Un jeun pas comme les autres

Ramadhan 2020

Dans de nombreux pays, ce sera donc « Ramadhan en privé ». Elle ne paraîtra pas comme l’attendent certains chez eux, dans les mosquées ou aux abords de ces lieux. C’est-à-dire comme ceux de tous les siècles passés. Dans plusieurs pays musulmans, les précédentes années, l’on dressait la table et l’on festoyait pour accueillir pareil événement.

C’est qu’il est synonyme, de pardon, piété et de foi durant tout un mois où les musulmans multiplient les dons aux pauvres et à ceux dans le besoin qu’ils cherchent parmi les plus pauvres. Même s’ils sont constamment présents devant les portails et les poids lourds chargés de denrées alimentaires et de couvertures, il n’y a plus qui satisfaire. Il faut se rendre de jour sur le site même de l’APC, du croissant rouge ou de quelques associations de bienfaisance averties pour prétendre accomplir sa mission de bienfaisance. On est loin des précédentes années où, le Croissant Rouge, les Mosquées, les Scouts musulmans et les travailleurs de différentes entreprises se disputaient la première place pour ouvrir le grand portail en fer et servir les nécessiteux. Hier, vendredi, 1ère veillée de soir du « Chek », jour de jeun ou de « Siam » en Algérie comme partout dans le monde musulman, depuis le début des restrictions Il faut se déplacer loin pour prétendre récupérer ses dons. Pour les résidents comme pour les étrangers, s’il en existe encore en Algérie le confinement est général.
Les restrictions sanitaires strictes sont soutenues dans la plupart des cas par les autorités religieuses. «Nos cœurs pleurent », se désole le muezzin de la Grande Mosquée d’Alger, désertée. Pour cette année exceptionnelle, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait elle aussi clairement préconisé «l’annulation des rassemblements sociaux et religieux », y compris « dans des lieux associés aux activités du Ramadhan, tels que les lieux de divertissement, les marchés et les magasins ». Mais elle précise toutefois que le confinement ne dispense pas les musulmans « en bonne santé » de jeûner, « comme les années précédentes ». Le Ramadhan est l’un des cinq piliers de l’Islam « jeune et faits la prière chez toi », n’hésite pas à conseiller les imams partout dans les pays musulmans. Ils conseillent parallèlement de pratiquer les rites religieux chez-eux et d’éviter les priéres collectives. En Allemagne, où les mosquées restent fermées malgré la levée progressive des restrictions dans les prochaines semaines, des lieux de cultes berlinois ont préparé des « récitations de Coran », des « prières » et des « allocutions en ligne ».
De même qu’aux Pays-Bas totalement confiné, où des services de prière du Ramadhan seront diffusés en streaming aux fidèles. Au Sénégal, au Mali, au Niger, au Cameroun, au Maroc, en Tunisie et bien d’autres pays encore comme le Maroc, le Polisario, la Mauritanie, le Pakistan et beaucoup de pays à la foi musulmane. Au Bangladesh, les dignitaires religieux ont balayé les recommandations sanitaires des autorités. Dans ce pays, le pouvoir a appelé à réduire la fréquentation dans les mosquées. « L’islam ne soutient pas l’imposition d’un quelconque quota de fidèles », a tonné un imam appartenant à l’un des principaux groupes d’imams de l’Est du pays où des millions de personnes se rendent dans leurs villes et villages natals durant, pendant et après le Ramadhan. Le gouvernement a finalement rejeté toute idée de rejoindre le gouvernement pour approuver l’idée des fidèles de la population ; Chez-nous on est loin de l’animation coutumière qui caractérise pareille circonstance. Les conférences religieuses, activité primordiale pendant ce mois, sont annulées pour cause de « coronavirus ».
C’est la même ambiance de laisser-aller qui caractérise tous les autres lieux de prière de deux ou de 1000 places. Même les commerçants ont pris goût à la place. En pareille circonstance jour de Ramadhan ou de nouvelle lune, ils n’ont pas voulu quitter leur boutique du regard, la balance constamment à vue d’œil. C’est que les clients se suivent à un rythme soutenu. Entre-temps la clientèle discutait avec un autre sur les effets mortels du virus et du mal qu’il fait en imposant aux gens de prier chez eux. De ne pas pratiquer le tarawih. Il y a ceux parmi les retraités qui ont parlé de la bonne initiative des postes et télécommunications. Pour les féliciter quant à l’initiative qu’ils ont prise en collaboration avec les services de police d’avoir permis le paiement des pensions sans aucun incident et en un temps aussi court Les retraités n’avaient même à se bousculer.
Partout sur tout le territoire, leur pension était prête à leur être versée le 22 avril au soir et ce dans toutes les agences postales du pays. En Asie, continent où résident plus d’un milliard de musulmans, les mesures de sécurité sanitaires sont plus difficiles à mettre en place, la foi l’emportant parfois sur toute autre considération. Au Pakistan, les imams ont convaincu les autorités de ne pas fermer les lieux de culte. Nuit après nuit, amis et familles célébreront ensemble l’iftar. Au Bangladesh, les dignitaires religieux ont initialement balayé les recommandations sanitaires des autorités. Dans ce pays, le pouvoir a appelé à réduire la fréquentation dans les mosquées.
A.Djabali