Les effectifs se préparent au déconfinement

Mines de fer de Tébessa

Sur le site des mines de fer de Ouenza et Boukhadra dans la wilaya de Tébessa, tout est prêt pour relancer la production du minerai de fer nécessaire au fonctionnement du Haut-Fourneau du complexe Sider El Hadjar (Annaba) et celui de Belara (Jijel). Tel est l’objectif que les effectifs des deux mines se préparent à atteindre dès la levée du confinement imposé depuis mars 2020 pour cause de la pandémie de coronavirus.

Celle-ci a profondément perturbé l’ordre de marche des effectifs, des extracteurs et des wagons ou camions transporteurs. Toutes les activités étaient prévues pour être remises en activité au courant du mois de septembre 2019 où une enveloppe financière de 8 milliards DA était prévue pour la rénovation du matériel et engins d’extraction de fer dans les mines de Ouenza et Boukhadra. Ce renfort en moyens humains et matériels aurait dû permettre l’approvisionnement des deux complexes sidérurgiques en minerai de fer. Il n’en a rien été. Les lacunes observées en matière de gestion, ont été aggravées par la pandémie de Coronavirus. Cette situation a, en effet, remis en question toutes les capacités extractives et de transport routier quotidien de 7.000 tonnes de minerai de fer (5.000 tonnes de Ouenza et 2.000 tonnes de Boukhadra). Elle a, de ce fait, impacté négativement sur les deux complexes de production du fer et de l’acier. C’est pourquoi, plusieurs mois après, l’annonce de la levée du confinement a été bien accueillie par les effectifs. Et pour cause, elle doit mettre un terme à la crise inter-syndicale qui couve depuis des jours dans les rangs des syndicalistes à El Hadjar. A ce niveau, les désaccords se multiplient au gré de l’humeur et des intérêts des uns et des autres membres du partenaire social.
Ce qui n’est pas le cas à la SFME de Tébessa précisément à Ouenza et Boukhadra. A ce niveau, l’on n’a pas attendu le bon vouloir du syndicat ou la levée du confinement généré par la pandémie Covid-19 pour aborder la question de mise en œuvre de production de minerai. On se dit déterminer à atteindre le plus haut niveau de production pour, affirment les travailleurs, compenser le retard enregistré. «Nous le ferons et ce, quel que soit le moyen de transport même terrestre, en cas de défectuosité de la voie ferrée », répète t-on. Cette détermination est déjà visible sur le terrain malgré le confinement. Du côté des deux mines, notamment, où les effectifs s’activent à la remise en état de tout équipement détérioré. Il y a ceux appelés à être mis en place après leur acquisition suivant les marchés émis en conformité avec la stratégie du ministère. A ce jour, celle-ci tarde à être matérialisée. Du fait de la pandémie, les rares soumissions enregistrées se sont avérées infructueuses. Or, l’indisponibilité des équipements composait le principal argument avancé par l’ancienne direction générale de la SFME pour justifier ses échecs dans la conduite des affaires de l’entreprise. Et pourtant, le ministère de tutelle avait débloqué une enveloppe financière conséquente et le recrutement de 260 employés. Parce qu’ils ont mis du retard dans l’accomplissement de leur mission, le P-DG et son proche collaborateur ont été licenciés. Leurs successeurs n’ont pas attendu le déconfinement pour lancer leurs appels d’offre.
Consistants en termes financiers et matériels, ils portent sur l’acquisition d’une étude de faisabilité technique et de collaboration pour la mise en place d’une unité de traitement et d’enrichissement de minerai de fer. D’équipements de protection individuelle pour les employés. D’une étude de faisabilité et de l’élaboration d’un Cahier de charge pour la mise en place d’une unité d’enrichissement de minerai de fer au niveau de MFE/spa Tébessa. Pour démontrer sa volonté de réussir dans la relance de l’approvisionnement en minerai des complexes sidérurgiques et de la zone chaude des complexes de Jijel et El Hadjar, la DG de la SMFE a mis tous les atouts de son côté. En lançant, entre autres, des appels d’offre pour l’élaboration d’une étude de faisabilité technique et collaboratrice. Celle-ci est destinée à la mise en place d’une unité de traitement et d’enrichissement de minerai de fer, de fourniture d’équipements de protection individuelle pour les employés et de véhicules, de tous types, accessoires, composants et pièces de rechanges. Avis d’appel d’offres aussi, pour la fourniture de véhicules et accessoires spécialisés (Commercial et leasing de machines, engins et équipements de chantier, tracteurs agricoles, camions-frigo, remorques de camping, motoquads…). Il y a aussi l’acquisition d’équipements, machines, engins et accessoires de chantier et de construction. Là ne devraient pas s’arrêter les activités de la SFME. La DG envisage également la prise en charge du problème des poussières dégagées par les deux mines. Elles ont été de tout temps génératrices de nuisances pour les populations riveraines. A ce niveau, il est question de réduire les émanations de poussière. Pour ce faire, il est prévu la mise en place de moyens étoffés de protection de l’environnement.
A. Djabali