A l’ombre de Covid-19

Ramadhan

Le confinement a mis en lumière l’exiguïté des logements réalisés selon la nouvelle architecture des années 2000. C’est que dans les bureaux d’étude, les concepteurs préparent l’implantation des nouvelles wilayas. Le même confinement a contraint depuis le début de cette 2020, des familles entières à chercher la mobilité. Parce qu’à chacune d’entre-elle l’on a attribué un logement social ne permettant pas de tisser le lien social.

D’où l’appel lancé par de nombreux architectes sur la nécessité de mettre un terme à la course à l’habitat en surface minimum. Au regard de ceux attribués ces dernières années par les Offices de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) et Agence Nationale de l’Amélioration et du Développement du Logement (AADL) Il s’est avéré que les acquéreurs ou attributaires se sont retrouvés à un double confinement celui de «Covid-19» ou celui dont ils ont bénéficié de l’une ou l’autre des deux structures étatiques. C’est que ce soit en F4 ou F3, le confinement pose immédiatement la question essentielle : la taille du logement, la superficie des pièces, toujours la même depuis une vingtaine d’années. Dans certaines régions, leurs surfaces a tendance à se réduire davantage. OPGI ou AADL autorise aujourd’hui, des logements de moins de 60m². Ce qui pose le problème de la promiscuité d’un groupe de personnes vivant serré dans un trois-pièces où même le circuit d’aération n’existe pas, est défectueux ou chacun n’arrive pas être à son aise. Comment vivre, se nourrir, dormir, se laver, se soigner, éduquer ses enfants, s’occuper d’un malade dans une surface de moins de 55m² ?, s’interroge-t-on du côté des habitants des trois-pièces de ce type de surface, eux qui s‘attendaient à plus.
Pour l’heure, rien n’a changé dans notre pays qui compose toujours  avec une architecture spécifique que l’on reconnaît partout où l’on va. Elle a ses mêmes couleurs de peintures et ses mêmes encoignures. L’Algérie voulait être celui de la mobilité, c’est-à-dire celui de la capacité à s’adapter aux situations changeantes, de voyager pour le plaisir des découvertes, de consommer des denrées et des produits cultivés et fabriqués bien souvent loin de chez nous, il n’en a rien été jusqu’ici. La mobilité des Algériens a été bloquée par le confinement. Sorti de nulle part, trop petit au point de ne pas paraitre à l’œil nu et même au microscope, un virus s’est invité en passager clandestin de notre mobilité effrénée. Il a inventé notre sédentarisation comme seule défense possible en attente d’avancées médicales aux échéances floues. «Restez chez vous !», est devenu le nouveau mot d’ordre. Restez dans votre logement ! Mais qu’est devenu ce logement aujourd’hui a priori adapté à tous selon des normes standardisées ? Pour l’heure, la course à sa recherche est quelque peu freinée.
On ne s’y intéresse plus. Si le coût à l’achat en ville auprès des propriétaires immobiliers est exorbitant, il l’est aussi dans les villages où le coût de la construction est beaucoup plus élevé. Tout autant d’ailleurs que les fruits et légumes et autres produits nécessaires pour garnir la table du Ramadhan et calmer sa faim de toute une journée. Sur tout le territoire national, la politique des walis est la même. C’est que malgré l’arrêt du couvre-feu, tous les commerces n’ouvriront pas leur devanture. Ils n’ont pas eu le temps de s’approvisionner auprès du gros. C’est que la fermeture des marchés et des commerces étaient dans toutes les discussions du public. «Covid-19» y tenait le beau rôle en sa qualité de fauteur de trouble et surtout de contaminateur mortel. C’est qu’aucun pays de la planète ne doit lui échapper.  Toutes les recherches pour tenter de mettre un terme à  ses méfaits sont restées vaines.
Tant et si bien que l’on a préféré le confinement à tous les niveaux même parmi le plus puissant des puissants. Aucun être vivant n’en réchapperait à moins d’être correctement sous protection. Tous les pays du monde se sont armés en ce sens, jusqu’ici vainement. Il reste que le commerce des produits essentiels, notamment ceux alimentaires, est autorisé. Il n’est pas assuré par tous. Mais il l’est tout de même à des prix exorbitants. Tout autant d’ailleurs que la viande sous toutes ses couleurs et carapaces. C’est qu’un peu partout à travers le pays, mal à l’aise de par l’exiguïté du logement qu’ils occupent et mis face à ce risque que représente quotidiennement  «Covid-19» les Algériens, à l’instar de tous les peuples du monde, ont commencé à prendre au sérieux cette pandémie. Beaucoup ne quittent plus leur masque entre autre défenses constamment à portée de mains. Cependant, il a été noté certains récalcitrants qui ne croient toujours pas à son existence.
A. Djabali