«Pape Diouf a su me convaincre pour porter le maillot du Sénégal»

El-Hadji Diouf à RFI

Il n’est étranger pour personne. Connu de tous les professionnels du football, y compris ceux qui s’y frottent à ce sport qui est adopté par des milliards de personnes. Une légende vivante de la sélection sénégalaise. Il est aux yeux de ce monde sportif, et notamment africain, une des grandes figures emblématiques du football sénégalais qui a évolué au poste d’attaquant dans le grand club Européen en l’occurrence, le Liverpool.

Dans une interview accordée à Radio foot International, cet ancien géant de la balle ronde né le 15 janvier 1981, s’est laissé aller dans la cour des questions-réponses, jusqu’à révéler ce qui a dominé son passé, et même des fois, ce qu’il n’aurait pas du étaler. Sa première révélation est relative à son refus de défendre les couleurs des lions dans sa jeunesse, c’est dire que l’histoire aurait pu «prendre une tournure bien différente», mais celle-ci lui offrira d’autres espaces plus romantiques dans sa vie sportive. Selon ses propres confidences, ce géant du football africain a su attaquer dans cette interview les volets qu’il fera découvrir à ses fans, à l’exemple du fait qu’il aurait pu «ne jamais faire partie des Lions de la Teranga et ce de toute sa carrière». A 15 ans, il connaissait déjà ses premières déceptions, pas facile de les oublier aujourd’hui, il en parle comme si c’était seulement hier, dur de ne pas arriver à effacer un rêve que l’on n’a pas pu concrétiser. Au cœur d’une jeunesse fragile, l’échec d’un rêve résonne encore alors qu’il avait toute ses capacités footballistiques pour tenter sa chance, mais Diouf ne s’était pas jeté dans la sphère de cette discipline alors qu’il avait tous les signes d’un sportif pouvant apporter un «plus» à son équipe nationale. Mais on lui avait fermé toutes les portes, lui brisant ainsi son rêve, celui de porter le maillot de l’équipe nationale sénégalaise.
Visage crispé, un regard hagard, il avouera «j’ai pris la décision de tourner définitivement le dos au Sénégal. Me concernant, j’avais pris une décision, celle de ne jamais jouer pour l’équipe nationale de mon pays parce que j’ai été viré à l’âge de 15 ans et donc je refusais de porter ce maillot», a-t-il lâché sur les ondes de RFI. Avec un peu de recule, il mesurera les conséquences de sa décision, celle de ne pas avoir refusé de porter le maillot de l’équipe nationale de son pays. C’est le défunt Pape Diouf qui avait réussi à lui faire changer d’avis «quand Pape Diouf est venu me voir à l’époque j’étais à Rennes, il a su trouver les bons mots pour me faire revenir sur ma décision en me disant que la meilleure chose qui peu m’arriver dans ma carrière est de jouer pour le Sénégal, et c’est la meilleure chose qui m’est arrivée». L’histoire a retenu ce qui marquera à tout jamais la vie de ce grand footballeur africain, double ballon d’or africain (2001, 2002), lui qui a arraché une honorable place dans le concert de sa très belle génération sénégalaise, un parcours que tout le monde finira par connaître pour être raconté dans les couloir d’une vie footballistique d’un joueur que l’actuelle génération aimerait tant rencontrer, juste pour le plaisir de l’entendre parler, évoquer sa génération, celle qui a marqué les esprits en atteignant les quarts de finale du Mondial-2002.
Il finira par être «élu homme du match lors de la première rencontre de son équipe en Coupe du monde, le journal Afrika foot révélera qu’il a considérablement brillé lors de l’exploit des Lions de la Teranga face à l’équipe de France (1-0). Enfin, «RMC Sport» rapportait que le joueur africain El-Hadji Diouf disait «le Sénégal a obtenu deux fois son indépendance, une fois avec De Gaulle, et on l’a prise une deuxième fois en battant la France, s’est amusé El-Hadji Diouf, invité spécial de Team Duga pour l’occasion. El-Hadji Diouf qui raconte qu’au contraire des Français, les Sénégalais préparaient de match depuis bien longtemps «Henri Camara a été prévenu six mois avant qu’il ne jouerait pas le match inaugural». Le regretté Bruno Metsu avait titularisé à la place du joueur sénégalais le plus prolifique de l’époque N’Diaye avec un objectif très simple, bloquer les couloirs. «Si Lizarazu centre trois fois, tu sors», lui avait dit Metsu, explique Diouf. Ce dernier souligne aussi que cette victoire du Sénégal, qui va jusqu’en quarts de finale de cette Coupe du monde, c’est aussi celle de la formation française. «Regardez la compo, on a tous été formés en France !»
Synthèse de H. Hichem