«L’Algérie était et restera toujours un réservoir du football maghrébin, africain et mondial»

Hocine Yahi

Dans une interview accordée au quotidien national El-Moudjahid, Hocine Yahi profite pour s’offrir une belle virée sur son passage au Chabab Belcourt où le public reconnaît en lui l’homme qui a contribué à la construction de cette belle image du CRB. «Je crois avoir fait mon devoir correctement sur le terrain et en dehors. Ce qui me touche le plus, c’est la grande reconnaissance du public et les grandes amitiés que j’ai nouées après la fin de carrière».

Son parcours, il le met en avant et lui témoigne son professionnalisme, et surtout l’amour qu’il porte, non seulement à son ex-club, mais aussi au football national. Il l’explique dans cette interview en des termes qui illustrent parfaitement son engagement au profit de cette discipline. «Mes meilleurs matches, dira-t-il, c’était en Coupe du monde juniors à Tokyo, la Coupe du monde de 1982 en Espagne face au Chili, ainsi que la Coupe du monde militaire qui a eu lieu au stade du 20-Août». Le répertoire qu’il dévoilera lors de cet entretien est riche de références, à l’image de la Coupe du monde juniors qui a eu lieu à Tokyo en 1979, où il fut classé deuxième meilleur joueur après Diego Maradono». Tout souriant, fière de revenir sur un glorieux passé, il dira «nous avons fourni une excellente prestation qui nous a valu le passage au quart de final».
C’était la première participation algérienne à une Coupe du monde. Il évoque les belles victoires réalisées face à l’Espagne, les deux matches nuls, le Mexique et le Japon, «alors que nous étions les champions d’Afrique à l’époque». Il regrette tout de même que les médias n’évoquent pas cette équipe juniors «composée d’excellents joueurs ayant fait partie de l’équipe nationale A». C’était à ses yeux, «l’une des meilleures équipes de l’histoire du football algérien». Cette interview peut être qualifiée d’une invitation pour découvrir ce qui caractérisa le passé du football algérien. C’est ainsi qu’il reprend sa page d’histoire pour parler de l’Equipe du Chabab qui était déjà en 1989, une séduisante équipe avant de se voir reléguée en deuxième division. «Oui, c’était une très bonne équipe, le président du club, Harraigue, voulait gagner la Coupe d’Afrique. C’était son objectif», explique-t-il. Malheureusement «l’état d’esprit de cette équipe était catastrophique. Des clans dans l’équipe ont fait irruption et les entraîneurs avaient beaucoup de mal à gérer cette formation.
Les conséquences ne pouvaient être autrement, ratage de justesse de la Coupe d’Algérie et nous avons quitté la division élite pour une fois dans l’histoire du club». Une histoire qui reste encore comme référence. Mais aujourd’hui, il affiche un optimisme, celui de voir son club remporter le titre de championnat et s’agissant de la compétition africaine, Yahi espère un renforcement de l’équipe. A la question de savoir si le championnat national pourrait voir émerger des talents susceptibles de jouer au très haut niveau, Yahi répondra que «l’Algérie était et restera toujours un réservoir du football maghrébin, africain et mondial… Personne ne peut nier cette qualité dans la pâte du footballeur algérien qui excelle dans la technique, tout comme les Brésiliens». Enfin, Yahi regrettera l’absence d’infrastructures sportives, «aucun club ne possède de base sportive… Il serait difficile de parler de formation de joueurs de qualité, des joueurs de haut niveau capable d’évoluer en Europe».
Synthèse de H. Hichem