Les députés plaident pour une économie productive, non restrictive

Le casse-tête des dispositions fiscales citées dans le PLFC 2020

Lutter contre la finance informelle qui impacte les opportunités économiques depuis des années et la définition des horizons économiques pour affronter la crise multiple à laquelle fait face le pays, le projet de loi de finance complémentaire 2020 a adopter de nouvelles approches afin d’installer un certains équilibre macroéconomique et microfinance, à l’épreuve de l’épidémie.

Toutefois, les nouvelles dispositions introduites dans le PLFC 2020 tendent à relancer de manière concrète l’économie nationale à travers la mise en place de nouvelles mesures attractives pour l’investissement en renouvelant le régime fiscal devant accompagner l’entreprise nationale en faveur de l’intérêt du pays. La suppression de la règle relative à l’investissement étranger 51-49%, exceptant les secteurs stratégiques a été saluée par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui ont, toutefois, émis des réserves, lors des deux jours de débat de ce texte législatif en raison du recul des recettes pétrolières du pays. Hormis, l’Etat souhaite réduire progressivement sa dépendance aux recettes des hydrocarbures et encourager la production locale à un haut taux d’intégration.
Considérée comme une opportunité économique, la crise sanitaire du Covid-19 doublée de la crise économique a révélé les défaillances et failles des systèmes bancaires, financiers et de la gouvernance qui fait défaut dans la gestion des finances publiques. Pour pallier à ces dysfonctionnements et reconstruire son économie, le gouvernement s’est penché sur les questions les plus urgentes pour élaborer son projet du budget. Parmi les mesures annoncées dans ce PLFC 2020 et qui ont divisé les députés, celle de la hausse des taxes et la baisse du budget du fonctionnement de 50%. Réagissant à cette disposition, le député Youcef Mahi (RND) soutenu que «le PLFC a reproduit les mêmes méthodes utilisées auparavant face aux crises.
Le recours à l’augmentation des impôts et la baisse des dépenses a déjà montré ses limites». Cette coupe budgétaire aurait, selon ce député un effet négatif « sur la performance des entreprises et des programmes de recrutement, notamment en ce qui concerne le règlement des contrats de pré-emploi ». Un casse-tête pour le gouvernement qui doit coordonner entre toutes ses actions et mesures pour éviter le déclin et surtout recourir à l’endettement extérieur et au financement non conventionnel. De son côté le député Mohammed Amine Hariz (FLN) a plaidé pour l’éradication de la bureaucratie qui représente un véritable frein à l’investissement qui devrait accaparer toute l’attention de l’Etat, au lieu d’orienter « la pression en matière de gestion budgétaire vers le peuple, au moment où plusieurs catégories sociales et professionnelles souffrent des retombées de la pandémie de Covid-19 ».
Plusieurs autres députés ont qualifié ce projet de loi de « recours à un traitement facile de la crise économique». Parmi les points contraignants évoqués par ces députés, celui de la révision du montant en devises soumis à la déclaration douanière, « passant de 5.000 euros, comme mentionné dans la Loi de finances initiale, à 1.000 euros », considéré par les députés comme une décision arbitraire portant atteinte « à la crédibilité du pouvoir législatif ». Ils ont ainsi rejeté les propositions fiscales contenues dans ce PLFC. Ils ont à cette issue proposé des solutions alternatives en régularisant « les fonds du marché parallèle et les orienter vers les banques, encourager le tourisme local, soutenir les investissements productifs et accompagner les agriculteurs à travers l’organisation des chaines de production et la subvention de l’électricité rurale et la régularisation des actes de propriété».
Samira Takharboucht