Disparition probable du Square

Activité des cambistes

Autre conséquence du confinement dû à l’épidémie du coronavirus dans le pays, la mise à mal du marché informel de la devise en absence d’acheteur en raison du repli de l’activité commerciale et l’annulation des déplacements internationaux.

Ces facteurs ont réduit l’activité des cambistes et la baisse des valeurs des devises face au dinar après un niveau record avant le déclenchement de l’épidémie. Peu de médias se sont intéressés à cette activité informelle qui s’est proliférée ces dernières années en l’absence de contrôle et de bureaux de changes causant ainsi un important préjudice aux banques et établissements financiers nationaux. Depuis le début du confinement à Alger, la capitale, les cambistes dictaient leur loi et profitaient de chaque occasion, notamment, du Hadj pour spéculer et fixer la valeur de convertibilité de la monnaie nationale face à la devise, se retrouvent aujourd’hui dans la difficulté totale et peinent à vendre leurs devises.
Malgré les restrictions du confinement et l’absence de l’activité commerciale (import/export), certains d’entre eux activent en cachette et se dénichent quelques clients, mais avec plus de discrétion. Ils ne montrent plus de liasses d’argent et n’arpentent pas le grand boulevard de la place Port Saïd à tenter d’attirer l’attention des passants. En plus d’être contraints par le confinement d’exercer, la police, de son côté les traquent et les chassent au moindre soupçon. Sans le vouloir, la valeur du change a baissé. Elle pourrait atteindre celle des cours officiels, au niveau des banques si la tendance baissière se poursuit. Certaines personnes estiment que « la disparition de cette bourse à ciel ouvert est plus que nécessaire pour inciter les pouvoirs publics à ouvrir des bureaux de change ». Une opportunité pour maîtriser ce marché informel et inciter à la régularisation des commerces, mais aussi à la bancarisation des bénéfices et renflouer les caisses de l’Etat. Le marché de change informel cause un préjudice important au trésor public.
La crise sanitaire qui a provoqué le confinement de la moitié de la planète a fait entrer l’économie mondiale en récession et provoqué la déprime du marché financier, ce qui risque de réduire la valeur de la devise durant les mois à venir. La reprise de l’activité commerciale à l’internationale n’arrangera pas les choses étant donné qu’elle sera soumise à des conditions de sécurités les plus strictes et sera plus encadrée et contrôlée par les autorités, ce qui rendrait probablement l’activité des cambistes difficiles. Par ailleurs, il faudrait trouver d’autres alternatives.
Samira Takharboucht