Les spéculateurs ne lâchent pas prise

Ramadhan :

Alors que la fermeture des restaurants, fastfood, cantines et autres lieux de restauration rapide ou collective, qui ont baissé rideau depuis plus d’un mois, pour cause de risque de propagation du coronavirus, a permis de dégager des quantités supplémentaires de denrées alimentaires (légumes, fruits, viandes rouge et blanche) qui devraient approvisionner les marchés de détail et accroître donc l’offre, avec son effet sur les prix, les Algériens ont dépensé parfois encore plus pour faire leurs emplettes.

La loi de l’offre et de la demande est inopérante quand les commerçants spéculateurs se mettent de la partie et réussissent à contrôler le marché de détail. Des agriculteurs qui observent le marché affirment que la demande en produits alimentaires diminue pendant le Ramadhan à cause de la fermeture des restaurants qui travaillaient surtout à midi. Ces observateurs remettent en cause l’idée reçue selon laquelle, la demande en produits frais grimperait durant leRamadhan alors que ces produits sont destinés à être consommés uniquement par les ménages, c’est-à-dire dans les foyers. A ce propos, selon des sources médiatiques, le président de la fédération nationale des boulangers a noté un recul net dans le gaspillage du pain, durant la période de confinement et du fait de la fermeture des restaurants et de l’arrêt de l’activité des vendeurs de sandwichs.
Par ailleurs, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, maintient la pression exercée par son administration sur les commerçants spéculateurs, mus par l’appât du gain rapide, qui augmentent délibérément les prix des fruits et légumes pendant le mois de Ramadhan. Il leur a promis des sanctions dissuasives. Lors d’une visite inopinée au marché de gros des fruits et légumes de Boufarik (nord) au premier jour du mois sacré de Ramadhan, Kamel Rezig a prévenu les commerçants spéculateurs qui augmentent délibérément leurs prix qu’ils se verront saisir leurs marchandises s’ils ne proposent pas des prix à la portée du simple citoyen.
D’un ton ferme, le ministre a ordonné aux commerçants de proposer leurs marchandises à des prix raisonnables, notamment celles très demandées pendant le mois de Ramadhan. S’étonnant que les prix aient doublé en moins d’une semaine, le ministre a appelé les commerçants à penser un peu au simple citoyen en ce mois sacré. Mettant en garde les commerçants contre la spéculation à l’occasion du mois sacré, le ministre du Commerce a affirmé que l’Etat interviendra avec rigueur, à travers les équipes de contrôle. Et d’ajouter «tout spéculateur sera radié définitivement du registre de commerce». Pourtant, les produits agricoles et alimentaires sont disponibles en quantités suffisantes pour répondre à la demande des consommateurs.
L. A.