L’ONU se dit préoccupée par le manque d’assistance aux migrants

Méditerranée

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme (HCDH) s’est dit vendredi « profondément préoccupé » par des rapports selon lesquels des pays refusent de porter assistance aux migrants qui tentent de traverser la Méditerranée. Ces pratiques « mettent clairement des vies en danger », a déclaré, au cours d’une conférence de presse virtuelle, son porte-parole, Rupert Colville. « Nous sommes profondément inquiets face à des rapports faisant état de refus d’assistance ou de rejets coordonnés de bateaux de migrants en Méditerranée centrale, qui reste l’une des voies de migration les plus périlleuses du monde », a-t-il dit.

Plus de 10.000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée l’an dernier, et au moins 1.200 y ont trouvé la mort, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis le début de 2020, au moins 250 migrants ont péri ainsi. D’après M. Colville, des appels de détresse « sont restés sans réponse ou ont été ignorés. Si cela est vrai, cela remet sérieusement en cause l’engagement des Etats à sauver des vies et à respecter les droits humains ». Il a particulièrement regretté des informations selon lesquelles « les autorités maltaises ont demandé à des navires de commerce de repousser les embarcations de migrants vers la haute mer, au lieu de leur porter assistance ». Au cours du premier trimestre, les départs à partir de la Libye ont été multipliés par quatre par rapport aux trois premiers mois de 2019, a-t-il assuré, ajoutant que les migrants qui tentent cette traversée ont le droit d’être protégés, en vertu du droit international. « Or, le 9 avril, l’Italie et Malte ont décrété que leurs ports étaient +non-sûrs+ pour les débarquements à cause de la pandémie de Covid-19, » a ajouté M. Colville. Depuis la fermeture de ces ports, au moins trois embarcations de migrants attendent de trouver un endroit pour les faire débarquer, a-t-il poursuivi. Il a toutefois salué la décision des autorités maltaises d’autoriser le débarquement jeudi d’un petit groupe d’adultes, dont des femmes enceintes et des enfants.
R.I