AQMI décapité ?

Lutte antiterroriste

L’émir de l’organisation terroriste, Al-Qaïda au Maghreb Islamique «AQMI » aurait été éliminé au nord du Mali, à proximité de la région de Tessalit. L’information a été confirmée par la ministre de la Défense française, indiquant qu’Abdelmalek Droukdel a été abattu en compagnie de plusieurs de ses acolytes.

Pour rappel, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelwadoud a été à plusieurs reprises donné pour mort mais refait à chaque fois surface. A moins d’une surprise de taille, cette fois-ci, l’émir du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a été éliminé. Comme nous l’avons à chaque fois fait savoir, les groupes armés changent souvent d’appellation mais partagent la même idéologie. Pour rappel, Abdelmalek Droukdel était ingénieur de formation, il était membre de l’ex-Front islamique du salut. Il a rejoint le maquis avec plusieurs autres militants du même parti (FIS) lors de l’annulation du processus électoral en 1992. Droukdel a remplacé au mois de juillet 2004, Ibrahim Mustapha, alias Nabil Sahraoui que lui même a succédé a Hassen Hattab. Ce dernier s’est constitué prisonnier et s’est rendu aux autorités algériennes avec armes et munitions.
Pour rappel, le chef d’AQMI a salué l’enlèvement et l’exécution des deux diplomates Algériens, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi à Baghdad (Irak). Dans un enregistrement vidéo en 2017, Abdelmalek Droukdel a menacé l’Algérie critiquant sa politique vis-à-vis de la Libye et de la Syrie. Dans son discours, il a appelé les Algériens à se solidariser avec les peuples de ses deux pays. Signalons que l’Algérie était un des rares pays qui avaient refusé l’ingérence étrangère, que ce soit en Libye ou en Syrie. En ce qui concerne la Libye, le temps a fini par donner raison à l’Algérie, car ce pays peine jusqu’à ce jour à retrouver sa stabilité. Il est de même pour la Syrie dont l’intervention militaire étrangère contre le régime de Bechar El Assad a profité à Daach et des dizaines de mouvements terroristes d’envahir ce pays. Des terroristes venant de plus de 90 pays ont semé la terreur en Syrie où plusieurs régions du pays sont tombées entre les mains des groupes armés. Ce n’est qu’avec l’aide de la Russie que la Syrie a échappé aux mains des terroristes.
Revenons à l’élimination d’Abdelmalek Droukdel pour dire que la mort de ce dernier ne veut pas dire la fin d’AQMI ou du terrorisme. Nous l’avons déjà dit lors de la mort d’Oussama Ben Laden que l’élimination de l’émir d’Al-Qaida n’est pas la fin de cette organisation ou du terrorisme. La mort de Ben Laden, Droukdel ou d’un autre chef ou de plusieurs terroristes ne veut pas dire que le terrorisme a été définitivement éradiqué. Comme le dit un certain proverbe, «le Roi est mort, vive le Roi». Un autre chef terroriste sera désigné dans les prochains jours pour remplacer Abdelmalek Droukdel. Pour l’instant, l’organisation terroriste n’a pas réagit et n’a pas confirmé ou infirmé la mort de son chef.
Comme d’habitude, elle le fera certainement par le biais de communiqué qui sera diffusé par ses divers réseaux de propagande et les sites «Djihadistes». AQMI tentera également de venger la mort de son chef en menaçant la France de frapper ses intérêts dans le monde. Ce ne sera pas uniquement la France, l’Europe ou l’Occident qui seront la cible des «Djihadistes». L’organisation terroriste «Aqmi» ou autres groupes armés peuvent frapper n’importe où et à n’importe quel moment. En somme, le seul moyen d’éradiquer ce terrorisme aveugle est de s’attaquer à ce «cancer» à partir de ses racines. Malheureusement, cet état de fait ne sera pas pour demain pour des différentes raisons Nous y reviendrons.
De Paris : Abderrahmane Hakkar