le savent pas, Bordj-Menaïel a connu historiquement parlant des années de gloire dans les années 1950 puisque de par sa situation géographique qui lui permettait de ravir la vedette aux autres villes de la région devenant incontestablement le centre qui accueillait toutes les activités dans différents domaines (commerciaux, sportifs, culturels, historiques) et autour duquel gravitait tout ce beau monde. Bordj- Menaïel a toujours été une ville attirante, elle était prédestinée à un avenir radieux malheureusement, ce n’ est plus le cas car le temps finit toujours par faire faner toute fleur même le coquelicot dont elle porte le sigle et noircir les horizons même les plus éclairés : la raison est compréhensible puisque de ville ouverte elle est devenue une localité fermée.

Pourquoi pas une wilaya déléguée ?
Les habitants ménailis sont désemparés par cette situation catastrophique qui a touché l’économie et la bourse de chaque commerçant qui se retrouvent dans une situation de naufrage à cause de la fermeture des principales artères de la ville qui est l’un des grands problèmes auquel est confronté la population et qui l’a toujours préoccupé devenant un casse-tête quotidien. La localité de Bordj- Menaïel n’est plus cette ville accueillante, ouverte à tout le monde, bien au contraire, elle est devenue repoussante à cause de cette situation qui perdure. Les habitants sont angoissés et se sentent marginalisés, abandonnés par les pouvoirs publics. Ils se sentent agressés et coupés de leurs racines. Touchés dans leur dignité car depuis les dernières élections communales, les ménailis avaient cru que le problème des routes serait réglé définitivement et que la récupération du jardin public (coupé en deux) ne serait qu’un vieux souvenir. Ce n’est qu’illusion étant donné que rien de tout cela n’a changé et que l’usure du temps conjuguée à l’incurie des hommes ont fait que les élus locaux qui prennent en charge la destinée de cette ville sont pointés du doigt ! Pour ceux qui ne le savent pas, Bordj-Menaïel a connu historiquement parlant ses années de gloire dans les années 1950. Elle a versé un lourd tribut durant la guerre de Libération nationale et aussi par sa situation géographique qui lui permettait de ravir la vedette aux autres villes de la région.
Devenant incontestablement le centre qui accueillait toutes les activités dans différents domaines (commerciales, sportives culturelles) et autour duquel gravitait tout le beau monde, Bordj-Menaïel a toujours été une ville très attirante. Elle était prédestinée à un avenir radieux malheureusement ce ne fut plus le cas car le temps finit toujours par faire faner toutes fleurs même les plus belles et noircir les horizons même les plus éclairés. La ville des Coquelicots a perdu de sa verve car gangrenée par des luttes intestines d’intérêt et d’influence, elle sombra depuis les années 1990 dans un profond coma. La déchéance s’étant installée, des charlatans de tous bords se sont bousculés qui soi-disant détenaient la potion magique et la recette miracle susceptible de redorer le blason déjà terni, malheureusement ils n’ont fait qu’aggraver son cas. A Bordj-Menaïel, c’est la désolation totale et les appréhensions quant à des lendemains incertains qui risquent de déchanter pour nos enfants, pis encore la perte vers le néant s’est bel et bien dessinée et au rythme où grossit la décadence sociale, Bordj-Ménaïel se meurt à petit feu. Bordj-Menaïel ou la loi de la jungle Nous savons tous que personne n’est au-dessus de loi et s’impose à tout citoyen algérien, dirigeant, responsable politique ou économique. Les lois ont été érigées pour faire en sorte à moraliser l’être humain, à l’épanouir pour vivre une vie décente, à donner des droits à chaque citoyen algérien.
En appliquant les lois et en les respectant, on peut apporter une contribution de la plus haute valeur à la qualité de la vie. L’Etat algérien doit faire respecter les lois qu’il a lui même édictées et cela quelles que soient les conséquences. Seules la raison et l’équité doivent dicter leurs décisions (l’Etat) aussi difficiles soient-elles à prendre. L’Etat doit faire preuve d’autorité afin que les lois soient respectées. L’Etat doit avoir toute latitude à intervenir au bon moment si on veut décourager réellement la prolifération de maux sociaux qui empoisonnent la vie du citoyen. Une ville morte A Bordj-Menaïel, c’est l’anarchie totale, le laisser-aller qui s’exprime en angoisse devant l’incertitude, la faiblesse devant le danger, devant l’insécurité qui prennent des proportions énormes. Les habitants de Bordj-Menaïel se retrouvent dans une situation de naufrage, comment expliquer aux responsables locaux que de l’injustice viennent la hogra, la violence, le non-respect des lois. Que fait-on lorsque on est sujet à une violation de domicile ? Lorsque vous êtes agressé par des voyous ? On peut dire qu’à Bordj-Menaïel, l’Etat est absent car c’est tout le monde ou du moins toute la population de la daïra de la ville de Bordj-Menaïel s’accorde à dire que la commune de l’ex-Vasara (période romaine) est en pleine agonie.
Les citoyens pleurent leur ville pour ce qu’elle est devenue actuellement. Ces dernières années, la commune des Coquelicots est devenue une ville où l’anarchie règne en maître des lieux et où la criminalité a atteint des proportions alarmantes. Les citoyens sont désemparés à l’idée de savoir que des agressions à l’arme blanche ne cessent de se répéter. L’insécurité règne à Bordj-Menaïel ! A quoi est dû ce fléau ? Que se passe-t-il ? Pourquoi ce laisser-aller ? Et comme dit un vieil adage « on ne peut cacher le soleil avec un tamis». Des mesures draconiennes doivent être prises afin d’intervenir le plus rapidement possible et interdire le port d’armes blanches. Cette situation est devenue catastrophique et beaucoup de facteurs rentrent en jeu : la déperdition scolaire, l’éducation, la drogue, le chômage, la toxicomanie sont autant de fléaux qui font que les jeunes deviennent agressifs mais à cette allure et si on ne prend pas le taureau par les cornes, la ville de Bordj-Menaïel autrefois accueillante et hospitalière est en passe de devenir et de se transformer en un véritable coupe-gorge. Que faut-il faire pour trouver un remède à cet état de fait ? Qui est responsable de cette situation ? Il semble qu’on a occulté quelque peu la clé de voûte de tout ce fondement, à savoir les parents qui sont les premiers responsables.
Comment se fait-il qu’un adolescent qui ne passe pas la nuit chez lui n’inquiète pas les parents ? Les enfants grandissent dans la rue et de là vient le danger. Ils sont les premiers concernés par l’éducation de leurs enfants. Il y a lieu de faire quelque chose et de calmer la tempête. Il faudrait que les jeunes soient pris en charge. A Bordj-Menaïel, il est devenu quasiment impossible de discuter entre membres d’une même famille dans la rue sans qu’un passant ne lance des grossièretés, des insanités ? A quoi est dû ce phénomène ? Un problème de manque d’éducation majeur ! L’éducation dans notre pays est un instrument indispensable au développement social et culturel. Tout est pourri ? On a laissé faire, les trottoirs squattés, des espaces pourtant réservées aux piétons transformés en commerces. Le quotidien est amer pour les citoyens qui sont dominés par la monotonie, l’anarchie est totale à tous les niveaux et dans chaque secteur. Les autorités locales et wilayales doivent prendre les choses en main et redonner le goût de vivre à cette population qui a sombré dans un profond coma.
Kouider Djouab