Malek Abdellaoui ignoré en Algérie

Alors qu’il fait les beaux jours des pays du Golfe

«Nul n’est prophète en son pays». C’est un adage qui sied bien à l’ancien joueur Malek Abdellaoui qui se trouve dans les pays du Golfe depuis treize années.

C’est avec un pincement au cœur qu’il nous évoque sa situation, lui qui est toujours bloqué en Arabie Saoudite où il fait les beaux jours du Ahly Djeddah après avoir travaillé avec Al Nasr. Sa famille est, aux Emirats arabes unis où elle vit, puisque Malek a longtemps encadré les jeunes d’Al Aïn. Justement, cet ancien joueur qui a laissé son empreinte en Algérie où il a évolué aux CR Belouizdad, la JS El Biar, l’USM Alger et le CA Batna et la sélection nationale (84-85), s’est spécialisé dans la formation des jeunes joueurs de football. «C’est un choix, je préfère encadrer les jeunes et faire un travail sur le moyen et long terme au lieu de gérer les seniors», nous déclare-t-il non sans amertume. Et pourtant, il aurait pu prendre en charge une équipe «Pro» senior puisqu’il possède la Licence CAF A et la Licence Asiatique A. D’ailleurs, il se trouve bien là où il est avec les jeunes. A en juger son parcours, il n’y a aucun doute.
Figurez-vous qu’il a remporté dix titres avec Al Aïn, toutes catégories en formant même la moitié de l’équipe A ainsi que celle d’Al Nasr. En Arabie Saoudite, il a réussi à faire signer huit de ses joueurs des contrats «Pro» et a fourni six joueurs pour la sélection nationale. Ce n’est pas rien. Et c’est justement toute cette belle expérience qu’il veut mettre à la disposition de son pays qu’est l’Algérie. «Nous sommes oubliés. Personne ne nous sollicitent, pourquoi ? Nous pouvons rendre d’énormes services au football algérien qui a besoin d’experts dans la formation des jeunes joueurs. J’ai un beau projet pour mon pays, mais il n’y a pas de répondant. Je suis très bien aux EAU, bien considéré avec un bon travail et de gros moyens. Mais j’ai mal lorsque je vois l’état dans lequel se trouve notre football. J’ai encore plus mal lorsque je constate que je suis ignoré comme beaucoup de mes collègues alors que nous pouvons apporter un plus». Abdellaoui a le cœur gros. Pourtant, il y a des projets qui sont en train d’être lancés en Algérie à l’image du Centre de formation de l’USM Alger qui verra bientôt le jour.
Pourquoi ne pas faire appel à cet ancien enfant du club qui ne demande qu’à être mis à l’épreuve chez lui, en Algérie. Malek est comme frustré de ne pouvoir venir en aide au football algérien. «Pourquoi aller chercher plus loin, alors que nous sommes là. Nous ne demandons qu’à mettre notre expérience au service de notre football, pourquoi laisser d’autre en profiter». Abdellaoui est déçu, lui qui n’a jamais été approché ni consulté, ne serait-ce que pour un avis, ni par un club, ni par la Fédération algérienne de football. Malek reste une référence en la matière dans les pays du Golf car son travail a payé.
C’est un technicien qui est tout le temps à la recherche de nouvelle méthode ou autre lui qui suit à chaque fois des formations et autres work shop comme ce fût le cas avec l’Inter de Milan, l’Atletico de Madrid, Valence, Manchester City, l’O Marseille… Il a aussi côtoyé de grands noms du football mondial tels que Benitez, Houiller, Henri Michel, Ericsson… Ceci lui a valu une notoriété qui l’a amené à analyser les Mondiaux-2010 et 2014 ainsi que la CAN-2019, Coupe arabe dans différentes chaînes dont Dubaï sport. Un CV qui fait baver plus d’un, au moment où des techniciens étrangers, des plus modestes se font de l’argent en Algérie pour des résultats en dents de scie sans aucun projet sportif. Pour toutes ces raisons, Malek Abdellaoui mérite une chance, dans son pays, lui qui a prouvé sa valeur ailleurs…
Sofiane Gassouma