La trêve «forcée» aggrave la situation sociale des joueurs

Football amateur

L’arrêt prolongé des compétitions sportives pour contrer la propagation du coronavirus a eu un impact négatif sur la situation sociale des footballeurs évoluant dans les divisions amateurs, déplorent plusieurs joueurs de cette catégorie.

Contrairement aux sociétaires des clubs professionnels des deux premières ligues lesquels disposent de contrats en bonne et due forme et qui protègent leurs intérêts financiers, les joueurs activant dans les divisions inférieures tablaient jusque-là sur les primes des matches pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Avant même le gel des activités sportives, les joueurs concernés ne cessaient de se plaindre de leur situation financière difficile. Leur cri de détresse à répétition n’a pas souvent eu des échos favorables auprès des responsables de leurs clubs, du fait que ces derniers vivent sur les subventions des autorités locales, font remarquer les observateurs. La «trêve forcée» à laquelle sont soumis les footballeurs a compliqué davantage la situation de la plupart des joueurs des divisions inférieures. Rares d’ailleurs sont les présidents des clubs concernés qui parviennent à assister, un tant soit peu, leurs protégés dans ces moments difficiles que traverse le pays et le reste du monde. «Cette crise sanitaire que nous traversons nous a beaucoup affectés, nous les joueurs des divisions inférieures, car nous nous retrouvons tous dans la même situation ou presque, contrairement aux footballeurs des divisions supérieures dont les droits sont protégés par des contrats professionnels», constate Lakhdar Bentaleb, joueur de l’IRB El Kerma, deuxième au classement de la division nationale amateur (Gr. Ouest). «Nous espérons que les instances sportives se penchent sur notre cas, notamment en ces temps durs que nous traversons à l’instar des autres couches défavorisées de la société», a-t-il souhaité.

Les primes des matches, seule entrée d’argent
Pour leur part, certains présidents de clubs amateurs, impuissants face à la situation critique dans laquelle se sont retrouvés leurs joueurs, n’ont d’autre choix que d’interpeller à leur tour la Fédération algérienne de football, ainsi que la Ligue nationale du football amateur, pour attribuer «une aide urgente à toutes les formations afin de permettre aux joueurs de subvenir à leurs besoins, notamment en ce mois sacré de Ramadhan», a insisté le président du CR Ben Badis, pensionnaire de la division nationale amateur (Gr. Ouest). Mais parmi tous les joueurs évoluant dans les divisions inférieures de la région Ouest, ceux du WA Mostaganem, qui ont assuré leur accession en division nationale amateur avant l’heure, sont relativement plus chanceux sur le plan financier, grâce à l’assistance qu’ils trouvent chez le nouveau président du club, Omar Sofiane. Ce dernier, également actionnaire au sein de la société sportive par actions du MC Oran (Ligue 1), a lancé un appel à ses homologues des autres clubs amateurs afin de «venir au secours de leurs joueurs qui n’ont désormais plus aucune ressource financière après le gel des compétitions», a-t-il expliqué. Les spécialistes sont unanimes à mettre en garde contre les retombées de la crise sanitaire sur l’avenir des joueurs amateurs «qui risque d’être ailleurs que dans les stades de football».
R. S.