Deuxième consultation internationale

Statut de l’artiste en temps de crises

Le secrétariat d’Etat chargé de la production culturelle a organisé, samedi en visioconférence, une deuxième consultation internationale multilatérale sur le statut de l’artiste en temps de crise (Covid-19), dans le cadre des préparatifs de l’Atelier consacré au projet de loi sur le statut de l’artiste.

Organisée en collaboration avec le mouvement culturel mondial de l’Unesco «ResiliArt», cette consultation, supervisée par le secrétaire d’Etat chargé de la production culturelle Salim Dada, a vu la participation d’artistes algériens en arts plastiques et numériques, cinéma, chorégraphie, théâtre etc. A ce titre, la scénariste et productrice Adila Bendimerad a plaidé pour «la levée des obstacles qui bloquent le mouvement et la liberté de créativité en matière de cinéma à travers (la libération) des salles de cinéma disponibles», «l’octroi d’autorisations de projection» et «davantage de rapprochement» de la part du ministère de la Culture en faveur des artistes.
Elle a appelé en outre à la recherche des voies à même d’amener les opérateurs économiques à s’intéresser aux projets audiovisuels. De son côté, le plasticien Hamza Bounoua a regretté l’absence de galeries en Algérie permettant de faire connaître les plasticiens algériens dans les fora internationaux», présentant, à cet effet, son projet artistique «Diwaniya». Il s’agit du projet d’une maison des Arts à Alger dont la mission «est de mettre en contact les plasticiens spécialisés en arts arabes et islamiques et d’autres artistes et hommes de lettres». Pour sa part, le dramaturge Mourad Senoussi a présenté son expérience dans la gestion du théâtre régional d’Oran, soulignant que «70% du programme de son établissement est consacré au théâtre et le reste à la musique et la chorégraphie… Il a précisé, à ce propos, qu’il soutient «la qualité et non la quantité, et ce en accueillant des troupes et des coopératives de la wilaya d’Oran et d’autres régions». Participant à ce débat, le danseur chorégraphe émigré Sofiane Boukraa a évoqué la réalité de la danse en Algérie et dans le monde arabe et «le faible intérêt» accordé à cet art, comparé aux autres disciplines artistiques, et ce, a-t-il estimé, «pour des considérations d’ordre religieux et des traditions sociétales».
Le spécialiste en effet spéciaux établi à l’étranger, Samy Lemouti a mis en avant, quant à lui, l’importance de «promouvoir» les arts numériques en Algérie, à travers des manifestations internationales favorisant l’échange entre les Algériens et les créateurs venus d’ailleurs, notamment des pays qui comptent une grande expérience dans ce domaine. Cette deuxième consultation a coïncidé avec la célébration de la «Journée internationale du vivre ensemble en paix», initiée par l’Algérie et adoptée par l’ONU en décembre 2017. Le secrétariat d’Etat chargé de la production culturelle avait organisé au début du mois une première consultation internationale multipartite sur la situation de l’artiste en temps de crises.
Cette consultation avait réuni des artistes, des écrivains, des acteurs de la culture d’Algérie et d’ailleurs qui avaient débattu des droits socio-économiques de l’artiste et la culture dans l’environnement numérique. Parallèlement au programme du secrétariat d’Etat chargé de la production culturelle, ces deux consultations placées sous le thème «L’artiste entre créativité et résilience» s’inscrivent en droite ligne avec l’initiative «RésiliArt», lancée le 15 avril 2020 par l’Unesco sur la situation de l’artiste, une situation instable en temps de crises et de confinement sanitaire et sécuritaire.
R. C.