Un footballeur polyvalent 

Evocation : Meghichi Saïd 

Meghichi Saïd est né le 5 février 1961 à Alger, plus spécialement à Kouba. Il a commencé à taper dans un ballon, comme tous les enfants en Algérie, dans la rue qui a été sa première école de football. Il a toujours adoré jouer en défense, au poste d’arrière latéral gauche. Il était rapide, adroit et clairvoyant et savait faire usage des deux pieds malgré sa préférence pour le gauche avec une excellente technique en mouvement.

Saïd avait une vitesse de course, une détente, une frappe de balle et aussi le sens de la passe qui lui assurent de grandes conditions d’évolution sur le terrain. Polyvalent, il semble mieux s’exprimer et même beaucoup dans l’entrejeu que sur le flanc gauche de la défense du Mouloudia Club Algérois et même avec les Verts où il a pu évoluer, notamment contre l’Angola pour le compte des éliminatoires de la coupe du Monde en 1985. Meghichi Saïd est le frère de Nourredine le Koubéen. Saïd a débuté comme juniors au sein du MC Alger et il a été retenu à 23 ans par Mahieddine Khalef en date du 10 octobre 1984 pour affronter la RD Allemande. Il a porté le maillot national plus de dix neuf fois. Il a dans les jambes plusieurs rencontres de football, à commencer par les matchs amicaux, les éliminatoires de coupe du monde pour le Mexique 1986, et divers matchs éliminatoires de coupe d’Afrique.
Il a marqué de sa présence le football algérien. Mahieddine Khalef, le coach algérien, celui que l’on surnomme l’homme de Gijón (coupe du monde de 1982 en Espagne) a été très ébloui par les montées judicieuses de ce dernier. La preuve, Meghichi s’est permis le luxe d’inscrire un but de toute beauté comme la Juventus de Turin en match amical au stade 5-Juillet. Vu son jeune âge, il était en mesure, non seulement de s’imposer bien qu’à son poste d’arrière latéral gauche, car dans le temps il y avait un certain Medjadi Abdellah qui jouait à l’AS Monaco qui pointait au même poste, une rivalité entre les deux joueurs. Meghichi Saïd était pris entre le marteau et l’enclume. Il était sous pression à cause de son club, le Mouloudia d’Alger qui venait de rétrograder en division nationale deux. Il se trouve devant un fâcheux dilemme, il était perturbé qu’il ne savait pas ce qu’il devait faire, quitter le doyen des clubs d’Algérie pour envisager sereinement une carrière internationale ou bien renouveler sa licence et réduire quelques peu ses chances d’être appelé en Equipe nationale.
Il se trouve que Meghichi n’avait plus le rendement nécessaire, il joua sa dernière rencontre internationale à l’âge de vingt sept ans à Mexico en date du 7 décembre 1985 avec pour entraineurs Saadane et Mokdadi. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, alors que Meghichi Saïd se voyait dans la composante (effectif) pour la coupe du monde de 1986. Le changement d’entraineurs lui a couté sa place. Les coachs de l’équipe nationale algérienne étaient séduit par son jeu, de par ses qualités techniques individuelles et son sens du jeu collectif qui faisaient de lui un footballeur complet, il savait sortir sa défense des situations les plus chaudes et porter le danger sur le camp adverse par des passes aussi judicieuses que précises. Meghichi Saïd avait une vitalité prodigieuse et le gout du risque, sa taille moyenne ne se remarquait pas puisque c’était un athlète avéré bien campé sur ses jambes.
Personne ne pensait que Saïd arriverait à s’imposer comme titulaire indiscutable au sein de la grande formation du MCA qui renfermait de grands talents. Il avait de l’élégance dans le jeu, un répertoire technique des plus variés, volontaire à outrance, il avait de l’abattage et un souffle inépuisable. C’était un garçon d’une extrême gentillesse, calme et timide, très sportif dans le terrain et en dehors, il était sure et efficace, il dirigeait avec maestro la défense des Vert et Rouge malgré la présence de grands internationaux avec lui dans le compartiment défensif. Doté d’une détente exceptionnelle, Meghichi Saïd a rendu d’énormes services au football du club «Chnaoua» et au football algérien. La génération d’avant qui se rappelle toujours de lui porte une grande admiration car il était une idole, car avec lui le ballon passe mais pas l’adversaire, manière à lui de stopper l’élan de l’attaquant adverse. Que devient actuellement Saïd ? Pourquoi les médias, tout organe confondus, ne parlent plus de lui ? Que devient-il ? Et dire que dans un passé tout récent ou le football était sain et pur, on assistait à de belles empoignades ou deux footballeurs frères se disputaient une rencontre de football, Nourredine, le Koubéen et Saïd le Mouloudéen. Il est bien loin ce temps là…
Kouider Djouab