Le Doyen des clubs oranais en quête de résurrection

USM Oran

Le Doyen des clubs oranais de football, l’USMO, est à la recherche de son lustre d’antan pour enclencher sa résurrection.

Ayant passé plusieurs années au purgatoire, il fonde ses espoirs sur l’enfant du club, Benyoucef Boudkhil, bien parti pour prendre sa présidence. Certes, l’élection, début mars dernier de cet ancien joueur du MC Oran aussi et qui a fait les beaux jours de cette formation en compagnie de Cherif El Ouzzani, Meziane, Sebbah et d’autres, n’a pas été validée par la Direction locale de la jeunesse et des sports, mais pour Boudkhil, «ce n’est que partie remise». «La DJS a formulé des réserves sur le mode d’élection, étant donné que l’opération s’est faite à main levée, vu que j’étais le seul candidat pour la présidence, alors que les règlements stipulent que le vote doit se faire par les urnes», précise-t-il. En fait, l’ancien milieu de terrain des «Hamraoua» n’a pas attendu la tenue de l’assemblée générale de l’USMO, l’un des plus vieux clubs du pays (fondé en 1926), pour afficher ses ambitions de l’aider à retrouver la place qui était la sienne avant de sombrer, puisqu’il s’est chargé de lancer la machine dès l’intersaison. «C’est à l’USMO que j’ai fait mes premiers pas dans le football.
C’est dans ce club aussi que j’ai fait toutes mes classes avant de rejoindre le MCO. C’est donc cette formation qui m’a permis de me forger un nom dans le monde du football, et à laquelle je me sens redevable, d’où l’engagement que j’ai pris sur moi de l’aider à retrouver son lustre d’antan», explique Boudkhil. Il a également appelé les anciens joueurs de l’USMO à adhérer à sa démarche en lui prêtant main forte pour atteindre les objectifs qu’il a tracés. En s’investissant avant même qu’il ne soit officiellement plébiscité à la tête du club, cet ancien joueur a déjà réussi son premier objectif, en évitant, de surcroît prématurément, la relégation à l’USMO.

Une dette envers le Doyen des clubs oranais
En effet, avant neuf journées de la clôture du championnat de la Régionale 1, gelé depuis deux mois à l’instar de toutes les autres activités sportives pour cause de pandémie de coronavirus, l’USMO occupe la sixième place au classement, tout en se mettant à l’abri de toute mauvaise surprise. «L’USMO n’est pas à sa véritable place. Il s’agit quand même d’un club prestigieux qui a une grande histoire. Mais la traversée du désert qu’il a entamée depuis quelques années a fini par l’envoyer jusqu’en Régionale 1», a-t-il expliqué. «Les raisons sont multiples, ce qui m’a vraiment affecté. Du coup, je ne pouvais pas rester les bras croisés et assister à une mort programmée de l’USMO, c’est ce qui m’a poussé à m’impliquer depuis quelques mois, tout en fixant comme premier objectif de stopper l’hémorragie et éviter au club une nouvelle relégation», a-t-il encore dit.
La prochaine étape de Benyoucef Boudkhil, comme il a tenu lui-même à s’engager, sera de «monter une équipe compétitive en vue de réussir des accessions successives pour au moins atteindre le deuxième palier dans les prochaines années». La feuille de route de l’intéressé comporte également « deux démarches importantes : récupérer les biens du club et le restructurer », a-t-il promis, tout en ambitionnant aussi de relancer les autres disciplines dissoutes, depuis plusieurs années, à l’image du handball, basket-ball et volley-ball. Le chemin s’annonce long et difficile, mais la volonté est bien là chez Benyoucef Boudkhil. Son initiative est saluée par les observateurs à Oran surtout qu’elle dénote d’une «fidélité envers un patrimoine footballistique de la région qui mérite bien d’être prise comme modèle par tous les anciens joueurs dont les clubs sont menacés de disparition».
R. S.