L’optimisme du ministre de la Jeunesse et des Sports

Football algérien

Ils n’avaient pas vu venir cette réaction du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi. Libération du football national ? Incontestablement oui. «De toutes les annales du football, c’est la première fois, depuis l’indépendance du pays, qu’un premier responsable du MJS a recours à la justice dans une affaire de corruption dans le milieu de football», souligne avec force notre confrère Liberté. Et d’ajouter «tous les ministres qui l’ont précédé, pour des raisons politiques évidentes, ont préféré laisser les instances du football, à savoir la FAF et la LFP, prendre en charge ce genre d’accusations et pratiques pourtant légion dans le football algérien depuis de longues années».

Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports est décidé à désinfecter le football et le sport en général du virus qui s’est imposé durant des saisons dans les rouages de ce football notamment. Il tire le rideau et fait entendre la fin de la recréation. «Dans la nouvelle République que nous voulons mettre en place, il n’y a point de place pour la corruption», disait-il. Une fin de recréation pour ceux qui jusque-là avaient cru que ce sport est le meilleur marché pour faire leurs «emplettes». Si des avancées ont été accomplies, les ratages ont été fréquents, aux lourdes conséquences sur les championnats. Les élus des instances ne se sont pas tous et complètement acquittés de leur mission. Dans leurs manœuvres et fausses manœuvres, ils avaient directement ou indirectement fait retarder la mutation du football. Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports s’installe dans son rôle, celui de donner espoir à ce sport, les supporters, techniciens, dirigeants, observateurs y croient parce qu’il n’est pas trop tard pour redresser la barre et affronter la force des vents pour réussir à orienter ce sport vers ses principaux objectifs.
L’affaire de l’enregistrement sonore, résonne encore et attend sa suite, et surtout sa fin. Le MJS ne pouvait également pas rester indifférent face au tollé général suscité par ce dernier scandale de l’enregistrement sonore. «Des saisons ont été émaillées par des faits qui ont fait de ce sport un terrain favorable à toutes sortes de négociations, des pratiques malsaines qui portent un grand préjudice au football, fraîchement auréolé du titre de champion d’Afrique». Une question est posée : l’agent Saâdaoui est-il, oui ou non, l’auteur de la fuite de l’enregistrement ? Selon un confrère, il ne serait pas l’auteur «se serait-il dans ce cas harakiri». Le concerné le confirme lui-même jeudi soir lors de l’émission «Belmekchouf» d’El Heddaf.
Une hypothèse s’est faite incrustée dans ce débat sans fin, à savoir : et si l’enregistrement aurait été confié par lui-même à «un autre président de club, sans doute impliqué dans le marchandage qui a fini par le balancer sur la Toile» ? Un règlement de compte ? Voilà un scandale du football algérien en perspective, plus explosif reste que le retard qu’a mis la FAF pour installer le chef de département Intégrité, relevant de la commission de l’éthique. Cela fait aussi retarder les résultats de l’enquête, mais cela n’empêche que la FIFA dirigera à distance les opérations, laissant ainsi la FAF et la LFP tirer les conclusions après enquête. Fatigués, n’y croyons, presque plus, à la relance de ce sport truffé de scandales, qui s’exprimaient par des actes de violences aujourd’hui, avec cette nouvelle équipe ministérielle, la confiance renaît grâce à l’intérêt que manifeste Sid Ali Khaldi à chacune de ses sorties.
Il veut mettre le holà aux rendez-vous obscures de certains présidents de clubs qui font fi des sanctions qui ne font trembler personne. Des présidents de clubs qui se dénoncent mutuellement et d’autres s’en tirent à bon escient. Sa compréhension des grandes contraintes s’ouvre aux grandes ambitions pour faire débarrasser le football des combines, de trucages, d’achats de matches, de programmation, de déprogrammation, de l’inobservation des textes, des droits TV, de la rentabilité et de la valeur des clubs, des salaires et des transferts des joueurs et des terrains en réalisation depuis des années… De ces sanctions qui ne font trembler personne, entre ratages et rattrapages, comment conjurer cette spirale négative qui s’enroule sur le football. On parle aujourd’hui des clubs de football comme on parle d’une grande entreprise cotée en bourse et de ses propriétaires. On parle également du football comme d’une activité économique qui pourrait engendrer un «crach», une «crise», une «bulle financière».
H. Hichem