Les agressions se multiplient

Covid et environnement ramdanesque

L’agression physique dont a été vicitme un inspecteur des prix à l’intérieur de la direction régionale du commerce de Annaba en charge d’une dizaine de wilayas de l’Est, relance la question du respect de l’autorité de l’Etat, de ses institutions et de ses représentants. Elle est même imposée au regard de l’ambiance malsaine qui a atteint son paroxysme dans la majorité des administrations de l’Etat particulièrement en cette période de pandémie de coronavirus (Covid-19) et de début du mois sacré de Ramadhan. Que ce soit à Annaba, comme à Tarf, Guelma, Souk-Ahras et dans les autres régions, la situation a atteint le point de non-retour.

Que ce soit dans les marchés des produits agroalimentaires ou les lieux de regroupement social, dans les comportements des piétons, des conducteurs, usagers de la voie publique et autres particuliers, l’on se dispute à qui mieux mieux la place. Les mots d’ordre sur la nécessité de respecter les règles de confinement ne sont pas observés. Partout, une indifférence totale caractérise le brouhaha total des alentours. Dans plusieurs communes chefs-lieux de wilayas, des odeurs nauséabondes s’échappant des dépotoirs d’ordures négligemment improvisés titillent les narines. Elles émanent des marchés tout aussi improvisés que les services compétents refusent de voir pour mettre un terme à leurs activités néfastes. Les élus, administrateurs et agents paraissent refuser d’accorder un quelconque intéressement. Cette image comme les puanteurs sont générales. Elles sont matérialisées d’une certaine manière par des centaines d’habitants de la localité de Khemiri Ali dans la commune Echatt, daïra de Ben M’Hidi.
D’une population de1.000 habitants, cette concentration d’habitants qui longe la RN44 pour relier l’Algérie à la Tunisie via Annaba et Tarf, n’en finit pas de vivre quotidiennement des agressions de son environnement. Commises de jour et de nuit,en l’absence de toute intervention des autorités de la wilaya totalement absentes ou des élus communales, ces agressions s’aggravent de plus en plus. La même situation d’abandon et de laissez-aller est constatée dans les autres wilayas comme Guelma, Souk-Ahras… Cette partie du territoire avait pourtant fait l’objet d’un vaste coup de balai avec le début de la pandémie Covid-19. Depuis, elle a changé pour se transformer en tas d’ordures.jonchant la bordure de route. Interpellé sur cette insalubrité, un marchand de fruits et légumes a pointé du doigt le manque de civisme et l’indiscipline les jeunes des cités. «Je doute que cette campagne de sensibilisation de Covid-19 puisse changer le comportement des gens. La preuve est là, devant vous. Avant le lancement de la campagne de sensibilisation, cet espace avait été nettoyé. Mais, dès le lendemain de Covid-19, les riverains ont renoué avec leurs vieilles et sales habitudes.
Ils attendent un peu tard dans la nuit pour prendre leurs poubelles et les y déverser. Il arrive même parfois qu’ils laissent leurs mégots de kif, là où je travaille. Le comble est que les auteurs sont les jeunes qui habitent à côté qui le font. C’est vraiment déplorable», martèle Abdelkrim un marchand des fruits et légumes. Il est connu pour être un occupant des lieux depuis des années. A Khemiri Ali où d’anciens habitants ont maintes fois interpellé vainement le wali, la situation de malpropreté et d’insécurité a atteint le point de non-retour. Là, en ce lieu longeant la RN 44 des jeunes délinquants s’installent pour consommer en toute impunité du kif. Pour éviter toute surprise, ils se cachent dans les cages d’escaliers ou s’installent en haut des bâtiments de leurs habitations. Dans cette cité populeuse, se découvre ici aussi, le décor pittoresque. Des restes de légumes pourries notamment des choux, oignons, pommes de terre, tomates et autres. sont jetés à même le sol. L’air est irrespirable.
Pour passer, il faut se boucher le nez. Certains riverains qui habitent les parages n’en peuvent plus. Assis sous une grande tente, un groupe de retraités, discutent. Interpellé, Hadj Salah, l’un d’entre eux, qui était très enthousiaste lors du premier jour de nettoiement se dit désagréablement surpris du changement subit du décor de sa cité. «Nous avions mobilisé tous les jeunes pour inviter les populations à adhérer à cette initiative et rendre notre quartier propre. Malheureusement, c’est comme si c’était du vent. Il faut plus que ça pour réhabiliter un environnement. Les initiatives de nettoyage doivent être quotidiennes. Le problème est que les décideurs brandissent des slogans et annoncent des initiatives sans lendemains parce qu’ils n’y pensent même pas au départ», dira-t-il. Notre interlocuteur ponctuera son intervention en invitant les collectivités locales à intervenir plus efficacement. A commencer par se doter des moyens humains et matériels nécessaires et créer des dépotoirs à installer un peu partout dans les coins et recoins des cités.
A. Djabali