Un crime parmi d’autres

Massacres du 8 Mai 1945 :

La commémoration des Massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata et d’autres parties du pays, qui ont fait pas moins de 45.000 martyrs, rappelle que durant 132 années, le colonialisme français a commis des crimes imprescriptibles à l’encontre de notre peuple entraînant un nombre de victimes qui a dépassé cinq millions et demi de personnes tout âge confondu, soit plus de la moitié des habitants de l’Algérie sous l’occupation coloniale. Il n’est que de citer les enfumades du Dahra, «œuvre» de l’armée d’invasion française dans son action génocidaire contre les populations algériennes.

Ce crime barbare a été perpétré en juin 1845 par le général Pelissier, de triste renommée, qui, sur ordre du général Bugeaud, avait exterminé la tribu des Ouled Ryah, où femmes, enfants et vieillards s’étaient réfugiés à l’intérieur des grottes de Nekmaria, à l’Est de Mostaganem, dans l’espoir d’échapper aux exactions du colonisateur. Précurseur des chambres à gaz utilisés par les nazis, le sinistre général Pélissier obstruera toutes les issues de Ghar Frachih en entretenant des heures durant un immense brasier. Plus de 1.000 personnes, avec leur bétail, vivront leur nuit fatale, avant de périr, asphyxiés à l’intérieur des grottes transformées en immenses fours crématoires. La région du Dahra, qui s’étend de Mostaganem jusqu’aux monts du Zaccar, a connu d’autres crimes odieux, d’autres massacres en série, d’autres génocides perpétrés par l’armée coloniale française. La répression sanglante et sauvage de la colonisation abjecte demeurera une marque d’infamie collée au front du colonisateur. Comme l’a écrit le président Abdelmadjid Tebboune, dans son message adressé jeudi à la Nation à l’occasion du 75e anniversaire des Massacres du 8 mai 1945, «ce sont là des crimes commis contre l’humanité et contre les valeurs civilisationnelles, car fondés sur la purification ethnique ayant pour objectif de remplacer les populations autochtones par des apports de populations étrangères. Des crimes qui visaient à déraciner l’Algérien, à piller ses richesses et à effacer tout fondement de sa personnalité». La résistance des Algériens n’a cessé à aucun moment, depuis le premier jour de l’invasion de l’Algérie par les troupes françaises. Le 8 mai 1945, le peuple algérien est sorti pacifiquement pour exiger l’indépendance nationale, l’armée française aidée par les milices de colons répondra par la répression sauvage. Les Algériens ont alors décidé de reconquérir leur souveraineté par la voie de la lutte armée qui sera déclenchée le 1er novembre 1954 et qui se terminera le 19 mars 1962 par la victoire concrétisée par la libération du pays et le départ de l’armée française du territoire algérien.
L. A.