On ne s’en fout pas

Football…

Ne pas surtout y penser. Personne ne s’en fout, au contraire, tout le monde a les yeux rivés sur les sites de la CAF, de la FIFA ou encore des fédérations qui phosphorent à la mise en place d’une stratégie pour une reprise des championnats partout dans le monde.

Pour l’heure, ce ne sont que des déclarations des têtes pensantes chargées d’hypothèses qui se baladent entre les instances. En fait, chacun a sa balle et attend l’OMS pour la mettre au centre. Cette absence de compétitions officielles énerve tout le monde et cet énervement pousse les dirigeants des clubs à demander tout simplement l’annulation de la saison et remettre le compteur à zéro. Mais cette idée emballera-t-elle le sommet ? S’agissant de la situation financière des clubs, une question est posée : la FIFA a-t-elle sous le coude un logiciel capable de rassurer afin de répondre à cette crise qui secoue l’ensemble des clubs dont certain sont au bord de la faillite. En Europe pas seulement, mais aussi en Afrique. «En tant que président de la CAF, j’invite personnellement tout le monde à être très prudent et attendre que la situation se normalise. Je ne veux pas que le football soit une source de déstabilisation des mesures barrières prises par les différents gouvernements pour faire face à cette pandémie». Et d’ajouter «nous ne pouvons pas envoyer nos jeunes à l’abattoir. A nous de voir et de discuter avec nos partenaires commerciaux, discuter avec tous ceux qui coopèrent avec nous dans l’organisation de ces compétitions et nous verrons ensuite».
Ainsi s’exprimait le président de la CAF. Cette crise n’épargne aucun club. Les caisses résonnent et les dirigeants comme joueurs s’interrogent sur le comment éviter la catastrophe. Le président de l’ECA, le syndicat européen des clubs, Andrea Agnelli, s’est fait quant à lui, récemment, le porte-parole des plus puissants. Avec force et gravité. Le journal Le Figaro rapporte «le football est maintenant au point mort, comme nos sources de revenus dont nous sommes dépendants pour payer nos joueurs, nos staffs et d’autres frais d’exploitation. Personne n’est à l’abri». Et le patron de la Juventus, l’un des clubs les plus riches du monde, d’insister en évoquant une «menace existentielle». A Munich, le chiffre d’affaires du Bayern est évalué à 750,5 millions d’euros, avec une masse salariale de 336,2 millions. Face à toutes ces initiatives, la Fifa réfléchit à la mise en place d’un cadre global, pour éviter les atermoiements. Comme le rapporte le New York Times, cela pourrait concerner une baisse des salaires ou alors leur report, le temps de sortir de la crise et que la compétition reprenne ses droits…
Autre domaine de réflexion abordé par l’instance mondiale, le mercato estival. Source de revenus conséquents pour les clubs, celui-ci devait ouvrir le 1er juin, mais avec la crise, ces dates d’ouverture et de fermeture seront impactées. En Algérie, les diverses mesures de confinement sont prolongées jusqu’au 14 mai, et ce n’est qu’à partir de cette échéance (qui risque d’être reportée si la courbe des contaminations poursuit sa lente progression) qu’on verra plus clair dans le calendrier des différentes compétions nationales et régionales. En effet, la Fédération algérienne de football a évoqué, le 1er mai dernier, la mise en place d’une feuille de route pour fixer ce calendrier, mais rien n’est encore annoncé tout repose sur l’avis des autorités sanitaires. Ce qui serait sûr, rassure la FAF, la Coupe d’Algérie laissée sur la marche pour cause de la pandémie, reprendra dès la fin du confinement avec le championnat.
A noter que le calendrier des compétitions, saison 2019-2020, s’étalera sur une plage de huit semaines. «Le déroulement des rencontres à huis clos sera décidé en fonction des modalités de déconfinement et des décisions qui seront prises par les autorités, dans ce cadre… Le huis clos sera instauré avec une surveillance stricte, notamment lors des entraînements, sous les yeux des délégués qui veilleront sur le strict respect de cette mesure», lit-on dans le document de la FAF. Des entraîneurs et dirigeants ont mal accepté ce huis clos, à l’image de l’entraîneur actuel de l’USM Annaba qui estime que «la reprise du championnat avec la présence du public est pratiquement impossible, et la formule du championnat à huis clos n’est pas une solution fiable, car elle n’aura aucun attrait populaire et constituerait, en outre, une sorte de sanction contre l’ensemble des clubs concernés», a-t-il déclaré à notre confrère Liberté.
H. Hichem