La lutte contre la fuite des capitaux reste une priorité

Stratégie économique des pouvoirs publics

En Algérie, la nouvelle stratégie des pouvoirs publics en matière économique, lancée bien avant l’irruption du coronavirus dans les affaires de tous les pays dans le monde, comprend, parmi ses priorités la lutte implacable contre la fuite des capitaux, inscrite dans un cadre plus large de la lutte contre la fraude et toutes les formes de criminalités qui portent atteinte à l’économie nationale.

Cette priorité est devenue plus pressante depuis que la pandémie a fait son intrusion dans notre pays en même temps que dans la planète entière, et contraint les gouvernements à décider des mesures barrières qui ont entraîné un net ralentissement des activités économiques. Ainsi, selon des sources médiatiques, les ministères de la Justice et du Commerce ont établi la liste des 139 agents chargés des enquêtes économiques et de la répression des fraudes habilités à constater l’infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger. On sait, par ailleurs, que le programme de numérisation des services des Douanes est de nature à renforcer la lutte contre la criminalité et la fuite des capitaux. La lutte contre la fuite des capitaux est liée aux yeux de l’opinion publique à la démarche en vue de récupérer de l‘étranger où elles ont été transférées, les sommes détournées de diverses façons par des hommes d’affaires véreux et qui ont été jugés et condamnés pour ce délit. Dans ce cadre, la lutte contre le transfert illicite de devises a été inscrite comme l’un des principaux objectifs de la Direction des Douanes durant l’année 2020, notamment à travers l’encadrement et l’audit des comptes transitoires et comptes courants transitoires. Il y a quelques mois, des sources médiatiques avaient fait état d’une accélération entre janvier et juillet 2019 des transferts d’argent depuis l’Algérie vers le Canada, notamment le Québec. Selon ces sources, la moyenne par transaction avait augmenté par rapport aux années précédentes. Le Québec, où la diaspora algérienne est particulièrement bien établie, a été le principal point d’entrée de cet argent, ont ajouté les mêmes sources qui soulignaient en même temps que, en plus de ce qui était transféré vers le Canada, les mouvements d’argent depuis l’Algérie étaient également en croissance vers d’autres pays, dont la France, la Belgique et la Suisse, où le blanchiment de ces sommes issues de la corruption passerait principalement par des transactions immobilières. Dernièrement, des spécialistes ont mis l’accent sur le fléau de la fuite massive des capitaux ainsi que les flux financiers illicites qui saignent l’Afrique, et qui vont dans les paradis fiscaux se trouvant dans les pays développés ou dans des territoires sous leur contrôle. Ces sorties de capitaux qui partent des pays africains se chiffrent en dizaines de milliards de dollars par an, privant le continent d’énormes ressources qui lui auraient permis de faire face à la pandémie du Covid 19.
Lakhdar A.