La situation est dramatique à Zemmouri

Boumerdès

M. Yahia Yahiaten, wali de la trente-cinquième wilaya d’Algérie n’a pas attendu longtemps pour appliquer la réglementation en vigueur stipulant que chaque élu municipal impliqué directement dans une affaire judiciaire doit être systématiquement suspendu de ses fonctions. Tel a été le cas de M. H.B, maire de la localité de Zemmouri, ce dernier est poursuivi dans des affaires de corruption concernant la gestion des marchés publics, et c’est pour cela que le wali de Boumerdès a émis un ordre de suspension de l’exercice du président de l’APC de Zemmouri (ex-Courbet). Cette suspension n’est pas la première au niveau de cette APC, puisqu’un autre maire de cette même localité a été condamné par la justice.

Que fait la police de l’urbanisme au niveau de l’APC de Zemmouri et celle de la daïra de Bordj Menaïel ? La région de Zemmouri attire beaucoup d’abeilles qui viennent de partout pour goûter au miel, et pour cela, on a laissé faire. Il ne suffit pas simplement de dresser des procès-verbaux et signaler des dépassements aux services de police ou de la Gendarmerie, puis les classer dans les tiroirs : Pourquoi laisse-t-on la situation aller au pourrissement ? Des dizaines de constats de constructions non-conformes et illicites sont dressés au niveau de la ville de Zemmouri El Bahri et Zemmouri-Ville à cause d’un président d’APC sortant qui avait délivré des autorisations à des jeunes qui avaient voté pour lui afin d’installer des kiosques et cela dans des terrains privés. L’APC actuelle, par l’intermédiaire des responsables municipaux, n’ont, jusqu’à présent, ordonné aucune opération de démolition car le kiosque en question est devenu une construction en béton armé. La Gendarmerie nationale a établi un procès-verbal et a saisi maintes fois les collectivités locales pour rendre à «César ce qui appartient à César», malgré tout cela, l’Etat est absent laissant la place à la loi du plus fort, la loi de la jungle.
La détermination de l’Etat et des autorités gouvernementales à faire respecter la loi du Code de l’urbanisme, non seulement dans le cadre de la réglementation en vigueur mais dans le but d’éradiquer les habitations illicites qui y ont été bâties sans aucune autorisation préalable et sans permis de construire. Des circulaires et notifications du ministre de l’Intérieur ont été adressées aux walis, aux chefs de daïras ainsi qu’aux collectivités locales et à leur tête les présidents d’APC afin de procéder aux opérations d’assainissements du foncier domanial et les étendre au niveau des différents sites touchés par le phénomène des constructions illicites.
Ces habitations étaient utilisées comme résidences principales ou secondaires et lieux de détente par leurs propriétaires, surtout qu’elles surplombaient la mer. C’est ce qui s’est passé à Bourahla, à Hassi Mamèche où onze constructions illégales ont été démolies par les services de la daïra en présence du chef de daïra de Hassi Mamèche sur les lieux pour superviser les opérations. Le même jour, une opération similaire a été entamée au lieudit El Ketarisse, à moins de trois kilomètres de la plage de Aïn Braham dans la daïra de Sidi-Lakhdar à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem où a eu lieu une démolition de grande envergure de plus d’une dizaine de villas construites illicitement sur une superficie de quelque quatre hectares dans une zone rurale côtière, ici aussi, les bulldozers et pelleteuses ont été mis en branle pour éradiquer les habitations illicites qui ont été bâties.
Cependant, dans la wilaya de Boumerdès, jamais les terres relevant des domaines forestiers et de la Conservation foncière n’ont attisé autant de convoitises que ces dernières années, des individus aux idées expansionnistes et malsaines n’hesitent pas à perpétrer de véritables massacres sur la flore (les arbres de forêts). Le ministere de l’Intérieur a rappelé que «toute construction illicite sera détruite, nul n’est au-dessus des lois de la République, il n’y a personne au-dessus de la loi, cette dernière s’applique à tous, celui qui construit sans permis de construire, c’est automatiquement la démolition, qu’elle soit villa où bâtiment, c’est la même chose».
Dans la wilaya de Boumerdès, les constructions illicites gangrènent le paysage et font des ravages dans diverses communes de la wilaya, portant atteinte aux terres agricoles, aux biens privés et au tissu urbain, détériorant aussi l’image architecturale. L’anarchie s’empare de la ville de Zemmouri El Bahri. L’Etat n’est-il pas le garant de la protection des biens et des personnes ? La Constitution algérienne ne garantit-elle pas la propriété privée ? Alors comment un acte de propriété, un certificat négatif n’est-il pas reconnu au niveau des Domaines et de la Conservation foncière, et comment une simple autorisation émanant de l’APC permet-elle à un intrus, si ce n’est un hors-la-loi de spolier un terrain privé. Le wali doit remettre les pendules à l’heure et constater de visu ce qui se passe dans cette charmante région à vocation agricole et touristique.
Kouider Djouab