L’Etat prolonge le confinement au 14 mai

Mise en garde contre le relâchement face au Covid-19

Après avoir annoncé, samedi dernier, la réouverture de certaines activités commerciales sous les conditions strictes de sécurité et de prévention contre le nouveau coronavirus, le gouvernement décide de reconduire le confinement partiel jusqu’au 14 mai. Après cette date, ce dispositif pourrait être levé de manière graduelle pour éviter une deuxième vague de contamination.

Un casse-tête pour l’Etat qui tente de gérer au mieux cette crise sanitaire doublée d’une crise économique préoccupante. L’une des raisons qui a poussé le gouvernement à la révision de la liste des commerces autorisés à rouvrir pour permettre aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles, ce qui explique, également, la difficulté de l’Etat à supporter davantage de dépenses. Devant cette détresse, un relâchement des citoyens a été constaté, notamment, dans les zones urbaines, ce qui a soulevé les craintes quant à la propagation accrue du Covid-19 à cause de la densité des foules incommensurables devant les commerces, peu soucieuses des conditions de sécurités. Trois jours après avoir décidé de rouvrir certains commerces, le Premier ministère annonce dans un communiqué dans le cadre de la lutte contre le coronavirus (Covid-19) « la prolongation jusqu’au 14 mai prochain au même titre que l’ensemble des mesures qui l’accompagnent».
Cette décision provoque la confusion chez certaines personnes qui reprochent une gestion « approximative » de la crise sanitaire qui secoue le pays depuis plus d’un mois et ces mêmes personnes craignent le rebondissement du nombre de contamination en raison de l’insouciance de nombreuses personnes qui s’agglutinent dehors, et ce, malgré les mises en garde du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid contre le relâchement. En effet, confiner les Algériens est un véritable casse-tête pour l’Etat en raison du refus d’une importante partie de la société d’obéir aux règles du confinement et de se conformer aux décisions des pouvoirs publics. Conscient de cette difficulté et attentif, également, aux cris de détresse des travailleurs sans revenus, le gouvernement assouplit les mesures de confinement partiel, en imposant le respect strict des gestes barrières, à l’instar de la distanciation sociale. Toutes infractions à ces conditions, risquent de coûter cher aux commerçants et les autorités seront dans leur droit de refermer ces commerces.
« Suite à la concertation régulière avec le comité scientifique et l’autorité sanitaire sur l’évolution de l’épidémie du Covid-19, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, après accord du Président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a reconduit pour une période supplémentaire de quinze jours, à savoir du 30 avril au 14 mai 2020, le dispositif actuel du confinement ainsi que l’ensemble des mesures préventives qui l’accompagnent », a précisé la même source. Le Premier ministre a insisté, dans ce texte, sur l’impératif de respecter et de se conformer aux règles strictes de sécurité et de prévention contre le Covid-19, qui a causé jusqu’au dernier bilan en date plus de 3 500 contaminés dont plus de 435 décès. L’Etat se met au défi de l’actuelle situation sanitaire, mais également économique en essayant de coordonner entre son plan de lutte contre le coronavirus, tout en configurant un nouveau modèle de croissance économique pour éviter la catastrophe après la dissipation de l’épidémie.
Relevant de la responsabilité de tout un chacun pour sauvegarder la stabilité sociale, M. Djerad a réitéré « ses appels aux citoyens à demeurer conscient des enjeux et des défis sanitaires, économiques et sociaux du Covid-19 et de continuer à observer en toute conscience et avec rigueur, les mesures d’hygiène, de distanciation sociale et de protection, qui demeurent les seules réponses actuelles pour l’endiguement de cette épidémie », a souligné le même communiqué dans lequel, le gouvernement rappelle « les risques encourus par ceux qui ne respectent pas les mesures préventives édictées et insiste sur « la nécessité pour les citoyens et les commerçants d’être vigilants et responsables pour permettre à notre pays de conduire efficacement le processus de lutte contre le Covid-19 ».
Quelque soit la situation actuelle et les décisions prises par les autorités, l’objectif est de gérer au mieux la crise, tout en maintenant relativement une dynamique économique et sociale. Au lendemain de l’annonce, la wilaya d’Alger a informé les habitants de la capitale de la marche à suivre. « Suite à la décision du Premier ministre de prolonger le confinement partiel de 17h à 07h, ainsi que les mesures préventives contre le Covid-19, jusqu’au 14 mai, les autorisations exceptionnelles délivrées préalablement par les circonscriptions administratives de la wilaya d’Alger aux personnels des organismes et établissements, publics et privés, pour les activités de transport durant la période du confinement demeurent en vigueur », a indiqué dans un communiqué, hier, le service de communication de la wilaya d’Alger.
Samira Takharboucht