Le FMI accorde 672 millions d’euros à la Tunisie pour relancer son tourisme et son économie

Tunisie – une crise économique profonde

La Tunisie s’apprête à lever le confinement progressivement à partir du 4 mai. Elle va devoir faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie qui s’annoncent lourdes, avec moins de 4% de croissance et un chômage qui touchera 160.000 personnes. Hakim Ben Hammouda, l’ex-ministre des Finances a tiré la sonnette d’alarme sur la crise que traverse le secteur du tourisme en Tunisie actuellement.

Bien que le pays semble s’en sortir sur le plan sanitaire avec 909 personnes contaminées et 38 décès, sa situation sur le plan économique s’annonce plus délicate. Le gouvernement a pris des mesures d’urgence pour aider les entreprises. La crise est profonde et pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année 2020. L’intervenant a donné un l’état des lieux de la situation économique dans le pays et suggère des mesures urgentes pour le sauver. Une situation désastreuse pour le secteur du tourisme qui emploie plus de 400.000 personnes, dont une bonne partie risque de se trouver en chômage technique, voire à la rue. Les choses ne se passent pas mieux du côté des agences de voyage dont l’activité s’est arrêtée complètement, selon les déclarations de Jabeur Ben Attouch, directeur de la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme (FTAV).Les agences ont déjà perdu plus de 7 millions de dinars (2,2 millions d’euros) à cause de l’annulation des 42 vols de la Omra (petit pèlerinage à la Mecque) vers l’Arabie saoudite et elles ne sont pas au bout de leurs pertes, estimées à 20 millions de dinars (6,3 millions d’euros) jusqu’à présent, d’après Jabeur Ben Ben Attouch. Le déconfinement progressif programmé pour le 4 mai va-t-il permettre aux entreprises de récupérer les pertes enregistrées durant le confinement ? Certainement non a répondu Hakim Ben Hammouda à un média «Non, nous en sommes très loin. D’abord, c’est un déconfinement progressif et pas total. Ensuite, il y a des secteurs qui sont profondément touchés par la crise comme le tourisme par exemple. La saison touristique est pratiquement ruinée. Même en arrière-saison, il sera difficile de récupérer les pertes au vu des mesures de fermeture des frontières mises en place par les pays européens. Donc, même si nos frontières vont être rouvertes, on ne sait pas quand celles de l’Union européenne vont l’être », dit-il. « Les secteurs liés à l’exportation, notamment vers les pays européens, vont également être très impactés par la crise. On estime à 7% la baisse de la croissance en Europe. Par conséquent, cela va toucher nos entreprises totalement exportatrices», a-t-il Ajouté. L’ex-ministre des Finances a expliqué que le FMI qui a approuvé l’octroi d’un soutien financier à la Tunisie de 743 millions de dollars américains, soit l’équivalent de 2,1 milliards de dinars. Cette somme accordée par le FMI représente 2,1 milliards de dinars (environ 672 millions d’euros), est insuffisante face à la cruciale crise due au coronavirus alors que la Tunisie a besoin de 12 milliards de dinars (3,8 milliards d’euros) pour faire face à la crise. Cette aide représente seulement 10% de la somme dont elle a besoin. Soit un manque de 10 milliards de dinars (3,1 milliards d’euros) pour assurer les mesures d’urgence et un plan de relance. A noter en fin que la Tunisie prévoit de réduire le montant des subventions sur les carburants. En s’approvisionnant rapidement afin de bénéficier de cette baisse historique des prix. Des mesures prises dans ce sens par l’État ont été prévues. Malgré la problématique du stockage de l‘or noir à l’instar de plusieurs pays dans le monde d’ailleurs.
OKI Faouzi