Un défenseur très sobre 

Evocation : Kheddis Mohamed 

Kheddis Mohamed est né le 29 février 1952 à Alger. C’est un arrière central, un défenseur des plus sobres dans son jeu.

Le plus discret, le plus régulier, mais aussi le plus efficace, sa longévité chez les Verts, plus de huit longues années en est une preuve palpable d’une correction exemplaire, Kheddis Mohamed était aidé par une bonne constitution physique où il évolue tout en finesse dans la formation des Sang et Or du Milaha d’Hussein-dey. Il savait jouer juste au ballon, jamais la passe de plus, jamais l’erreur de placement. D’ailleurs, Kheddis Mohamed était très respecté et très estimé dans le milieu footballistique que dans la vie de tous les jours, que ce soit avec le NAHD qu’en Equipe nationale, et pour cela, nous pouvons dire que son parcours ou sa carrière dans le domaine du football a été juste et mérité. Kheddis Mohamed a formé la charnière centrale du NAHD avec son compagnon de toujours, le regretté Akkak alors qu’il n’était âgé d’à peine 18 ans et c’est Rachid Mekhloufi, le grand stratège algérien de l’AS Saint-Etienne et meneur de jeu de l’équipe de la liberté qui l’incorpore au sein des Verts à l’âge de 19 ans. C’est le grand début avec 14 matches en Coupe d’Afrique, «qui dit mieux».
Cinq autre en Coupe du monde et divers rencontres amicales et des participations aux éliminatoires des Jeux olympiques, des Jeux africains et tournois. Kheddis Mohamed a porté le maillot national plus de quatre vingt trois fois. Il sera sur tous les fronts du football algérien avec ses hauts et ses bas. Il sera le capitaine d’équipe qui ira à Freetown tenir en échec, et de quelle manière, le Sierra Léone et préparer la longue marche des Guerriers du désert pour la qualification au Mondial espagnol. Keddis Mohamed a joué son premier match international à l’âge de 19 ans à Baghdad (Iraq) le neuf janvier 1972 contre la Palestine avec l’entraîneur Rachid Mekhloufi, sa carrière internationale s’est arrêtée à vingt huit ans, un âge où d’autres se seraient épanouis. Cependant, il faut reconnaître que Kheddis Mohamed a été très sollicité, que ce soit avec son club de toujours le NAHD, qu’avec le onze algérien. Il prendra une semi retraite bien méritée après avoir remporté la Coupe d’Algérie, un titre qu’il a toujours voulu réussir.
Organisé par la Ligue arabe, le premier tournoi de la Palestine, reconnu par la Fédération internationale de football, débutait à Baghdad par une victoire de l’Algérie devant la Palestine sur le score de 2-0 avec la composante suivante : Tahir Kamel, Salhi, Tahar, Kheddis, Barkat, Madani, Salhi, Zender, Fendi, Betrouni, Dahleb, Gamouh, Krokro, Dali et les autres. Durant ce tournoi, l’Algérie s’est classée troisième, mais ce qui lui a fait beaucoup mal est le fait qu’aux éliminatoires de Coupe d’Afrique, l’Algérie fut absente à Khartoum (1970) Yaoundé (1972) et le Caire (1974), trois finales de Coupe d’Afrique où le football algérien a été absent et sera absent. Il paie le prix fort d’une instabilité chronique au niveau des joueurs et des entraîneurs. Cependant Kheddis Mohamed, l’excellent libero des années 1970, a fait partie de la composante qui avait battu le R.A Yémen sur le score de 15-1 avec les Abrouk, Kheddis, Ighil, Madani, Keddou, Safsafi, Fergani, Betrouni, Guedioura Nasser, Benmessaoud, Akli, Djebbara avec l’entraîneur Saïd Amara. Kheddis Mohamed a joué sa dernière rencontre internationale à l’âge de 28 ans, le 27 juillet 1980 à Minsk en Yougoslavie avec les entraîneurs Khalef et Rajkov. Il a inscrit, en tout et pour tout, un but. Kheddis Mohamed était le spécialiste des coups francs sur balles arrêtées tout en puissance et précision.
Il avait une excellente vision dans le jeu, il savait diriger sa défense, il savait utiliser le sens du déséquilibre pour surprendre ses adversaires. Il avait des capacités physiques qui lui permettaient d’asseoir sa présence dans le compartiment défensif, un engagement physique total, un marquage strict, individuel des plus féroces qui ont fait de Kheddis Mohamed, un défenseur très difficile à passer. Balle au pied, c’est un défenseur indétrônable, athlétique à souhait. Il ne fait plus partie de ce monde, mais il est présent dans la mémoire des mordus de la balle ronde qui gardent de lui des souvenirs inoubliables, celle d’un homme, d’un footballeur, d’un personnage aux qualités immenses qui a beaucoup donné à l’Algérie. Repose en paix Mohamed, puisse Allah t’accorder son vaste Paradis, à toi et à ceux qui nous ont quittés à l’image des regretté, Lalmas, Draoui, Zerrar, Aouis, Tahar Benferhat, Amrous Tayab, Gasmi Nabil, Guesba, Aouadj Zoubir, El Okbi Djamel, Hadefi, Moha Hamid, la liste est beaucoup très longue : qu’ils reposent en paix !
Kouider Djouab