Ahmad Ahmad : «Il est encore trop tôt pour décider»

CAN-2021

Décidément, la Coupe d’Afrique des nations de 2021 tousse déjà avant la date prévue du 9 janvier au 6 février prochain au Cameroun. Aura-t-elle lieu ou pas ? La question du voyage d’un continent à un autre avec dans ses valises un doute que suscite la pandémie qui s’est installée, et dérègle toutes les sphères footballistiques.

Rien n’est sûr. La CAN-2021 sera forcement reportée, selon quelques experts. Dans un entretien accordé ce jeudi à Deutsche Welle, le président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, n’a écarté aucune option. Une chose est sûre : aucune décision ne sera prise dans l’immédiat. Une manière de faire un pas en arrière et de ne pas trop s’exposer, mettant ainsi les fédérations africaines dans une situation qui se voient dans l’obligation de tout mettre à l’arrêt et de ne pas s’engager dans les préparatifs des éliminatoires. Le président de la CAF, lui-même, à la tête de cette organisation depuis 2017, est coincé : «Face à une telle situation, j’estime que toutes les parties prenantes dans l’organisation de ces compétitions pourront se retrouver plus tard pour discuter et se concilier pour que l’on puisse ensemble trouver un moyen de reprendre ces compétitions», a expliqué le Malgache. «Dès le début de mon mandat, la CAF a toujours adopté cette démarche inclusive, ce n’est pas maintenant, face à une telle situation, que nous allons changer de méthodologie de travail.»
Les dirigeants des fédérations, quant à eux, ne cachent pas leur déception si le football continental a tardé à prendre la mesure de la pandémie mondiale, la vie s’est arrêtée aussi dans ce secteur important, laissant planer le suspense sur quelques grosses compétitions à venir. Le journal Le Monde du 31 mars 2020 reconnaissait que «le sport est à l’arrêt. Même si, en cette période très difficile, le football passe au second plan face à l’ampleur de cette crise sanitaire. Reste que, dans notre discipline, nous avons dû prendre certaines décisions qui s’imposaient. D’abord, la commission médicale de la CAF a rendu ses analyses et, plus globalement, nous suivons les instructions de l’Organisation mondiale de la santé. Et de rappeler que la CAF avait décidé de reporter les matches qualificatifs pour la CAN-2021, prévus fin mars». «Des fédérations nous le demandaient et, de toute manière, avec la suspension de nombreuses liaisons aériennes, des joueurs africains confinés en Europe, cette décision s’imposait d’elle-même. Nous allons attendre la suite pour savoir quand seront jouées les journées trois et quatre de la compétition». Il y a la cinquième journée qui était prévue en juin.
Le président de la CAF dira à ce sujet qu’il «est encore trop tôt pour décider si elle aura lieu, mais il nous reste encore des dates en septembre, octobre et novembre, quitte à repousser la première journée des qualifications pour la Coupe du monde 2022, prévue justement en novembre». La CAF est en pleine discussion avec la FIFA qui semble être ouverte aux différents aménagements du calendrier. «A l’heure où je vous parle, la phase finale de la CAN-2021 est toujours fixée en janvier et février prochains». Le dirigeant a tenu à insister sur un point : la priorité absolue donnée à la santé. «Nous ne pouvons pas envoyer nos jeunes à l’abattoir. A nous de voir et de discuter avec nos partenaires commerciaux, discuter avec tous ceux qui coopèrent avec nous dans l’organisation de ces compétitions et nous verrons ensuite. L’urgence définit les priorités». Ce principe s’applique aussi à la Ligue des champions africaine et à la Coupe de la Confédération, interrompues juste avant les demi-finales. «Comme il nous manque de la visibilité, il faut attendre. En tant que président de la CAF, j’invite personnellement tout le monde à être très prudent et attendre que la situation se normalise.
A ce moment-là, on pourra éventuellement reprendre les compétitions. Je ne veux pas que le football soit une source de déstabilisation des mesures barrières prises par les différents gouvernements pour faire face à cette pandémie», a insisté Ahmad. Pas d’annonce à attendre dans l’immédiat donc. Dans l’interview accordée au journal Le Monde, une question était posée au président de la CAF, elle est relative au maintien du championnat par le Burundi avec supporters. Est-ce que cela vous interpelle ? «Il n’y a officiellement aucun cas de coronavirus au Burundi. Cette décision de faire jouer le championnat normalement appartient à la fédération burundaise et à l’Etat. Je m’en tiens à cela. La CAF n’a pas le pouvoir d’intervenir. Dans les autres pays, les championnats ont été suspendus ou sont disputés à huis clos».
H. Hichem