Des arbres centenaires du Cour de la Révolution menacés de disparition

Annaba

Pas de produits pesticides autour des arbres centenaires du Cour de la Révolution, telle est cette autre revendication qui a fait son apparition ces derniers jours à Annaba. Elle reflète l’expression unanime des citoyens de la quatrième ville d’Algérie et d’ailleurs. C’est aussi l’appel de nombreux membres d’associations écologiques au travers des pétitions. Ils envisagent de les adresser à la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Nassira Benharrats, au wali et au directeur de l’Environnement de la wilaya de Annaba. La mobilisation est déjà importante avec une pétition qui a réuni des milliers de signataires.

Les initiateurs envisagent d’en réunir des dizaines de milliers d’autres. Elle fait suite à la tendance « affaire classée sans suite » que les plus hautes autorités de l’Etat, celles locales et les institutions représentatives de l’écologie semblent vouloir adoptée en attendant des jours meilleurs. Ces autorités sont beaucoup plus préoccupées par la pandémie de Covid-19. Cette tendance a suivi l’appel lancé par les citoyens à l’effet d’intervenir rapidement pour sauver une dizaine d’arbres du Cours de la Révolution. Au-delà de la beauté qu’il ajoute à ce site, le Cour de la Révolution de Annaba est porteur de perspectives pour le tourisme local. Ce que les gérants des cafétérias à l’esprit mercantile n’ont pas pris en compte avant de s’attaquer aux arbres centenaires du Cour. Datant du début de la période coloniale, ils se meurent. Dans une tentative de préparer illicitement l’extension de leur commerce, ils déversent quotidiennement et volontairement des produits pétrochimiques (essence et gasoil) ou chimiques  (javel, désinfectant  et désherbant) dans le carré servant de protection aux arbres.
Selon notre enquête effectuée sur le terrain et dont les conclusions ont été confirmées par plusieurs praticiens de  la Santé publique, les substances utilisées comme pesticides l’ont été également par d’autres gérants. Ces derniers ont été encouragés par l’absence d’une quelconque sanction des services concernés, y compris la direction des Forêts et de l’Environnement. « Nous nous sommes déplacés à la direction de l’Environnement de Annaba et celle des Forêts où on nous a informé que le dossier des arbres du Cour de la Révolution a été pris en charge», a déclaré un des membres de l’association écologique de Annaba. Du côté des décideurs locaux, l’on semble omettre le fait que  le Cour de la Révolution est un important facteur de développement du tourisme. Il s’agit du plus important point de chute de tous ceux qui visitent Annaba ou qui y séjournent. C’est que il ne se limite pas uniquement à l’aspect écologique. Il est aussi sanitaire, car l’utilisation des pesticides sur les arbres, peut-être pour beaucoup dans les augmentations des risques de développement des cancers. L’on a cité notamment, les leucémies, cancers de la prostate, testicule, du cerveau et de la peau. Pour l’heure, le déversement des pesticides permet aux gérants  de réduire la régénération des branchages des arbres et des, oiseaux conséquence de l’altération du site ou aux piaillements.
Les gérants ne veulent plus voir également les déjections en grand nombre et des exhalaisons déplaisantes des oiseaux qui nuisent à leur chiffre d’affaires. A l’image de celui  implanté face à celui qui portait l’enseigne du Café de la Paix  aux tables et chaises à osier.  Ce gérant de cafétéria suivi par deux autres, n’ont pas trouvé mieux que les pesticides pour pour tuer les arbres et faire fuir oiseaux  afin d’éviter d’être submergé, au quotidien par les nuisances. Celles que génèrent les arbres centenaires ou les oiseaux à renouvellement saisonnier. En tout état de cause, le Cour de la Révolution est un lieu qui donne toute sa plénitude au qualificatif de « la Coquette » que l’on attribue à la ville. A Elle seule, cette esplanade appelée à s’étendre, est ornée d’édifices historiques prestigieux dont le Théâtre régional et l’hôtel d’Orient réalisé au lendemin de l’occupation française de notre pays. Ce lieu majestueux traine tant d’histoires vécues avant, durant prendant et après notre Guerre de libération.  Le Cour de la Révolution connu est apprécié par tousles visiteurs. Y compris par ceux venus d’ailleurs au-delà des frontières de la wilaya, de la région et celles du pays.
Les altérations en profondeur des arbres centenaires, (branches et racines) subies par des pesticides sont apparentes. Elles sont le fait de personnes incultes à l’esprit mercantile qui les déversent en toute impunité. Ce qui leur permet déjà de transformer en terre brûlée les carrés de protection pour les transformer en espaces commerciaux. Faute de réaction des autorités locales, ils finiront par être habillés de béton et commercialement occupés par des tables et chaises en plastique.  Le carré de protection en béton que la commune a érigé pour préserver chaque arbre de toute dégradation n’aurait servi à rien.
A. Djabali