Profonde émotion après le décès du Dr Wafa Boudissa

Lutte contre le coronavirus

Les sacrifices du personnel de la santé, tous corps confondus, spécialistes, médecins, infirmières, infirmiers, aides soignant(es) et personnel non soignant des structures de santé, en première ligne face à l’épidémie du coronavirus, sont projetés une fois encore dans l’actualité par le décès du Docteur Boudissa Wafa, âgée de 28 ans et enceinte de huit mois, à l’hôpital de Ain Kébira (Sétif).

Cette information relayée immédiatement pas les réseaux sociaux, a provoqué une profonde émotion dans l’opinion publique. Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abderahmane Benbouzid et la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Kaouter Krikou, ont présenté samedi, à Ain Kebira, les condoléances du président de la République, Abdelmadjid Tebboune à la famille du médecin, Wafa Boudissa, décédée vendredi des suites d’une infection par le coronavirus. Le Premier ministre Abdélaziz Djerad a adressé samedi un message de condoléances à la famille de la défunte dans lequel il rappelle qu’elle «était en première ligne avec ses collègues dans le combat contre le coronavirus avant de rejoindre l’Éternité à la fleur de l’âge». Le ministre de la Santé a annoncé vendredi, dans un entretien au quotidien El Khabar du samedi 16 mai, avoir chargé l’Inspecteur général de conduire une enquête administrative pour élucider les circonstances du décès du Docteur Boudissa Wafa.
Sur les circonstances de ce décès, le directeur de l’établissement public hospitalier (EPH) de Ras El Oued dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, où travaillait le Dr Boudissa Wafa, a réagi vendredi soir sur sa page facebook. Il a fait savoir que la femme médecin a été hospitalisée le 9 mai à l’hôpital d’Ain El Kebira, localité où elle résidait. Selon la même source, sa contamination par le Covid-19 a été confirmée par l’institut Pasteur d’Algérie le 12 mai et elle est décédée trois jours plus tard (dans la matinée du vendredi 15 mai) à l’hôpital de Ain El Kebira.
« Le Dr Boudissa exerçait à l’hôpital de Ras El Oued et vu l’éloignement de son lieu de résidence, elle travaillait selon le système de rotation de deux jours de travail et deux jours de récupération, explique le directeur de l’hôpital, soulignant que l’EPH de Ras El Oued ne dispose pas de service dédié à la prise en charge des cas de Covid-19 et ces derniers sont pris en charge à l’hôpital de la ville de Bordj Bou Arreridj». «Le médecin travaillait au service des urgences chirurgicales, à sa demande et malgré qu’on lui a proposé le transfert au service pédiatrie ou maternité», ajoute le communiqué qui précise que le Dr Boudissa n’a pas été en contact avec les cas du coronavirus et qu’elle ne pouvait être par conséquent exposée au danger».
Le communiqué souligne que l’EPH de Ras El Oued ne dispose pas de service dédié à la prise en charge des cas du Covid-19 et ces derniers sont pris en charge à l’hôpital de la ville de Bordj Bou Arreridj. Sur le front sanitaire, travaillent d’arrache-pied, spécialistes, médecins, infirmières, infirmiers, aides soignant(es)s et personnel non soignant des structures de santé, menant avec un dévouement, un esprit de sacrifice et un sens professionnel et patriotique élevé de leur noble mission, la bataille pour sauver des vies au péril de la leur. A l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait adressé ses «salutations de considération et de reconnaissance à nos médecins et à l’ensemble des personnels de la santé pour leurs sacrifices ainsi qu’à notre peuple pour sa solidarité qui a ébahi le monde comme ce fut le cas pour le Hirak béni».
Evoquant les efforts et les sacrifices consentis par le personnel soignant, le chef de l’Etat avait rendu hommage aux médecins et aux paramédicaux qui ont fait preuve de combativité, mais aussi de dévouement à leur noble profession malgré toutes les difficultés qu’ils rencontrent. Une semaine après, le lundi 13 avril, au cours d’une visite à des structures sanitaires à Alger, le président Tebboune déclarait en direction des praticiens de la santé: « C’est une guerre, et vous êtes du djihad. La victoire va venir ». «Lorsque je constate les efforts déployés par nos professeurs, nos médecins, nos paramédicaux, je peux dire que nous maîtrisons la situation», avait-il ajouté. De leur côté, les médecins ne cessent d’appeler, de supplier même leurs concitoyens à respecter les mesures barrières pour alléger la pression qui s’exerce sur eux. «Restez chez vous», c’est pratiquement l’essentiel du message délivré aux Algériens par les médecins.
Lakhdar A.