Les partis politiques donnent leurs premiers avis

Révision constitutionnelle

Les partis politiques ont commencé à faire connaître leurs avis sur la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution qui leur a été présentée par la présidence de la République. Les premiers échos parviennent de partis politiques et des associations nationales qui ont accueilli favorablement la décision du Président Abdelmadjid Tebboune, de soumettre la mouture de l’avant-projet de la révision de la Constitution au débat et à l’enrichissement.

Ces échos laissent prévoir un débat vif et intéressant autour du document contenant les propositions du Comité d’experts, dans le but de parvenir à une loi fondamentale à la hauteur des aspirations des Algériens. Ainsi, le Mouvement de l’Entente Nationale (MEN) après avoir salué «le respect du président de la République de son engagement et la soumission aux acteurs politiques de la mouture de révision constitutionnelle pour enrichissement», a exhorté l’ensemble des partenaires politiques, acteurs de la société civile et experts à «une participation sérieuse par la formulation de visions et de conceptions sur le contenu du document et le traitement de toutes les insuffisances et des facteurs d’achoppement». «Nous avons besoin d’édifier une Algérie répondant aux aspirations de tous ses enfants et tout jalon apporté ne fera que l’a servir», a estimé le parti dans son communiqué. Pour sa part, le Mouvement El Bina considère que le projet de la nouvelle Constitution «est à placer parmi de grandes réformes et un dialogue profond», tel que proposés dans son initiative, il y a plus 3 mois, comprenant des amendements à la réforme politique et constitutionnelle.
Le Mouvement El Bina estime que la priorité est aux réformes politiques, économiques et sociales à même de permettre à l’Algérie de «corriger les erreurs du passé, de surmonter les séquelles de la corruption politique et financière et d’aller de l’avant pour sortir de la crise (…)». Formulant des observations préliminaires sur la mouture de l’avant-projet de la révision de la Constitution relatives à la sécurité nationale, aux questions relatives à la croyance et aux valeurs du peuple et aux volets relatifs à la corruption, la même formation politique a plaidé pour un large débat sur le projet pour «un véritable parachèvement» des exigences de l’Algérie nouvelle.
Dans son communiqué, le Mouvement El Bina a appelé «( ) au changement responsable, à l’évaluation réaliste des répercussions de la crise, à une réelle prise en charge des catégories impactées par cette crise, à la protection des acquis de la Nation algérienne, notamment la préservation de la cohésion de la décision nationale et la protection des intérêts stratégiques du pays des tractations partisanes». De son côté, le Mouvement Ennahdha a estimé que les amendements introduits dans l’avant-projet de révision constitutionnelle reflètent «une vraie orientation politique», ajoutant que la jurisprudence de la Commission «a dépassé les axes de l’amendement annoncé» et que «la nature du mode de gouvernance n’a pas été clairement tranchée». Pour le Mouvement Ennahdha, la proposition de désignation d’un vice-président de la République «est en contradiction avec l’idée de limitation des prérogatives du Président et l’équilibre des pouvoirs».
Par ailleurs, le président du Mouvement National El-Islah, Filali Ghouini, a souligné l’importance d’«un élan collectif dans le pays pour concourir à la réussite du chantier de la réforme constitutionnelle, et les grands chantiers dans divers domaines, politique et socio-économique avec la plus grande adhésion possible, et la mobilisation de toutes les catégories politiques et sociales de la République». De son côté, le mouvement El-Islah a annoncé avoir «entamé l’examen de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution, en toute responsabilité, au niveau des instances dirigeantes et de base du Mouvement, afin de présenter les recommandations qui contribueront au confortement de ce projet dans les prochains jours. Ainsi, la période de confinement est mise à profit par des partis politiques et des composantes de la société civile pour prendre connaissance des modifications proposées par le Comité d’experts, en débattre et donner leurs avis. La nécessité de respecter les mesures barrières contre la propagation du coronavirus excluent toutefois, dans les conditions sanitaires actuelles, l’organisation de réunions publiques et impose aux acteurs politiques et de la société civile de recourir aux divers médias ou à la visioconférence.
Lakhdar A.