Des changements dans la continuité

Sider

Il n’y a pas eu de polémique autour de la déclaration faite ce dernier mardi par Rédha Belhadj à l’issue de son installation au poste de Président-directeur général (P-DG) du complexe sidérurgique El Hadjar en remplacement de Chems Eddine Maatalah. Ridha Belhadj s’est limité à souligner la nécessité «d’un plan de travail d’urgence à la lumière duquel sera établie une feuille de route pour rattraper le déficit accusé par le complexe et restituer sa stabilité et son équilibre financier».

Il s’était exprimé en présence du P-DG du groupe industriel Sider, Lakhdar Ouchiche, du représentant du groupe IMETAL, de cadres du complexe et de représentants du partenaire social, le même responsable a souligné à l’APS, que «la situation financière du complexe est très difficile et exige la conjugaison des efforts de tous les partenaires pour relever le défi». Le nouveau P-DG du complexe Sider El Hadjar a été nommé quelques minutes après la démission de l’ancien Conseil d’administration et le limogeage de l’ancien P-DG Chems Eddine Maatalah. Il a été imputé à ce dernier un maigre bilan 2019 et l’accumulation d’un déficit financier de 14 milliards DA. Pas de polémique certes sur ce résultat et encore moins sur la multitude de problèmes rencontrés par l’ancien P-DG. Mais, Ridha Belhadj qui s’exprimait rarement sur la situation du complexe sidérurgique les précédentes années, a tenu à souligner l’importance de poursuivre la concrétisation des projets du plan d’investissements. Notamment ceux auxquels les pouvoirs publics ont affecté d’immenses ressources financières.
Celles-ci sont destinées à relancer le complexe et réhabiliter l’industrie sidérurgique dans la région. Il a été précisé que «ces projets du plan d’investissements permettront au complexe à l’horizon 2022 de fabriquer des produits ferreux conformes aux normes compétitivité mondiale». Il reste qu’il est en devoir d’assurer ses arrières pour éviter les coups bas des complices encore en poste au complexe sidérurgique El Hadjar de l’ex-ministre de l’Industrie et des Mines Youcef Yousfi, de l’ex-député Baha Eddine Tliba tous deux sont toujours aux aguets, bien qu’emprisonnés depuis des mois. Ces deux individus ont été placés sous mandats de dépôt. Le premier pour trafic d’influence, de marchés publics contraires à la règlementation. Le deuxième pour, pratiquement, les mêmes motifs auxquels s’ajoute la désignation de présidents de commission à l’échelle nationale, P-DG de groupes d’entreprises, P/APC, P/APW.
Faudrait-il encore que l’on évite cette tendance à la manipulation de certains proches du cercle de décision du Holding Imital. Il faut croire que la distribution de cadeaux ne s’est pas déroulée comme prévu. L’initiative a même provoqué la grogne chez certains cadres du groupe et de la DG. En effet, plusieurs de ces derniers se sont plaints d’avoir été mis à l’écart dans le choix des postes de responsabilité à pourvoir. C’est cette tendance d’«un traitement inégalitaire qu’au niveau du groupe Sider les syndicalistes dénoncent». La tendance à la confrontation syndicat/direction générale Sider est quelque peu amortie par la crise du Covid-19. Et même si pour l’heure l’analphabétisme de la majorité des membres du syndicat font le dos rond devant leur employeur, il est certain que la reprise sera très dure pour Rédha Belhadj. Il est, pour l’heure, confronté à quelques 1.000 travailleurs sur les 5.000, le reste ayant été mis en congé forcé.
Il reste que sur le terrain, cette affaire de mésentente entre les deux partenaires sociaux, le ton est hissé. Quoiqu’il en soit, pour mettre fin aux polémiques, les P-DG celui du Holding, Groupes et des entreprises ainsi que les responsables concernés directement devraient apporter des éléments d’explication sur ce dossier Sider. Quel que soient les compétences et les moyens financiers mis à sa disposition, rien n’a changé pour l’amélioration de sa gestion et sa rentabilité. Il y a comme une question de décideurs qui persistent à mettre en relief des relations privilégiées dans le domaine de la communication. Une démarche qui intervient alors qu’une grande suspicion de détournement s’installe dans les rangs des cadres directionnels. Nombre de ces derniers sont accusés de vouloir poursuivre les pratiques malsaines des anciens gestionnaires. Ils continuent d’exécuter la politique «Baha». Quoi qu’il en soit, au complexe Sider, connu et reconnu jusqu’à 2014 par son combat pour l’assainissement au sein de l’administration publique et son engagement pour la lutte contre la corruption et les détournements, devrait éviter cette opération de changement dans la continuité. Il s’agit pour ses gestionnaires de faire la lumière sur l’octroi de certains avantages accordés en contrepartie à l’origine de la perte de 14 milliards DA.
A. Djabali