Chérif Benmihoub appelle à réformer «la capacité de résilience»

Crise sanitaire en Algérie

Evoquant les crises successives qu’a traversées l’Algérie, notamment la crise sanitaire actuelle liée au nouveau coronavirus, la crise politique, puis économique, engendrée par la chute des cours du baril de brut, l’analyste en économie, Mohamed Chérif Benmihoub, estime a cet effet, qu’il faudrait tirer des leçons sur les moyens à mettre en œuvre pour affermir « notre capacité de résilience » dans des situations de crise pareille.

Première leçon à retenir après cette période difficile est que « les questions de sécurité sanitaire et alimentaire, en particulier, sont parmi les aspects les plus importantes », relève M. Benmihoub hier lors de son intervention sur les ondes de le Chaîne III de la radio nationale ». Il a ajouté dans ce sens que désormais, les pays « pourtant très puissants, parce qu’ils ont tout délocalisé, réfléchissent à une gouvernance nouvelle, notamment celle d’une meilleure organisation de leurs services de santé ». Par ailleurs, cet analyste estime que la transparence, la compétence et l’évaluation des actions sont des éléments clés à intégrer dans la gouvernance. Il y ajoute ceux relatifs à la maîtrise des technologies du numérique ainsi que celles de la participation et de la solidarité, dont il considère qu’elles doivent être prises en compte parmi les actions phares des institutions. Mais pour ce faire « et anticiper sur tous ces facteurs », le professeur Benmihoub, insiste sur la nécessité pour l’Algérie de disposer d’institutions solides et pas celles ne se contentant de gérer que le « statu-quo », ce qui, souligne-t-il, « n’est plus valable aujourd’hui ». Concernant les priorités auxquelles le pays doit s’attacher, l’intervenant met en avant celle de l’économie, « même si la réforme du système de soins est une préoccupation urgente ».
Il explique qu’on ne peut, en effet, imaginer une réforme de la santé sans celle de l’économie, parce que cette dernière a besoin de financements. Pour ce qui concerne les réformes économiques à entreprendre et indépendamment de la situation créée par la pandémie du Covid- 19, l’invité a évité d’instituer une politique d’austérité, laquelle, prévient-il, « va anéantir notre économie ». En raison d’une éventuelle austérité, « à qui, s’interroge-t-il, va-t-on vendre les productions des entreprises ? » Pour lui, « et quoique cela ne suffit pas », l’augmentation du SNMG et la suppression de l’IRG pour les revenus de moins de 30.000 dinars sont des éléments qui permettent de garder un pouvoir d’achat, de susciter la consommation et donc de contribuer à la relance. Concernant le secteur informel, jugeant difficile d’estimer la masse monétaire détenue par le secteur informel, l’analyste en économie, Mohamed Chérif Benmihoub, considère qu’il faudrait trouver une parade à cette situation, en mettant en avant les mécanismes propres à la canaliser soit, « solution radicale », à procéder au changement des billets de banque. Précisant à ce sujet, qu’il est difficile d’estimer, « pour différentes raisons », le montant des sommes détenues par ce secteur, le professeur Benmihoub, propose de faire appel à la finance islamique, mais, « cela demande du temps et de la confiance ».
Manel Z.