La croissance économique serait «négative à moins 2,63%»

Prévisions inquiétantes

Plusieurs dispositions introduites dans le texte législatif du projet de la loi de Finances complémentaire 2020 (PLFC) tendent à l’amélioration des conditions du travail, de l’investissement à travers la restructuration du régime fiscal. Parmi les mesures phares et incitatives prises dans ce sens, la suppression de la règle relative à l’investissement étranger 51/49%, exceptant les secteurs stratégiques.

L’attrait à l’investissement dans les différents secteurs est l’un des objectifs majeurs de ce texte législatif qui propose un nouveau cadrage macro-économique et budgétaire en tenant compte du contexte national et international sous la pression d’une crise sanitaire sans précédent, ponctuée par la baisse drastique des prix du baril de pétrole. Entre autres amendements introduit dans ce PLFC actuellement sur le bureau de la Haute chambre du Parlement, la révision du prix fiscal du baril de pétrole qui devrait passer de 50 à 30 dollars tandis que le prix du marché passerait de 60 à 35 dollars. Quant à la fiscalité pétrolière budgétisée dans le PLFC 2020 «s’élèverait à 1394,7 mds dinars alors que les ressources ordinaires se situeraient à 4001,1 mds dinars.
Toutefois la valeur de ces recettes «peuvent cependant connaître de légères modifications en raison des amendements introduits par l’APN sur le PLF notamment en termes de réduction de la taxe sur les véhicules neufs et la reconduction de la réduction de la TVA au profit des activités touristiques». Concernant les exportations d’hydrocarbures «devraient atteindre 17,7 milliards de dollars à la fin de l’année 2020 contre 35,2 milliards prévues dans la LF 2020». Pour soutenir la balance des paiements, le texte prévoit la baisse des importations de marchandise-FOB (hors services non facteurs), en valeur courante, de 4,7 milliards de dollars pour atteindre 33,5 milliards de dollars, au même titre que les importations de services qui devraient reculer, en valeur courante, de 2,3 milliards de dollars, selon le même texte.
Au total, «le solde de la balance des paiements prévu pour l’année 2020 s’établirait à -18,8 milliards de dollars contre -8,5 milliards prévu dans la loi de Finances initiale pour 2020». Malgré ces baisses devant soutenir relativement les caisses de l’Etat qui subi de lourdes charges depuis des mois, le déficit du Trésor devrait s’aggraver pour «atteindre -2954,9 mds dinars, représentant -15,5% du PIB dans le PLFC pour 2020, contre -2435,6 mds dinars prévu dans la LF initiale pour 2020 (–11,4% du PIB)». Au vu de la conjoncture actuelle difficile et les prévisions économiques mondiales, la croissance économique «prévue dans le PLFC, serait négative, elle s’établirait à -2,63% contre 1,80% prévue dans la loi de Finances initiale».
Samira Takharboucht