Il est le fondement de l’Islam

Le Coran a été révélé durant le mois de Ramadhan

Le Coran, parole de Dieu envoyée à notre prophète Mohammed (QLSSL) par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, pendant le mois de Ramadhan, l’un des piliers de la religion des musulmans.

La transmission du message divin a commencé en 610 pour ne se terminer qu’en 632 et au fur et à mesure de sa révélation, divers matériaux de fortune ont servi de supports à l’écriture des sourates coraniques au fur et à mesure qu’elles sont transmises : cuir tanné, feuilles de palmier, omoplates de chameaux, morceaux de poterie. Le papier n’existait pas, il n’avait pas encore été inventé. On peut comprendre le travail colossal qui attendait ceux qui devaient reconstituer le Coran à partir de ces fragments pour remettre en ordre le livre sacré composé de 114 sourates de longueur variable. Des équipes se sont constituées pour s’atteler à cette tâche ardue. Mais parmi les compagnons du prophète, un grand nombre d’entre eux avaient appris le Coran, parmi eux Zaid ibn Thabit qui avait lui aussi appris le Coran dans sa totalité, il est celui sur qui le prophète pouvait compter beaucoup pour remettre le Coran en bon ordre et à partir de l’immense puzzle d’un nombre inouï de fragments dont la révélation s’est étalée sur vingt ans à la Mecque puis à Médine, après la hidjra. On vérifia la transcription, l’orthographe qui permet une bonne lisibilité. Grâce à l’équipe dirigée par Zaid ibn Thabit, scribe principal du prophète Mohammed et sous la direction des califes successifs dont le dernier était Osman, on retrouva les signes diacritiques des lettres : le b, le t, le th, le n et le y, sans lesquels on ne pourrait lire les textes. Il fallait détruire les faux fragments pour les remplacer par les vrais et pour établir des copies authentiques. Pour s’assurer de l’exactitude du texte, il y a eu des vérifications par ceux qui connaissaient par cœur le coran parmi les groupes de recherche avec à leur tête Ziad Ibn Thâbit, on s’occupa des sourates en fonction de l’ordre où elles ont été révélées. Le prophète Mohammed (QLSSSL) dont la mémoire était prodigieusement féconde, avait appris par cœur le Coran, il aimait le réciter avec ses compagnons durant les nuits de ramadhan et avant de mourir en 632, il l’avait récité deux fois à l’ange Gabriel. Un fait majeur par rapport au Coran, le futur calife Omar séduit par la sourate 20, se convertit à l’islam.

La révélation dans des circonstances particulières
L’Arabie n’était pas encore un état, elle était polythéiste, ce n’est qu’en 634 qu’elle a été islamisée. L’islam avait beaucoup dérangé les Koraïchites dans leurs croyances et leurs statues représentant les dieux auxquels ils croyaient. La nouvelle religion avait suscité entre les Koraïchites non croyants et des milliers de convertis à l’Islam une atmosphère de guerre. Le prophète Mohammed (QLSSSL) a dû être obligé avec ses compagnons de fuir vers Médine de peur d’être persécuté, c’était le début de l’hégire. Il y a eu des luttes meurtrières entre Musulmans et les Koraichites et l’une des batailles la plus meurtrière a été celle de Yamâma qui a provoqué la mort de 500 musulmans, parmi les 3 000 compagnons et connaisseurs du Coran et disposés à l’apprendre au fur et à mesure de sa révélations. Par ailleurs, il y a eu un évènement majeur lorsque les gens ont considéré la venue annoncée d’un autre prophète après Aïssa comme une sorcellerie. Dans la sourate «çaf» «Les Rangs», voici ce qui est dit dans la «aya 6 : Aïssa, fils de Marie dit : «Ö fils d’Israël, je suis en vérité le prophète de Dieu envoyé vers vous pour confirmer ce qui est dit dans la Tora, existait avant moi ; pour vous annoncer la bonne nouvelle d’un prophète qui viendra après moi et dont le nom sera «Ahmed» Mais lorsque celui-ci vint à eux avec des preuves incontestables, ils dirent : voilà une sorcellerie évidente !» Ainsi la révélation du Coran s’est faite en interaction avec les évènements historiques.

Langue du Coran, unique en son genre
La langue du Coran est un modèle de langue classique conforme aux normes de haut niveau que nul écrivain ne peut égaler, le coran n’est pas écrit dans une langue usuelle. D’après des spécialistes, le vocabulaire est celui de l’époque des Koraïchites, époque de la poésie antéislamique écrite, on ne sait dans quelle langue, classique ou populaire. C’est pour cette raison que les Koraïchites ont traité le prophète de poète mais nous ne lui avons pas appris la poésie, c’est quelque chose de supérieur disent les révélations. La langue du coran est une langue singulière, jamais il n’y a eu de langue pareille et jamais il y’en aura. C’est un miracle disent les spécialistes de la langue. Mais le langage coranique est humain et à sa lecture on éprouve de l’émotion. La parole de Dieu dit : nous l’avons fait descendre dans une langue explicite pour clarifier, convaincre. Mis à part les spécialistes de la langue, comme les traducteurs du Coran, les modestes lecteurs assidus du texte sacré éprouvent du plaisir à lire chaque jour à l’heure de la prière du fedjr en faisant l’effort de comprendre, ils ne sont pas arrivés à comprendre tant il y a des images, et de nombreux de non dits, derrière le sens apparent, il y a un sens caché ; il y a par ailleurs des termes polysémiques, c’est-à-dire qu’ils ont plusieurs sens. Quelquefois, dans une même sourate, un même mot peut être employé deux fois avec deux sens différents.

Les sourates ont chacune sa vocation
On ne connaît pas de classification qui permette de savoir la nature de chaque sourate en fonction de la thématique. Elles sont ainsi d’ordre législatif, exhortatif ou prescriptif, narratif, descriptif ou présentatif, poétique. Dans quelques sourates on traite des problèmes d’héritage comme la sourate «Les femmes» par exemple, il y a à la dernière aya consacré au partage des héritages des biens lorsque quelqu’un meurt. C’est la aya176 : «Ils te demandent une décision concernant les successions. Dis : «Dieu vous donne des instructions/ au sujet de la parenté éloignée : Si quelqu’un meurt sans laisser d’enfants/ mais seulement une sœur, la moitié de sa succession reviendra à celle-ci. Un homme hérite de sa sœur, /si celle- ci n’a pas d’enfants./ S’il a deux sœurs/les deux tiers de la succession leur reviendront./ S’il laisse des frères et des sœurs,/ une part égale à celle de deux femmes revient à l’homme». Dieu vous donne une explication claire/afin que vous ne vous égariez pas. Dieu connaît toute chose. Les textes exhortatifs ou prescriptifs sont ceux emploient l’injonctif, c’est-à-dire des temps qui disent de faire quelque chose comme l’impératif. Comme pour le texte exhortatif dans le genre prescriptif, on trouve une variété de textes.
On en choisit un, le plus court de la sourate Luqman : «Ne détourne pas ton visage des hommes ;/ ne marche pas sur la terre avec arrogance./ Dieu n’aime pas l’insolent plein de gloriole./Sois modeste en ta démarche ;/ modère ta voix :/ La voix la plus désagréable est la voix de l’âne. (S Luqman V12. 13). Le texte coranique de type descriptif ou présentatif comme son nom l’indique présente un tableau d’une situation de fait ou d’une réalité donnée. Nous avons choisi une aya où on parle de ce dont Dieu est capable de faire : «La royauté des cieux et de la terre appartient à Dieu. Il crée ce qu’il veut. Il donne des filles à qui il veut, il donne des fils à qui il veut, ou bien, il réunit par couples des fils et des filles. Il rend stérile qui il veut. Il est celui qui sait tout et qui est puissant». Et nous abordons les sourates à dominantes narratives. Il s’agit des sourates les plus longues à dominante narratives, mais elles ne sont pas que narratives puisqu’elles comportent des parties exhortatives et présentatives.
Commençons par la sourate «Le Récit» où on raconte les différentes péripéties de la vie de Sidna Moussa, c’est à peu près comparable au récit de Sidna youssef. Revenons à Sidna Moussa,depuis l’époque où ses parents étant dans l’extrême pauvreté, Dieu suggéra à sa mère de le mettre dans la rivière où l’eau courante l’a conduit auprès de la femme du pharaon qui l’a recueilli et le prendre pour un enfant à élever, elle l’a élevé jusqu’au jour où le prophète se sentant capable de se débrouiller et pour remplir sa mission, il quitta la famille du pharaon pour vivre de longues et périlleuses aventures. Voici un de ses récits poignants : «Moussa (QLSSSL) entra dans la ville à l’insu de ses habitants. Il y trouva deux hommes qui se battaient : un de ses partisans et un de ses adversaires. Celui qui était de son parti demanda son aide contre celui qui était au nombre de ses ennemis. Moussa lui donna un coup de poing et le tua. Quand à l’aspect poétique, il est partout, comparable à la prose poétique.
Boumediene Abed