Le complexe sidérurgique El Hadjar victime de plusieurs vols de câbles

Une enquête a été ouverte suite à un dépôt de plainte

Plus de 3 kilomètres de câble de cuivre ont été dérobés au complexe sidérurgique El Hadjar durant la période de confinement. Cette longueur coupée sous la forme de plusieurs tronçons était raccordée aux installations de production. Les uns étaient sous énergie donc en état de permettre le lancement des installations de production aussitôt levé le confinement imposé par la pandémie Covid-19. Les autres après la remise en état des installations de production défectueuses. C’est cet aspect que, outre le renouvellement de certains de ses membres et d’autres points inscrits à l’ordre du jour de sa séance de travail de ce dernier jeudi, le Conseil d’administration devait étudier.

D’ailleurs, ce Conseil n’a pas attendu un quelconque changement de ses assises pour déposer plainte auprès de la brigade de Gendarmerie nationale sous la juridiction d’El Hadjar. Si la valeur marchande de ces vols a été estimée par les experts à quelques dizaines de milliers d’euros, c’est la finalité de ces vols qui font objet d’enquête minutieuse. D’autant que les câbles coupés étaient raccordés sur des installations stratégiques de production. Il s’agit, entre-autres, du Haut-Fourneau, de la PMA, de l’aciérie à oxygène et le laminoir à froid et des structures logistiques. Par contre, la facture des réparations de l’arrêt de l’approvisionnement des clients d’ici et d’outre-mer en produits nécessaires à leurs activités aurait été conséquente. Elle aurait pu atteindre des centaines de milliers de dollars. Selon des sources proches du complexe sidérurgique, un des câbles ciblés par les voleurs est celui de garde. C’est-à-dire qu’il sert à protéger certaines installations de la foudre.
Ce qui accentue les suspicions sur des éléments internes au complexe. D’autant que les vols ont été commis en période d’arrêt des installations et de confinement total. Cela implique, que les auteurs connaissent bien le terrain et les sites où ils devaient opérer. Et c’est aussi cela qui rend leur acte particulièrement audacieux et dangereux. «Les voleurs devaient avoir pas mal de connaissances en électricité. Qu’elles soient à l’arrêt ou à même d’être mises en production, les installations ciblées par les voleurs sont porteuses de câbles à hautes tensions. Donc à risques d’électrocution. L’on n’a même pas besoin de les toucher. Car les effleurer à quelques centimètres d’écart seulement et c’est la mort assurée. Des kilomètres de câbles dérobés au complexe El Hadjar où tout est quadrillé, Il faut croire que les auteurs devaient avoir des connaissances en électricité et maîtriser le moindre recoin des sites du complexe», indique M. Abdelatif chef d’entreprise d’électricité. Du côté de la direction générale du complexe sidérurgique où s’est tenue la réunion du Conseil d’administration, l’on a décidé de renforcer le contrôle sur l’ensemble du réseau électrique alimentant les installations de production.
C’est à ce niveau que plusieurs câbles, certains en état de marche d’autres à l’arrêt depuis longtemps, ont été sectionnés sur trois kilomètres. C’est donc après avoir pris acte de la répétition des vols et déposé plainte que la direction a décidé ce renforcer ses contrôles. L’on s’attend, tout de même à un audit diagnostic économique et financier général des activités du complexe. Pour l’heure si elle n’a pas freiné l’appétit des auteurs des vols, la pandémie Covid-19 a incité les gestionnaires du complexe sidérurgique El Hadjar a plus de vigilance. Samedi dernier, les membres du staff dirigeant étaient en réunion. En tout état de cause, la pandémie qui a imposé la mise en quarantaine des effectifs de toutes les installations de production y compris le Haut-Fourneau, a limité le préjudice financier et matériel. Il aurait pu être plus conséquent car, il a été démontré que les vols de câbles sont le fait d’une bande organisée.
Des vols en recrudescence depuis mars 2020 avec les conséquences générées par Covid-19. «Evidemment avec des installations en état de marche, les conséquences financières auraient été plus lourdes. De même que les clients ne comprendraient pas que l’on puisse procéder en toute impunité à ces vols proches du sabotage économique. Il va de soi que la sécurité des effectifs doit primer. Les voleurs s’attaquent à des câbles majoritairement isolés au même titre que les installations qu’ils alimentent», ajoute notre même interlocuteur. C’est dire que la réunion du Conseil administratif tenue ce dernier jeudi au complexe sidérurgique El Hadjar est importante. Elle aurait permis à la DG de mettre tous les moyens techniques disponibles pour tenter d’identifier et mettre hors d’état de nuire les auteurs. C’est dire que ces vols de câble au complexe sidérurgique deviennent la priorité des éléments de la gendarmerie d’Annaba, officiellement saisie d’une plainte par Sider.
A. Djabali