Trucage de matches, mythe ou réalité ?

ES Sétif

Jusqu’où ira cette affaire de l’enregistrement audio entre le Directeur général de l’Entente de Sétif, Hafd Halfaïa et le manager de joueurs Nassim Saâdaoui ? Brûlante question qu’il va falloir gérer avec intelligence, et surtout de tact.

On apprend que la FIFA tend son oreille sur cet enregistrement qui fait des vagues depuis quelques jours, mais aussi s’intéresse, comme il fallait s’y attendre, à connaitre la composante de la commission chargée de s’occuper de ce dossier. La FIFA n’est pas prête à décoller son oreille de cet enregistrement, au contraire, elle averti depuis quelques temps, toutes les fédérations de football, qu’elle y vielle à ce que le football se développe à l’abri de toute violation de son Code d’éthique. Dans le cadre de sa lutte contre ce phénomène, elle s’est équipée d’un système d’alerte lui permettant de signaler toute violation de son Code d’éthique ou du cadre réglementaire. Elle rappel, à des occasions que «Le football fait face à des difficultés sans précédent concernant les matchs arrangés, dont les effets sont ressentis à l’échelle nationale, régionale et internationale», précise-t-elle. Avant d’ajouter que «Ces pratiques criminelles endommagent l’intégrité de la FIFA et la réputation des organisations dirigeantes du football». Ainsi, notre confrère DIA du 22 mai 2020, confirme que cette instance internationale «suit effectivement de très près l’affaire du dernier enregistrement sonore relatif à l’arrangement des résultats des matches du championnat d’Algérie de football et ayant impliqué le directeur général de l’ES Sétif, et le manager de joueurs Nassim Saâdaoui».
Intervenant, Mohamed Salah Aboud, le chargé de communication de la FAF, confirme cette information, et précise que la FIFA, suit cette affaire et tient à ce qu’elle soit informée de l’état d’avancement de l’enquête et notamment «s’enquérir de la composante de la commission de l’intégrité qui sera mise en place par la FAF». Sur un autre, registre, Mohamed Mecherara, l’ancien président de la Ligue nationale de football et ancien vice-président de la Fédération algérienne de football a appelé à mettre en place une «justice sportive». «La mise en place de cet organe permettra, selon lui, rapporte le journal DIA, de prendre des sanctions au lieu d’attendre la justice civile ou ordinaire dont la démarche et les procédures sont plutôt lentes». Il citera l’exemple de la FIFA «qui n’avait pas attendu le verdict de la justice ordinaire, mais c’est elle qui avait sanctionné Michel Platini». Il s’étonne sur le refus de la FAF à mettre en place cette «justice sportive». Pour lui «la corruption dans le football national est une «véritable pandémie». Il fera observer que la FAF avait annoncé la mise en place d’une «commission d’éthique sans jamais dévoiler les noms des membres de cette commission. La corruption est une réalité», martèlera-t-il. «Pour rappel, Mecherara avait été désigné par l’actuel président de la FAF, Kheireddine Zetchi comme conseiller bénévole.
Mais il avait vite fait de se retirer, refusant de cautionner certains actes et comportements qu’il avait alors constatés», rapporte le journal DIA. Dans ce dossier qui fume encore et qui aura du mal à s’en débarrasser de celle-ci, enregistre des menaces de la direction du club de faire à son tour des révélations. De nouvelles révélations sont attendues, lesquelles si cela venaient à se confirmer feraient probablement qu’empoissonner davantage le football. Pour ce même journal, il s’agit purement et simplement d’une manière de menacer les instances sportives (FAF et LFP) et de les amener à étouffer l’affaire au risque de divulguer des informations sur des dirigeants au sein des structures de gestion du football. Les langues «s’échauffent» pour se délier peu à peu face aux enquêtes qui se succèderont pour révéler des comportements qui pourraient être qualifiés de mafieux.
Le pire est donc à venir, au regard de cette menace destinée à faire enterrer le dossier. Des pratiques qui ne disent pas leur nom dans un milieu où l’argent est maître. C’est dire que ce dossier n’est pas une exclusivité, au contraire tout est sujet à des pratiques douteuses qui font du football le sport le plus corrompu de la planète. Cet enregistrement promet, si c’est le cas, de mettre à nu tout un monde impliqué dans d’autres affaires qui avaient faussées le jeu des championnats. Ce n’est pas fini puisque des hypothèses sont avancées «il faut s’attendre à ce que le manager incriminé dans cette affaire, Nassim Saâdaoui, fasse des révélations pour se défendre, ce qui laisse supposer qu’il s’agira de la première étape d’assainissement du monde du football, infecté de corrompus et corrupteurs ayant sévi dans l’impunité et la transparence durant les dix dernières années». Une bien sale affaire qui finira bien par s’afficher au grand jour, les principaux acteurs qui entretiennent ce vieux fléau qui détruit le football. Pourtant, cette pratique est illégale et donne lieu à des sanctions parfois très lourdes lorsqu’elle est décelée.
H. Hichem