Mascara : la répression des revendeurs ambulants n’est pas une solution

«Les fruits et légumes flambent»

Faute d’une dérogation du premier responsable de la wilaya, qui a d’autres chats à fouetter, et ce, pour trouver une solution aux jeunes et moins jeunes revendeurs de fruits et légumes qui n’ont aucune chance de trouver un autre travail, ont été ces derniers temps, manu-militari chassé des rues et ruelles du chef-lieu de la wilaya, à l’exemple des autres daïrates et communes. D’autres wilayas ont donné cette chance aux milliers de revendeurs ambulants au cours de ce mois sacré de ramadhan, et ce, dans le cadre de la bonne gouvernance de quelques walis consciencieux de la chose publique.

Dans ce contexte navrant, les pouvoirs publics nagent dans des eaux troubles pour trouver une solution précaire aux centaines de jeunes chômeurs, voire des milliers qui se sont reconvertis en vendeurs ambulants, et ce, faute d’emplois formel, ce qui en dit long dans une wilaya pilote. Pour l’heure, il est difficile de se prononcer à propos de «qui gère qui» dans la wilaya de mascara. N’est il pas vrai que la wilaya de Mascara mérite mieux ? Et où se situe la faille dans la question pertinente de la gestion de la paix civile qui se détériore de plus en plus via d’irascibles responsables irrespectueux des lois de la république. Les vendeurs des fruits et légumes élisant les ruelles au niveau du chef-lieu de la wilaya, dont les quantités disproportionnés des fruits et légumes et autres poissons sont quotidiennement saisies par les services de la Sûreté nationale, à fait en sorte de voir les commerçants occasionnelles qui ont pu se débrouiller chèrement un petit local , se frottent les deux mains en triplant les prix, sans compter les exécrables tromperies sur le poids et les immondices des plus sauvages qui régentent ces hauts lieux de l’arnaque. Les camionnettes des fruits et légumes sont ipso-facto saisies et les transporteurs verbalisés sur le champ. Cette aubaine a vu des commerçants facturer le kilogramme à 120 dinars pour les tomates, à 90 dinars pour les oignons, 50 dinars pour la pomme de terre. l’alimentation dans la wilaya de Mascara, via cette situation se voit transformer en une véritable arme influençant la stabilité politique et mène aussi a des situations dont on ne veut pas en faire un thème de propagande.
Cette chasse à l’homme, assigné aux revendeurs ambulants de fruits et légumes a fait en sorte d’affamer les ménagères et les milliers de smicards qui ne peuvent pas se permettre une telle folie des prix, en ce mois sacré de ramadhan, un mois de piété et de bienfaisance où nos pseudo-responsables pourtant chichement rémunérés par l’État-providence se sont défaussés vis-à-vis d’une population livrée à elle-même. Pire, on a l’impression de vivre un dédain manifeste de ces responsables qui affichent leurs mépris totale envers la population de la deuxième couche de la société algérienne. Ainsi, plus de quatre ou cinq marchés de proximités demeurent fermés au niveau du chef-lieu de la wilaya pour des raisons impensables, à l’exemple des autres daïras, où les populations peinent à trouver quoi mettre dans la marmite. C’est honteux et inadmissible de la part des responsables qui ne pensent plus aux autres populations carrément affamées qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, et ce, suite à des instructions de l’ex-wali qui n’a jamais portés dans son cœur les plus pauvres. N’est-il pas vrai, quand dans la wilaya de Mascara, certains responsables chichement rémunérés par l’État- providence se font servir par camions entiers de fruits et légumes et autres poissons, le peuple est tout nu. L’ actuel chef du gouvernement qui a appelé, a plus de sagesse, et qui a ordonné à ses ministres à plus de modérations vis-à-vis des doléances des populations et des jeunes. Ces instructions se sont révélées être une simple note de service piétinée par les responsables de la wilaya, qui préfèrent réprimer ces centaines de jeunes vendeurs ambulants comme de vulgaires voyous. Les communiqués envoyés par la cellule de communication de la Sûreté de wilaya de Mascara à la presse, concernant les saisies des fruits et légumes et autres poissons sont éloquents comme improvisation pour normaliser la situation des plus pauvres que les pauvres dans une wilaya agricole par excellence. Le marché couvert qui a été démoli sur décision du wali pour en faire un jardin public, nous revoie à une autre mentalité où le gaspillage dans la wilaya de Mascara demeure toujours excessif.
Il y a lieu de souligner que la mini- nouvelle station de bus qui a été bâtie sur un terrain fugace sis a «Trig El Oued», est une déconfiture du bricolage monnayé via des sommes abyssales, où chacun des deux camps s’en sont mis plein les poches. En effet, construit sur un terrain en constante mouvement, maudit où il a été convenu d’en faire un marché hebdomadaire en charpente métallique, qui en fin de compte, a pris une autre tournure, car cédé à un gros privé pour en faire des logements LSP, oÙ la rentabilité est plus précieuse que la masse populaire. Délocalisé sur injonction des responsables de la wilaya, le site a été réinvesti la semaine dernière par ces mêmes jeunes sans avenir fixe, vu le manque de communication flagrant, entre les jeunes et les pouvoirs publics où une simple dérogation du wali actuel, sans passer par le chef du gouvernement ou son ministre de l’Intérieur ferait baiser la tension. Quotidiennement, ce même lieu est complètement bouclé par les services de sécurité, qui ont délogé les malheureux vendeurs à la sauvette. C’est vrai qu’on assiste comme par incantation à des séries de rencontres entre les pouvoirs publics et les diverses associations budgétivores parasitaires qui puisent dans les caisses de l’Etat sans pour autant trouver une solution palpable à ces milliers de jeunes sans avenir. Dans cette optique, les jeunes chômeurs, c’est-à-dire les vendeurs qui ont été délogés avec la promesse non tenue des responsables d’aménager un nouveau souk sur les lieux, semble-t-il, de l’ex-Eriad (Sempac).
Le site en question a changé de dénomination pour être élever au rang de 72 «LSP» et 12 locaux à usage commerciale , et dont les travaux ont été confiés à un promoteur connu sur la place publique, a l’exemple des autres précurseurs dans ce domaine juteux qui ont amassé des fortunes entières, et ce, grâce à des gros bras. Selon un élu rencontré à la Maison de la presse, qui nous a déclaré en ces termes sur ce sujet brulant : « En un mot, les pouvoirs publics au niveau de la wilaya de Mascara ne savent plus faire la différence entre les torchons et les serviettes. Cependant, une telle conduite des affaires de la wilaya est dangereuse en ce qu’elle détériore gravement les conditions vies des milliers de citoyens, vu le drôle de manège qui se déroule entre les pseudo-représentants de la société civile, à l’image des députés, sénateurs et autres résidus d’organisations de masses». En effet, on a même entendu certains responsables afficher en public leur relations avec des commis de haut rangs au niveau central pour intimider. Sans rentrer dans les détails qui fâchent et qui sont légions dans la wilaya de Mascara. Au demeurant, d’aller de l’avant dans la paix civile, la stabilité et la cohésion nationale, des discours lancées par le nouveau président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, où il est strictement interdit dans les pays qui se respectent de réprimer des jeunes sans avenir fixe, qui paraissent englués dans leurs difficultés initiales, à l’exemple de ce qui se passe dans cette région profonde de notre pays, où la chasse aux revendeurs des fruits et légumes est devenue un véritable sport nationale qui en dit long. On aura tout vu où les charrues ont été placé avant les bœufs.
En clair, en bradant les demi-mesures préconisées par le président de la République et son chef du gouvernement, s’inscrivent dans la recherche de la paix sociale ou trop de jeunes sont aujourd’hui en situation de chômage de longue durée indéterminée ou de précarité avancée, car ils n’ont pas trouvés de repères et de réponses aux moments clés par les nouveaux responsables de la wilaya. Tout le problème est lÀ ! Peut-on gérer cette situation dans l’improvision et le cafouillage, et quel sens revêt cette lutte contre les revendeurs de fruits et légumes, des incompris des pouvoirs locaux ? Il est important de souligner dans ce contexte navrant, que la wilaya de Mascara dispose de 7 sept marchés de proximité fermés depuis des années,et qui ont coûté à la collectivité locale des sommes faramineuses. On a même entendu un wali qui foulé le sol de la wilaya sur ce sujet bien précis des marchés de proximités, de déclarer en ces termes : «Il est plus judicieux de les céder à des privés pour en faire des salles de fêtes, c’est plus rentable ».
Dans la vie, la plupart des problèmes proviennent de deux raisons. Nous agissons sans réfléchir ou nous continuons à réfléchir sans agir. C’est le cas des walis et autres cols blancs qui se sont maintenus des années durant à ne rien faire, sauf de se servir à outrance, sans bien sûr, être inquiétés. Enfin, on sait que les premières victimes des conséquences de la mauvaise gestion de la wilaya où la flambée des prix des fruits et légumes et autres poissons sont souvent exagérées où les populations les plus pauvres sont des victimes potentielles de cette chasse à l’homme, qui offre une analyse éhontée d’une conjoncture qui s’éternise. La répression de ces malheureux vendeurs ambulants des fruits et légumes n’est pas une solution, il est indispensable de leur trouver un emploi rémunéré et stable au lieu d’une «voie de garage» qui mène un jour ou un autre à un mouvement de protestation sociale et de révolte populaire.
Manseur Si Mohamed