«Nos hôpitaux étaient dans un état déplorable»

Le Dr. Mohamed Bekat Berkani à la radio :

Les mesures prises par le gouvernement d’autoriser certaines activités commerciales, rendues nécessaires par des considérations économiques et sociales, sont assimilées à tort au déconfinement.

Le Dr. Mohamed Bekat Berkani, président de l’Ordre national des médecins et membre de la Commission scientifique installée au ministère de la Santé pour suivre l’évolution de la maladie, a remis les pendules à l’heure en rappelant qu’il ne s’agit pas de déconfinement. Hier matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, il a expliqué que les mesures d’allègement touchant des activités commerciales sont justifiées par le souci de ne pas rajouter à la crise sanitaire une crise économique qui est latente et qui est perceptible, dit-il, surtout en ce mois de Ramadhan. Il a appelé à une grande vigilance et ne surtout pas considérer que la crise sanitaire causée par le coronavirus est «derrière nous». Le Dr Bekat Berkani estime que les citoyens doivent se faire à l’idée que la pandémie n’est pas derrière nous. Relevant la conduite d’Algériens face à cette crise sanitaire, il note qu’il en existe beaucoup parmi eux qui continuent à ne pas s’équiper de masques de protection, tout comme il fait état de leur propension «irresponsable» à se bousculer, les uns aux autres aux entrées des magasins. La distance entre les individus est plus que jamais recommandée, affirme-t-il. Il faut, dit-il, que les Algériens comprennent que la sécurité sanitaire de tous, passe par la responsabilité de chacun. Concernant une éventuelle reprise du fonctionnement des cycles scolaires, l’intervenant juge qu’il ne s’agit pas d’une bonne idée. Il propose que, pour plus de sécurité pour les enfants, tout comme pour leur entourage, de la repousser à la rentrée du mois de septembre prochain. La grande priorité pour l’invité reste, insiste-t-il, à sauver le bon déroulement des examens de fin d’année pour les cycles supérieurs, «gage de la continuité des études». Le Dr. Mohamed Bekat Berkani a indiqué que la pandémie incite à revoir globalement «notre système de santé agonisant», rappelant que celle-ci a provoqué une «panique considérable», particulièrement quand il a été constaté que «que nos hôpitaux étaient dans un état déplorable». Il appelle à revoir fondamentalement les mécanismes de fonctionnement du système de santé publique, en le dotant notamment des personnels humains qualifiés et de matériels de soins performants. Il prend en exemple, Cuba, un petit pays, soumis à un embargo depuis des dizaines d’années, et qui a construit un système de santé préventif efficace.
L. A.