«Les Algériens doivent porter le masque»

Le Pr Ryad Mehyaoui :

Le Pr Ryad Mehyaoui, en sa qualité de membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus (COVID-19), a évoqué, hier, l’obligation du port du masque pour lutter contre la propagation de cette maladie. Sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale dont il était, hier matin, l’invité de la rédaction, le Pr Mehyaoui a signalé que durant le Ramadhan, il y a eu un nombre important de cas confirmés de contamination par la maladie du Covid-19, proche de 200 par jour, avec certes un chiffre de décès resté stable, autour de 6 par jour.

«Ce qui inquiète, c’est ce nombre de cas dépistés tous les jours et qui ne veut pas décrocher», déclare-t-il. Connaissant nos traditions pour les jours de l’Aïd, il est nécessaire, dit-il, de mettre en application les mesures barrières. La première mesure barrière, c’est le port du masque pour se protéger et éviter de contaminer d’autres personnes ; ensuite le lavage des mains à l’eau savonneuse ; la distanciation physique d’un mètre, selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces mesures barrières sont maintenant une obligation. A propos du masque, il fait savoir qu’un modèle de masque «grand public» ou masque alternatif a été défini par les services spécialisés concernés. Ce masque empêche de projeter les postillons sur les personnes autour de soi. Il sera disponible en quantité suffisante avec un prix plafonné à 40 DA. «On ne sait pas ce qui va se passer, mais le port du masque est un élément salvateur», a-t-il affirmé. Il rappelle qu’avant le Ramadhan, il y avait un nombre acceptable de contaminations.
Mais, dès les premiers jours du Ramadhan, «on étaient inquiets, on avait peur «, fait-il savoir en décrivant les scènes de vendeurs de qalb ellouz dans des conditions d’hygiène exécrables, avec des gens agglutinés devant les magasins. Il estime que «si tout le monde adhère à la politique du port du masque, on va s’en sortir». Interrogé sur le déconfinement, l’invité de la Chaine III a répondu qu’il est prématuré d’en parler. D’après lui, «on doit être vigilant, conscient, solidaire et surtout respecter les mesures de prévention». Pour envisager le déconfinement, ajoute-t-il, il faut, préalablement, «arriver à faire porter le masque à toute la population, avoir les capacités de dépistage, pouvoir renouveler rapidement les stocks de moyens de prévention et atténuer la pression sur le personnel de santé». Contrairement aux services de réanimation des pays occidentaux qui étaient saturés jusqu’à choisir les patients à intuber, l’Algérie, grâce à l’efficacité des protocoles médicaux suivis, n’a que «26 personnes en réanimation», affirme le Pr Mehyaoui.
L. A.