Une rencontre pour mieux maîtriser les opportunités d’exportation

Tomate industrielle

Une fois de plus, cultivateurs producteurs de tomate industrielle, présidents de Chambre agricole, transformateurs et financiers étaient hier dimanche en tête d’affiche de l’actualité nationale.

Les participants ont pris bonne note des dispositions prises par le ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (MADRP) énoncées par le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles, Mohamed Kharroubi aux côtés du directeur général d’ONILEV. Tous deux ont animé les débats en donnant des précisions sur les capacités de l’Algérie à développer la production agricole. Plus précisément celle de la tomate industrielle qui, ces deux dernières années, a permis au pays d’économiser quelques 500 millions de dollars. Ce montant était habituellement destiné à l’importation du concentré de tomate. «On peut faire mieux», s’est exclamé un agriculteur. Il participait à cette rencontre régional des producteurs, transformateurs et financiers de la filière tomate industrielle des wilayas d’Annaba, Guelma, Tarf et Skikda.
Inaugurée par le wali de Annaba, la manifestation s’est déroulée en présence du directeur de la régulation et du développement de la production agricole Mohamed Kharoubi au titre de représentant du ministère de l’Agriculture. Y participaient également les plus importants des 26 conserveurs en activité sur le territoire national. Tous ces acteurs sont à l’origine d’une économie pour le pays de l’équivalent de 500 millions de dollars de concentré de tomate non importé et d’un gain de 50 millions d’autres à l’exportation. De Annaba à Tamanrasset jusqu’à Adrar en passant par Guelma Tarf, Skikda, le développement de la filière tomate industrielle et sa transformation y a pris une large place. En termes d’exploitation de terres agricoles, de trituration ou de recettes financières, les résultats auraient pu être meilleurs. Ce qu’explique la teneur du débat qui a permis aux participants de soulever des préoccupations en relation avec le paiement des subventions accordées par l’Etat à cette filière. Il y a ceux qui ont préféré aborder des questions liées aux frais que leur cause l’utilisation de la mécanisation avec l’acquisition des produits importés. Certains n’ont pas manqué de revendiquer une approche plus approfondie sur les prix des plants et engrais importés. Il a été également question de faiblesse de financement des investissements.
Ce qui, à l’écoute des réponses accordées par les deux représentants du MADRP devrait être mieux appréhendé courant 2020 avec l’approche du dossier campagne tomate industrielle. Le débat sur la mise en application du nouveau dispositif de remise du bénéfice individualisé de 5,50 DA retiendra le plus les interventions. Chaque partie, producteur de tomate industrielle/transformateur voulant s’assurer que le bénéfice de la prime de production agricole sera réellement individualisé. D’un montant de 5,50 DA bénéficiera effectivement à hauteur de 4,00 DA au transformateur et à la fin de chaque campagne tomate industrielle au bénéfice de l’agriculteur. Le reste, soit 1,50 DA sera versé au transformateur au prorata de la quantité triturée. Cette démarche déjà mise en application par le MADRP a été largement abordée par les participants à cette rencontre de Annaba. Ils ont été, apparemment satisfaits des réponses fournies. Ce qui semble avoir stimulé plusieurs d’entre-eux à investir dans la construction d’autres unités de transformation ou d’expansion de leurs activités.
Tels sont les résultats enregistrés dans les wilayas de l’extrême-Sud du pays comme Adrar et Tamanrasset où des opérateurs économiques n’ont pas hésité à investir. Ce qui pourrait se poursuivre à l’écoute des déclarations des deux représentants du ministère. Ils ont affirmé que leur institution est prête à accompagner et à soutenir les opérations d’exportation de la tomate industrielle. La démarche devrait être réalisée à travers notamment des mesures incitatives et des primes. Préalablement, l’un et l’autre ont exprimé une relative satisfaction quant aux bons résultats de collecte de la T.I enregistrés ces dernières années. Ce qui a permis, encore une fois, à Mohamed Kharoubi de faire appel aux spécialistes de la filière pour une approche plus pondérée de la gestion de leurs activités. Ce qui, selon lui, ouvrira grande les opportunités d’exportation pour l’écoulement du concentré de tomate algérien sur le marché international. Ce que ne semble pas démentir le directeur de l’Agriculture de Annaba qui parle d’un véritable essor de la tomate industrielle avec de bonnes perspectives de production pouvant atteindre le million de tomate fraiche.
A. Djabali