De rebondissements en rebondissements

Complexe Sider El Hadjar

Qu’il intervienne au lendemain de l’Aïd El Fitr ou durant la pandémie de Coronavirus, le dossier «complexe Sider El Hadjar» pourrait connaître des rebondissements. Ils iront dans le sens inattendu, par ceux à l’origine de son éclatement au début du mois de mai 2020. Cela a eu pour conséquence de profonds bouleversements.

À commencer par le licenciement de Maatalah Chemseddine de son poste de Président-directeur général du complexe sidérurgique El Hadjar (CSEH) et la prise en charge des prérogatives qu’il assumait par quatre cadres dirigeants, à savoir un PCA, un DG, un DG administratif et un DG technique pour des salaires s’élevant globalement pour l’équivalent de 1,2 million de DA/mois. Cela a été suivi par une révélation concernant la disparition on ne sait vers où de 14 milliards DA, et tout récemment par le licenciement du directeur de la sécurité industrielle. Un autre rebondissement et non des moindres, cible la prise en charge du dossier «complexe sidérurgique El Hadjar» par les services du Premier ministère et ceux du ministre de l’Industrie et des Mines. Ils n’auraient pas été informés des renversements de situation dont celle de la mise à l’écart de Chemseddine Maatallah. le Président-directeur général (P-DG) de l’entreprise complexe Sider El Hadjar (CSEH). Il se serait ouvertement opposé à la décision des décideurs d’imposer le marché turc portant acquisition du nécessaire en briques réfractaires pour 24 convertisseurs. Pour Maatalah, seule la moitié devait être acquise. Ce qui lui aurait valu le courroux de sa hiérarchie.
Depuis, il ne cesse de dénoncer un «coup monté» contre lui. Stimulé par les premiers résultats de l’enquête diligentées par les plus hautes instances du pays, l’ancien P-dg s’est dit décidé à «laver son honneur». D’autant que d’autres dossiers devraient être épluchés par les enquêteurs. Ils impliquent plusieurs affaires judiciaires dont ceux citant directement l’industriel turc « Kumas». Doigt pointé contre ceux qu’ils qualifient être les fossoyeurs de la sidérurgie algérienne, Maatalah s’est refusé à aller dans les détails. Pour l’heure, le nouveau DG Sider qui a procédé au licenciement du directeur de la sécurité industrielle, n’a pas manqué, cependant, de préciser qu’il a été évincé de son poste pour s’être opposé à la décision d’imposer le marché turc «Kumas» de fournir à Sider El Hadjar le nécessaire en briques réfractaires pour 24 convertisseurs. «Mon refus comme plusieurs autres démarches allant dans le même sens, ont permis à l’Algérie de défendre ses intérêts. Comme celui ayant trait au dossier du spécialiste de la brique réfractaire Kumas. C’est ce dossier que j’ai refusé de faire passer qui m’a valu la mise à l’écart de mon poste». Sa déclaration est confirmée par plusieurs écrits y compris ceux de ses détracteurs maintes fois parus sur la presse nationale.
Clairs et ne présentant aucune ambigüité en ce qui concerne la gestion du complexe sidérurgique El Hadjar, ces écrits confirment que l’ancien P-DG a été un véritable capitaine de la sidérurgie algérienne. Ce que semble lui reconnaître le syndicat du complexe qui parle de «poursuivre les revendications au moyen des discussions interrompues. Pas une seule fois, ce syndicat n’a mis en relief une quelconque insuffisance managériale du CSEH sous la direction de Chems Eddine Maatalah même avec une situation financière. Et que la pandémie du coronavirus n’a pas épargné le complexé». Il se trouve que contrairement aux différentes démarches de changement de cadres gestionnaires, il n’y a pas eu de mise en cause. Comme rien n’a démenti les déclarations et écrits positifs sur la gestion de Maatalah et le Conseil d’administration. Ce qui a étonné plus d’un est le fait que les dirigeantes du groupe aient attendu un week-end et jusqu’à la veille du Ramadhan pour prendre leur décision de mise à l’écart. Ils n’ont pas pour autant démenti le fait que le turc Kumas s’est introduit au sein du groupe.
Que via, un proche de dirigeant, il aurait tenté de décrocher le marché des briques réfractaires pour 24 convertisseurs. Un des cadres dirigeants a affirmé sans être démenti par sa hiérarchie que la question de la gestion de l’ECSE n’est pas managériale. Qu’elle a connu des actions purement structurelles. Il y a lieu de dire qu’encore une fois, les cadres décideurs au plus niveau du holding se sont trompés de cible. Il ressort de différents documents en notre possession que des résultats positifs ont été enregistrés au lendemain de la réception de projets ayant fait l’objet d’ investissements de l’Etat. A l’image de ceux engagés sur le haut fourneau n°2 et autres. En tout état de cause, Chemseddine Maatalah parle de complot ourdi pour l’évincer de son poste. C’est ce à quoi pourrait aboutir la commission d’enquête mise en place par le ministère de l’Industrie et des Mines. Ce qui explique le pourquoi de la confiance que le concerné place en les pouvoirs publics quant à mettre au jour la vérité sur cette nouvelle affaire «Sider», aggravée par l’implication d’un opérateur économique étranger «Kumas» obnubilé par la seule idée de détrousser l’Algérie. Il reste que le P-DG du groupe Sider se refuse à toute communication avec la presse.
A. Djabali